vendredi 29 février 2008 par 24 Heures

Le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, veut changer les choses. Tous les accords de Défense signés entre la France et les pays africains, notamment la Côte d'Ivoire, seront renégociés, revus de fond en comble, dans le cadre d'une normalisation souhaitée par le successeur de jacques Chirac.

Les accords de Défense signés avec la Côte d'Ivoire seront revus.
Le président français Nicolas Sarkozy en visite officielle au Cap en Afrique du sud, a annoncé clairement jeudi, son intention de renégocier tous les accords militaires actuellement en vigueur entre son pays et certains pays africains, dont la Côte d'Ivoire.
J`annoncerai la renégociation de tous nos accords de Défense en Afrique et la publication en toute transparence de la totalité de ces accords, a-t-il déclaré, indiquant que ces accords sont obsolètes .
L'Afrique de 2008, a-t-il martelé, n'est pas l'Afrique de 1960 .
Ces accords, faut-il le rappeler, sont de deux genres : coopération militaire au Tchad et accords de défense stricto sensu, notamment avec la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Gabon.
C'est une remise à plat.
On remet tout sur la table , confie-t-on déjà dans l'entourage de Sarkozy.
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A en croire le successeur de jacques Chirac, tous les chefs d'Etat concernés sont informés .
L'annonce officielle de ce qui est déjà qualifié de chantier énorme à l'Elysée, devrait être faite cet-après midi à Paris.
En ce qui concerne Abidjan, Laurent Gbagbo est informé de cette intention.
De sources diplomatiques, le chef de l'Etat ivoirien a été effectivement informé par Nicolas Sarkozy de son intention de revoir ces accords de Défense qui datent des années de l'indépendance, au cours de leur rencontre à l'assemblée générale des nations unies à Washington.
C'était dans le courant du mois de septembre 2007, en marge de la réunion annuelle des Nations.
On se souvient qu'à cette occasion, les deux hommes s'étaient rencontrés en aparté.
Plus tard, lords d'une entrevue avec Gbagbo, Sarkozy avait demandé à Laurent Gbagbo si la Licorne, la force française basée en Côte d'Ivoire, lui posait un problème.
La réponse du patron du palais du Plateau avait été sans ambiguïté : Non, plus maintenant .
Des propos qui ne reflètent pas la réalité sur le terrain.
Les forces françaises du 43ème Bataillon d'Infanterie Marine à Abidjan (BIMA) ont été de tout temps considérées comme une force d'occupation par le camp présidentiel.
A maintes reprises, durant la crise, les partisans du chef de l'Etat ont multiplié les manifestations contre la Licorne.
Du chef de l'Etat, en passant par le président de l'Assemblée nationale, tous les gros calibres du pouvoir, personne ne veut plus de l'armée française sur le territoire ivoirien.
Hier encore, des présumées victimes du déploiement français en Novembre 2004, à la suite du le bombardement du camp français de Bouaké, s'en remettaient au procureur militaire ivoirien Ange Kessy pour la suite à donner à la riposte énergique de l'armée française.
Des avions positionnés sur des bases au Tchad et au Gabon avaient détruit au sol tous les aéronefs de l'armée de l'air ivoirien.
Mamadou Koulibaly et Laurent Gbagbo avaient accusé la force française d'avoir voulu perpétrer un coup d'Etat contre leur régime.
Conséquence : le 20 janvier dernier, le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner a annoncé la réduction de 2400 à 1800, le nombre des soldats français du 43 ème BIMA.
Sur le terrain, à la faveur de l'Accord de Ouaga, les forces françaises ont revu leur dispositif.
La force constituée de 5000, y compris les troupes de la Licorne sous l'égide des Nations Unies, l'effectif des troupes françaises est passée progressivement à 3000 hommes.
Avec un changement de nature : d'une force d'interposition, l'on est passé à une force d'intervention puis à une force de réaction rapide en soutien aux Casques bleus.
L'Elysée n'exclut pas la disparition de certains camps.
Comme celui d'Abidjan.
Je pense que les temps ont changé et que la France n`a pas à jouer un rôle de gendarme en Afrique, c`est le rôle de l`Union africaine et des Organisations régionales africaines.
C`est dans ce but que j`ai décidé de revoir le cadre de cette présence militaire et ses objectifs , a-t-il expliqué jeudi.
Je pense que les temps ont changé et que la France n`a pas à jouer un rôle de gendarme en Afrique, c`est le rôle de l`Union africaine et des Organisations régionales africaines .
Conviction de Sarko !

Hervé Akaché

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