Le Secrétaire Général de l'Observatoire de la Fluidité des Transports (OFT), M. Woi Mela
Gaston Aimé était l'invité de Le Nouveau Navire . Sans faux-fuyant, il a répondu aux préoccupations des confrères. Administrateur civil de fonction, le milieu des Transports et particulièrement de l'OFT n'a de secret pour lui. Mieux, il ambitionne avec ses proches collaborateurs de révolutionner ce secteur. Entretien...
Qu'est-ce que l'Observatoire de la Fluidité des Transports ?
L'Observatoire de la Fluidité des Transports (OFT) est une structure administrative instituée au sein du Ministère des Transports par le Décret n° 2001 ? 669 du 24 Octobre 2001. Géré en régie en partenariat avec le secteur privé, l'OFT est chargé du contrôle et de la régulation de l'ensemble des activités et opérations en vue de la fluidité et de la continuité des transports.
Sur quelle base l'Etat de Cote d'Ivoire l'a-t-il crée ?
Commerçants, Transporteurs, étrangers, usagers des routes ivoiriennes, tous espèrent que soit mis fin un jour au racket. Les nombreux barrages qui, pour l'Etat, sont supposés participer des mesures de sécurité, s'avèrent être, pour les opérateurs économiques, et même des populations, des guichets payants .
Cette situation, qui affecte au plus profond l'activité économique, a fait l'objet de nombreuses critiques tant du côté de la presse que de la part des syndicats et associations professionnels. Hélas, la situation perdure. Pire, elle s'amplifie au grand désespoir de toutes les parties intéressées et victimes de ce qui apparaît désormais comme une tare de la société ivoirienne.
Face aux nombreuses difficultés rencontrées par les transporteurs, les conducteurs et la population en général, le Ministère chargé des transports a décidé de la création et de la mise en place d'une structure afin d'assurer la fluidité ainsi que la continuité des transports.
Quelle est sa composition?
Au terme de l'article 19 du décret n° 2001 ? 669 du 24 Octobre 2001, l'Observatoire de la Fluidité des Transports est composé de représentants des usagers des voies de communication, ainsi que des administrations chargées de la gestion des infrastructures de transports, de la délivrance des titres et documents liés au transport, de la surveillance ou de la coordination des opérations de transports.
Cette structure se présente de loin comme un maillon essentiel des Transports. Mais elle est peu connue du public, voire même des transporteurs. Comment expliquez-vous ce manque de communication ?
Effectivement elle est peu connue du grand public. Constat pénible aujourd'hui, qui l'était moins en 2002. La crise militaro-civile de septembre 2002 a porté un coup à tout ce qui avait été conçu pour rendre compétitif le transport en Côte d'Ivoire. En 2002, l'OFT était devenu un partenaire familier aux transporteurs. Des bases sérieuses de coopération intelligente se construisaient entre les transporteurs, les syndicats et les forces de l'ordre sous l'arbitrage de l'OFT. La crise a été absolument préjudiciable aux actions en cours, lesquelles auraient dévoilé à la face de tous, ce qu'est l'OFT.
Quelles sont vos relations avec l'OIC ?
Les relations avec l'OIC sont des rapports organiques, pourrait-on dire. Le décret montre bien que l'OFT et l'OIC dans sa nouvelle structuration, ne peuvent pas s'ignorer. Les domaines d'activités se recoupant, l'OFT pour tenir compte de l'équipement remarquable de l'OIC avec son réseau national, a préféré en faire son opérateur technique sur le terrain. Ce rapport est vécu en bonne intelligente entre l'OIC et l'OFT. Le succès des négociations tendant à faire revenir les partenaires des ports de la Cote d'Ivoire, n'est pas étranger à l'OFT. Donc, comme vous le constatez, l'OFT, l'OIC, le PAA travaillent solidairement et en bonne intelligence.
Ne vous arrive t-il pas souvent d'empiéter sur les champs d'actions de l'OIC et vice versa?
La mission essentielle de l'Observatoire de la Fluidité des Transports au terme de son décret de création, est de veiller au maintien d'une fluidité permanente sur l'ensemble des voies de communication ouvertes à la circulation publique, ainsi que sur les lieux d'embarquement et de débarquement. A cet effet, l'OIC apporte son appui technique à l'OFT au niveau de l'escorte des camions de marchandises ; afin d'en assurer l'acheminement de façon fluide. Les tâches étant bien distinctes, il ne peut y avoir d'empiétement.
Du Plateau, vous avez délocalisé aux 2 Plateaux. C'est dire que vous avez de grandes ambitions. Peut-on en avoir la quintessence ?
Le transport est un pan fondamental pour le développement économique de la Cote d'Ivoire. C'est une activité qui, requiert une attention particulière et permanente et donc un cadre propice pour le travail. Et comme nous étions à l'étroit au Plateau, notre déménagement obéit aux objectifs que nous nous sommes fixés. Il fallait pour cela que notre cadre de travail soit à la mesure de nos ambitions.
Ceci nous amène à vous poser la question de savoir les ambitions ou alors les grands chantiers que vous avez en vue ?
L'OFT est un organe régulateur et médiateur des opérations de transports entre tous les partenaires du système de transport national. Le premier objectif de l'OFT est de défendre les intérêts des opérateurs que vous êtes en luttant contre : les tracasseries des FDS ; les pertes de temps sur les voies de communication et éliminer le nombre pléthorique de barrages routiers non autorisés; satisfaire les exigences d'une croissance économique ; renforcer les échanges régionaux ; améliorer la qualité de contrôle sur nos voies de communication. Mais la mise en place de l'OFT se fait progressivement. Et, le contexte sociopolitique de ni paix ni guerre, ne facilite pas la mise en ?uvre du programme d'activité de l'OFT dont l'objectif est d'assurer la fluidité de la circulation. Dans l'immédiat, nous sommes entrain de mettre en ?uvre un système qui permette de lutter contre les embouteillages aux heures de pointes sur les artères principales ; nous finalisons également la révision du système d'enlèvement rapide des véhicules accidentés et des objets immobilisés sur la chaussée. Nous souhaitons aussi parvenir à moyen terme à mettre en place un système de télésurveillances de nos principales artères. Au niveau Inter-Etat, nous avons des projets concernant des corridors transfrontaliers etc. Comme vous pouvez le constater, il y a beaucoup à faire.
Entretien réalisé par Sériba Koné
seriba67@yahoo.fr