vendredi 29 février 2008 par Nuit & Jour

Le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, fait certainement partie de ceux qui estiment qu`un roi ne désigne jamais son successeur de son vivant. Cependant, dans le plus grand secret, l`ancien opposant " historique " prépare sa succession pour les futures joutes électorales après la présidentielle de 2008. Aujourd`hui, grâce à des investigations minutieusement menées, " Nuit & Jour " est en mesure de donner aux Ivoiriens, l`identité de celui qui défendra les couleurs du FPI après l`époux de Simone Ehivet. Révélations !

La succession de Laurent Gbagbo est ouverte depuis des années au sein du FPI. D`ailleurs, avant leur accession au pouvoir d`Etat en octobre 2000, la guerre de positionnement battait son plein. En ce moment-là, l`on n`hésitait pas à avancer le nom du professeur Emile Boga Doudou, comme étant le successeur putatif de Laurent Gbagbo. Malheureusement en 2002, lors du déclenchement de la crise armée, celui-ci a trouvé la mort à son domicile sis à Cocody-les-II Plateaux. Dès lors, le plan de succession de Laurent Gbagbo était compromis. Dans l`establishment socialiste, il se susurre que, c`est en raison de sa position de privilégié

Boga Doudou, une victime de la guerre de succession

auprès de Laurent Gbagbo que Boga a été assassiné. Il n`empêche ! Le FPI se devait de préparer la succession du chef, en dépit de la cruelle disparition de celui qu`on a affublé du titre de ``cerveau`` du parti. Et, dans la nouvelle configuration, d`autres noms ont été avancés. Notamment, ceux de Mamadou Koulibaly, Affi N`Guessan, Simone Ehivet, Bohoun Bouabré, Lida Kouassi Moïse Mais, en réalité, pour Laurent Gbagbo, aucun de ceux-là n`avait les qualités requises pour lui succéder. Il leur reproche, outre leur volonté de puissance et leurs instincts de domination, leurs grandes capacités de nuisance au sein du parti. A Mamadou Koulibaly, le chef de l`Etat lui reproche sa trop grande indépendance d`esprit. Le N°2 du régime est, en effet, considéré par Gbagbo comme étant un éternel rebelle. Il est certes le débateur-né qu`a besoin le FPI pour porter la contradiction aux autres formations politiques, mais Koulibaly n`est pas un homme à se laisser intimider. A Marcoussis, on s`en souvient, c`est lui qui a claqué la porte des négociations pour venir vilipender le président de son parti. Laurent Gbagbo estime donc que Mamadou Koulibaly ne peut ménager la chèvre et le chou et que, par voie de conséquence, il ne peut assurer l`héritage du parti.

Affi, rejeté parce qu`il n`est pas du clan

L`autre prétendant à la succession de Gbagbo est l`actuel président du parti, Pascal Affi N`Guessan, ancien Premier ministre ivoirien. Ancien directeur de campagne de Laurent Gbagbo, Affi présente, aux yeux des militants du FPI, le meilleur profil pour succéder à l`actuel chef de l`Etat. En effet, cet ancien-maire de Bongouanou, dans un contexte de la géopolitique, devrait pouvoir faire l`affaire, surtout que le FPI est accusé d`être le parti des Bété. En plus, Affi à l`élégance, le verbe et les moyens financiers. Malheureusement, le choix de Laurent Gbagbo ne s`est pas porté sur lui. Selon nos sources, le chef de l`Etat lui reprocherait sa légendaire timidité et, semble-t-il, son manque de courage dans la prise des décisions d`envergures. Pour les irréductibles du chef de l`Etat, tous ces défauts font d`Affi, un homme qui n`est pas rassemblé. En réalité, dans la guerre de succession, Affi N`Guessan traîne un lourd boulet qui s`apparente à un délit de faciès : il n`est pas un homme du clan. Or, pour succéder au roi, il faut forcément un homme de la tribu. Le ``crime`` de l`ex-Premier ministre est donc d`avoir appartenu à une ethnie autre que celle du chef. Idem pour l`actuelle vice-présidente du parti, Simone Ehivet Gbagbo et par ailleurs, épouse du chef de l`Etat. Membre, fondatrice du FPI, militante engagée et déterminée, Simone a participé à tous les grands combats de son parti. Et depuis la mort d`Emile Boga Doudou, c`est elle qui fait office de ``racine indestructible`` du FPI. La logique et le bon sens auraient donc voulu qu`elle soit positionnée comme le successeur putatif du chef. Malheureusement, tout comme Affi, Simone est victime de son ethnie. Dès lors, les derniers prétendants devraient être Moïse Lida Kouassi et Paul Antoine Bohoun Bouabré. Mais, le premier cité a été vite ``liquidé`` après le déclenchement de la crise armée du 19 septembre 2002. Pour l`éloigner de la course à la succession, Lida Kouassi a été accusé d`avoir participé à l`assassinat de son frère, Emile Boga Doudou. Et, en dépit de sa réhabilitation par son parti, à la suite d`une enquête menée par Marcel Gossio, Lida Kouassi n`a jamais pu se défaire de l`étau dans lequel l'ont enfoncé ses détracteurs. Finalement, ceux-ci ont eu raison de lui, car, aujourd`hui, ce ``valeureux`` combattant, ex-sécurocrate de Gbagbo ne représente plus rien au sein du FPI. A la vérité, Lida est une autre victime expiatoire de la guerre de succession à Gbagbo.

Bohoun sacrifié au profit de Dano Djédjé

Le dernier prétendant en lice demeure le ministre d`Etat Paul Antoine Bohoun Bouabré et par ailleurs président du conseil général d`Issia. Homme, dit-on, financièrement nanti, Bohoun Bouabré fait assurément partie des ``privilégiés`` de Laurent Gbagbo. En plus, c`est un homme du sérail. Car, il est de la même ethnie que Laurent Gbagbo lui-même. Par ailleurs, Bohoun Bouabré a montré ses capacités de grand rassembleur en se faisant élire brillamment au poste de président du Conseil général d`Issia. En plus, on dit de lui qu`il est un homme intègre et rigoureux. C`est pourquoi, au sein du FPI, il est considéré comme le successeur putatif de Laurent Gbagbo. Mais, cela n`a pas suffi pour qu`il soit positionné comme étant l`alternative crédible. Tout simplement parce qu`il n`est pas issu de la région du Fromager. En dernier ressort, le choix du chef de l`Etat se serait porté sur le ministre de la Réconciliation nationale, Dr Sébastien Dano Djédjé, originaire, lui, de Gagnoa. Laurent Gbagbo, selon nos sources, a somme toute, réussi à l`imposer aux ultra du parti. C`est du reste, la raison pour laquelle c`est lui qui dénoue toutes les crises au sein de la galaxie patriotique. Et qu`il a été associé à un certain Blé Goudé Charles. Le successeur de Gbagbo est donc un un Bété de Gagnoa comme lui. Ce n`est donc pas par hasard qu`il se réclame de la philosophie d`Houphouët-Boigny.

(par Michel Ziki)

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