lundi 3 mars 2008 par 24 Heures

Tout comme les ministres Moussa Dosso et Youssouf Soumahoro qui ont dû s'empoigner, il y a presqu'un an, pour régler leur différend, l'idée est venue à Alain Lobognon et Sindou Méité, tous deux conseillers de Guillaume Soro, de s'essayer quelque peu à la boxe en venant aux mains. Un clash à forte odeur de compétence et de prérogatives surtout financières, rapporte-t-on du côté de la Primature.

L'esprit bagarreur semble décidément être la chose la mieux partagée au sein des Forces Nouvelles.
Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à en juger les échanges pour le moins inamicaux virant très souvent au pugilat entre de hauts cadres de l'ex-rébellion.
La plus récente scène d'inimitié entre les amis de Guillaume Soro ayant tourné à l'affrontement a eu comme acteurs Alain Lobognon et Sindou Méité.
Les deux sont des conseillers du chef du gouvernement.
Le premier est chargé de la communication, et le second fait office de porte-parole de la primature.
Ils en seraient venus à la solution du coup de poing pour régler leurs problèmes.
C'est notre confrère L'intelligent d'Abidjan qui a eu droit à ce scoop avec lequel il a fait sa grande Une du week-end.
Dès lors, que cette autre affaire de bagarre entre des personnalités a été portée sur la place publique, de nombreuses langues se sont senties déliées à la Primature pour raconter dans les moindres détails les raisons de ce clash entre des individus qui paraissaient pourtant être les meilleurs amis du monde depuis qu'ils se sont retrouvés ensemble à gérer les Affaires de l'Etat aux côtés du secrétaire général des Forces Nouvelles.
Tout serait parti du non-respect par Sindou Méité du deal passé avec Alain Lobognon et des prérogatives dévolues à chacun d'entre eux dans le cabinet de Guillaume Soro sur fond de volonté d'enrichissement.
En effet, tombé en disgrâce dans l'estime du Premier ministre qui lui aurait fait un prêt de cent millions mal géré pour remettre à flot le quotidien le Libéral dont il était à l'époque le directeur de publication, c'est, dit-on, par le truchement du directeur de la communication des Forces Nouvelles que Sindou Méité se serait retrouvé à la Primature.
Mais une fois son décret de nomination signé, l'ancien DG de Mayama Editions s'est senti poussé des ailes au point de devenir l'homme hyperactif de la Primature, marchant dangereusement sur les plates-bandes d'Alain Lobognon.
En lieu et place du conseiller spécial chargé de la communication, c'est désormais le porte-parole qui a toutes les initiatives des grandes rencontres à travers lesquelles la Primature tente de communiquer.
Il n'hésite pas à prendre des initiatives, même quand cela n'est pas nécessaire.
Dans ce jeu de rôle où il semble être plus à l'aise parce qu'évoluant dans son milieu, Sindou Méité apparaît plus actif et plus créatif.
Pour exemple, c'est Sindou Méité qui passe au devant de l'organisation des points de presse de la Primature, des rendez-vous à gros budgets prévus notamment pour les perdiems des journalistes, mais pas toujours versés.
Malheureusement, pour le tandem, tout paraît se faire au détriment de Lobognon qui a, malgré tout, besoin, lui aussi, de justifier quelques sorties de fonds.
Frustré de se voir relégué à un rôle second par celui qui devrait être son filleul, les deux communicants vont dès lors commencer à se regarder en chiens de faïence, au point de ne plus participer ensemble aux réunions importantes avec leur patron , préoccupés qu'ils sont chacun de trouver le créneau qui leur permettrait de s'en mettre plein les poches.
Selon des sources proches du cabinet de Guillaume Soro, c'est à la faveur des séminaires de Grand-Bassam que tout se serait gâté entre les deux conseillers du Premier ministre.
Ces mêmes sources qui précisent que le pire aurait pu arriver entre les deux hommes rapportent que c'est le duel qu'ils se livrent qui serait à la base du énième report, de la conférence de presse du chef du gouvernement prévue pour samedi dernier.
A la fois déçu et dépassé par l'attitude de ses deux collaborateurs, beaucoup plus de Sindou Méité surtout, dont les mauvaises langues disent que le choix serait, aujourd'hui, vécu comme un regret, Guillaume Soro aurait pour sa part décidé de profiter de cette autre bagarre entre des membres de son entourage pour faire le nettoyage autour de lui.


Marc D.

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