mardi 4 mars 2008 par Le Nouveau Réveil

Laurent Gbagbo n`est pas content de Young Choi. Il est reproché au représentant spécial du Secrétaire général de l`ONU en Côte d`Ivoire d`avoir sollicité l`arbitrage du Conseil de sécurité pour trancher définitivement sur l`épineuse question du cahier de charges de l`opérateur technique désigné pour l`identification, c`est-à-dire la Sagem. Dans le camp présidentiel, l`on voit cette intrusion comme une violation d`une règle sacro-sainte qui voulait que l`accord de Ouaga soit exclusivement une affaire ivoiro-ivoirienne. C`est un truisme de dire aujourd`hui que l`élaboration du cahier de charges de la Sagem ne fut pas une partie de plaisir, non seulement pour les signataires de l`APO, mais également pour tous les acteurs et partenaires engagés dans le processus de sortie de crise. En effet, selon des indiscrétions proches du cercle des négociateurs, l`on a travaillé sur 11 moutures de projet de cahier de charges avant de s`accorder sur la 12ème. D`ailleurs, c`est au forceps que cet accord a été arraché. Les négociations coinçaient, malgré les arrangements consentis de part et d`autre. Le bloc présidentiel et les Forces nouvelles avaient des vues diamétralement opposées sur la question. Pour l`un, il fallait à tout prix qu`un rôle de première importance soit reconnu à l`Institut national de la statistique (INS), tandis que pour l`autre, l`opérateur technique désigné d`accord partie devrait avoir les pleins pouvoirs pour conduire l`opération d`identification et de recensement électoral. Restées longtemps scotchées sur ces préalables, les parties n`ont pu effectuer des pas décisifs vers un accord que tout le monde attendait pour lancer une opération aussi capitale que l`identification.
Mais, vers la fin janvier 2008, la pression s`est faite plus forte sur le dos de négociateurs. C`est que la communauté internationale, qui était lasse d`attendre, a commencé à exercer une pression sur le Facilitateur, qui à son tour pressait les parties ivoiriennes de vite régler le problème du cahier de charges de la Sagem. Mais, force était de reconnaître que malgré ces pressions croisées, la situation tardait à évoluer dans le sens souhaité par tous. C`est donc pour couper court aux hésitations que le représentant spécial du Secrétaire général de l`ONU a décidé de saisir le conseil de sécurité de la question. Et la réponse de cette instance fut sans appel : pleins pouvoirs à la Sagem. Ce dénouement est salué par tous, sauf par le camp présidentiel. Aux dernières nouvelles, Gbagbo n`aurait pas du tout apprécié que Young Choi s`immisce de la sorte dans le règlement du dossier ivoirien. Car en agissant ainsi, le représentant de Ban Ki Moon ouvre une porte à la communauté internationale, une porte que Gbagbo avait pensé avoir fermée définitivement en signant l`accord de Ouaga. Mais jusqu`où ira cette colère du chef de l`Etat ?

Akwaba Saint-Clair

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