mardi 4 mars 2008 par Le Nouveau Réveil

Le Lt. colonel Jacques Combarieux porte-parole de la force Licorne parle de la réduction de l`effectif de la force Licorne en Côte d`Ivoire.

Colonel Combarieux, la réduction des effectifs de la force Licorne se poursuit ou pas ?

Comme annoncé le 22 janvier dernier par le Gl. Bruno Clément Bollet, commandant de la force Licorne, le 1er mars, la force Licorne a réalisé l`inspection de son dispositif. Et après la période de relève de ses unités, qui était en cours jusqu`à présent, les effectifs de la force Licorne sont maintenant stabilisés à 1800 militaires.

Combien partent ?

Environ 600 militaires ont quitté le territoire ivoirien, depuis le début de la relève, c`est-à-dire depuis la mi-janvier.

La question de la disparition du 43ème Bima défraie la chronique, quelle est la réalité ?

D`abord, il n`est pas question de la disparition du 43ème Bima de cette façon-là. Ce qui a été indiqué récemment dans la presse, et je vous engage à regarder ce qu`a écrit notamment l`AFP ou certains quotidiens français. C`est le changement de statut des personnels qui sont affectés actuellement ici au titre du 43ème Bataillon d`infanterie de marine. A partir de cet été, ils ne seront plus affectés mais ils appartiendront de facto à l`opération Licorne. C`est-à-dire qu`ils auront le même statut et ils seront ici considérés comme étant en opérations extérieures.

Du 43ème Bima à la Force Licorne, qu`est-ce qui change fondamentalement ?

La force Licorne reste ici. Elle est maintenant adaptée à la nouvelle situation sécuritaire, elle concentre désormais ses moyens autour d`un groupement tactique interarmes unique et d`une base de soutien inter-armées. Ce qui était d`ailleurs jusqu`à présent le 43ème Bima, reparti sur les emprises de Port-Bouët et de Bouaké.

Justement l`actualité, c`est le projet Sarkozy de renégocier tous les accords de défense de la France en Afrique pour, dit-il, "refonder la politique française sur le continent" Alors que contient cette déclaration ?

Je n`ai absolument pas de déclaration à faire sur les déclarations du Président de la République française. Il a fait ses déclarations. Tout ce que je peux vous dire, c`est que depuis déjà un certain temps, nous savons que pour le moment en tout cas, il est question de conserver trois bases permanentes sur le continent africain qui sont celles du Sénégal à Dakar, de Libreville au Gabon et de Djibouti en République de Djibouti.

A quand le départ définitif de ces bases françaises de l`Afrique, car de plus en plus les intellectuels africains dénoncent la politique de deux poids deux mesures de la France quand il s`agit par exemple d`appliquer ces accords en Côte d`Ivoire et plus récemment au Tchad ?

Il s`agit d`une question purement politique que je ne peux absolument pas commenter, puisque moi je suis porte-parole de la force militaire Licorne.

Tout ce que je peux vous poser comme question, c`est quand les militaires français quitteront éventuellement le continent africain ?

Je ne peux absolument pas vous donner de date. C`est une décision éminemment politique. Elle sera certainement décidée en commun d`ailleurs avec les Etats concernés. Puisque le Président Sarkozy a dit qu`il souhaiterait renégocier les accords de défense avec les pays avec lesquels nous en avons. Il doit y avoir huit (08) pays actuellement concernés par les accords de défense.

Concernant la Côte d`Ivoire, que prévoit maintenant la force Licorne, dans le cadre du processus électoral en cours ?

Pour l`instant, nous sommes, nous, un soutien de l`ONUCI. Nous suivons en cela tout ce que nous demande l`ONUCI. En ce qui concerne le processus électoral, si l`ONUCI doit sécuriser de manière générale, assurer la sécurité du pays pendant les élections, Licorne sera présente pour assurer cette sécurité aux côtés, bien entendu, de l`ONUCI, en soutien de l`ONUCI, comme l`indiquent les textes en ce moment. Que ce soit du côté des Forces nouvelles que du côté gouvernemental, on demande de plus en plus, l`implication des forces militaires présentes en Côte d`Ivoire, du matériel logistique par exemple pour le désarmement.

Dans ce sens, est-ce que Licorne a prévu quelque chose ?

Licorne est associée bien entendu au processus de désarmement. Elle est associée comme l`indiquent les accords de Ouagadougou et surtout ses annexes, directement en fait comme force de supervision au même titre que l`ONUCI. Donc nous suivons en cela tout ce que fera l`ONUCI dans ce domaine.

Maintenant que la réduction des effectifs de la force Licorne est faite, quelles sont vos nouvelles priorités ?

Nos priorités sont toujours les mêmes. Les capacités de soutien vont être ajustées au nouveau dispositif. Nous avons restitué la base de Dimbokro. Un autre site est celui de Port-Bouët du côté d`Abidjan et celui de Bouaké. Les missions de la force Licorne sont donc inchangées et au terme de cette réarticulation, Licorne continue la protection des ressortissants français. Sa capacité de projection en outre lui permet de poursuivre la fonction de soutien de l`ONUCI, d`intervenir rapidement sur l`ensemble du territoire.

Intervenir sur l`ensemble du territoire !? Qu`est-ce à dire de façon concrète, mon colonel ?

De façon concrète, comme nous sommes un soutien des bataillons de l`ONUCI, si jamais un bataillon de l`ONUCI nous demande un soutien technique, nous accorderons ce soutien technique puisque c`est notre mission, aux côtés des forces militaires de l`ONUCI.

Propos recueillis par S. A (stagiaire)
Source : ONUCI FM

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