mardi 4 mars 2008 par Le Nouveau Réveil

La salle de conférence internationale de Ouaga 2000, le plus chic des quartiers de Ouaga est pleine à craquer. Des personnalités d'envergure pour un événement qui ne l'est pas moins. La signature de l'Accord politique de Ouaga entre les deus ex-belligérants le 4 mars de l'année dernière aura été le plus important événement qu'a abrité cette salle. Côte à côte, Guillaume Soro et Laurent Gbagbo. Ennemis jurés dans un passé très récent. Au milieu d'eux, le Président du Faso Blaise Compaoré, facilitateur de la crise ivoirienne. Une pléiade de journalistes venus des quatre coins du monde pour assister à cette cérémonie. Lorsque le Chef de l'Etat et le Secrétaire général des Forces nouvelles, Guillaume Soro, ainsi que le facilitateur apposent leurs augustes signatures au bas du précieux document intitulé "Accord politique de Ouaga", le geste est salué par des tonnerres d'applaudissements. Les applaudissements deviennent plus nourris lorsque les trois personnalités font une petite déclaration. Après cinq longues années de crise, les ex-rebelles et le camp présidentiel viennent de décider d'enterrer la hache de guerre. Définitivement. Chaleureuses poignées de mains entre Gbagbo et Soro. Leur visage reluisant de bonheur !
Le premier ''miracle'' et le premier ''péché'' de l'Accord de Ouaga
Les commentaires qui accompagnent la signature de cet accord sont de nature à rendre optimistes. Dans la foulée, Guillaume Soro est nommé Premier ministre en remplacement de Charles Konan Banny. Premier ''miracle'' de l'Accord de Ouaga. Qui est parvenu à faire travailler ceux qui se sont livrés la guerre. La population ivoirienne, fatiguée de la guerre, se laisse aller à cet optimisme. Elle y croit. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne? Il n'y a pas de raison. Dans ce concert de doute et d'espoir, le temps passe. Indifférent aux calculs des hommes. Insensible à leurs joies et à leurs détresses. Le temps est passé tellement vite que la réalité est venue rappeler aux Ivoiriens et à l'opinion publique qu'on ne sort pas de la guerre comme on sort d'un dîner gala. Un 29 juin 2007, soit seulement trois mois après la signature dudit accord, le pire a failli se produire. Le pire? C'est le bombardement de l'avion, le Fokker 100 de la Présidence de la République qui transportait Soro, des magistrats et des journalistes à Bouaké. Quatre morts et de nombreux blessés. Dont des collaborateurs directs du Premier ministre. Lui-même sort indemne de cet attentat ainsi que le ministre Konaté Sidiki. Qui a bien pu commettre un tel crime? Les enquêtes sont en cours. Mais aucun résultat n'a encore dit les noms des auteurs. Premier ''péché'' de l'Accord de Ouaga.
Ouaga coince toujours
Conséquence de l'attentat manqué contre la personne de Guillaume Soro ou simple incident de parcours ? L'Accord politique de Ouaga a pris du plomb dans l'aile. Les délais fixés par ce compromis ne sont pas respectés. De sorte qu'un Accord complémentaire a été signé par les deux ex-belligérants. Avec des délais qui fixent les élections présidentielles pour le mois de juin 2008. Là encore, les choses piétinent. Et déjà, des voix s'élèvent pour soutenir l'assertion sur l'impossibilité de tenir ce délai. Le fruit commence à ne pas tenir la promesse des fleurs. Et les lendemains qui chantaient pour le peuple ivoirien sont devenus des lendemains qui déchantent. Guillaume Soro, qui certainement a pris la mesure de la situation, a décidé de prendre le taureau par les cornes. Il organise ce matin et ce jusqu'à demain mercredi, un séminaire sur l'action du gouvernement. Pour évaluer les avancées de cet accord. Ce séminaire va-t-il insuffler un nouveau souffle au compromis politique signé entre les deux ex-belligérants? C'est tout le mal qu'on puisse souhaiter aux signataires.
YMA

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