mardi 4 mars 2008 par L'intelligent d'Abidjan

Signé le 4 mars 2007 au Burkina Faso, l'accord politique de Ouagadougou était sensé ramener la normalisation. Et particulièrement permettre la libre circulation des personnes et des biens.

En signant un accord bipartite, les ex-belligérants de la crise ivoirienne ont décidé, de tourner la page noire de la guerre et d'?uvrer au retour de la normalité politique, économique et sociale. Une année après l'euphorie du 4 mars 2007, la réalité reste cruelle, têtue sur le terrain, notamment dans les zones Centre, Nord et Ouest, occupées depuis le 19 septembre 2002, par l'ex-rebellion armée. En effet, tous ceux des Ivoiriens ou habitants de la Côte d'Ivoire qui se sont rendus dans l'une des villes assiégées, ont eu le net sentiment qu'ils se rendaient d'un pays à un autre. Pour atteindre Bouaké, capitale de l'insurrection en provenance de Yamoussoukro, il faut passer le cap de Djébonoua. Et à ce stade du parcours, les couleurs s'annoncent. Des contrôles à n'en point finir. Un scénario qui doit se répéter à la sortie de la ville. Pour atteindre la désormais mythique ville de Bouaké, c'est un parcours du combattant. Au premier corridor sud , des éléments des Forces nouvelles qui y ont dressé un barrage, arrêtent les passagers pour un contrôle de pièces. En réalité, il s'agit pour eux de soutirer quelques pièces de monnaie. Cinq cent (500) Frs CFA pour passer un barrage. Quatre barrages pour atteindre Bouaké et le tour est joué. Le racket tant décrié et évoqué comme l'une des causes du conflit ivoirien, fait rage derrière le rideau de fer. Les véhicules qui doivent arriver à Bouaké sont filtrés . On exige à certains un laisser-passer signé du secrétariat général des Forces nouvelles. Toute chose qui n'est pas sans conséquence sur la fluidité routière et partant sur l'activité économique. Face aux combattants du MPCI incontrôlables, les usagers franchissent les zones FN, souvent la peur au ventre En somme, la libre circulation des personnes et des biens n'est pas encore une réalité, malgré la multiplication des actes symboliques.

Hervé Gobou

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