mardi 4 mars 2008 par Fraternité Matin

Des hommes d'affaires, membres du Nepad business groupe du Nigeria, de Côte d'Ivoire, d'Afrique du Sud et de la Private enterprise foundation du Ghana, réfléchissent, depuis lundi, sur les conditions de création d'un environnement propice au développement du commerce et des investissements entre pays francophones et anglophones de l'Afrique de l'Ouest.
Cette rencontre se décline en trois principaux thèmes : interconnectivité et accès aux marchés régionaux ; Industrie et spécialisation intra-régionale ; Intégration et perspectives du secteur financier . Et vise à placer les pays africains, individuellement et collectivement, sur la voie d'un développement durable () et mettre un terme à la marginalisation de l'Afrique dans le contexte de la mondialisation, et promouvoir son intégration complète et profitable à l'économie mondiale, a indiqué M. Guy M'Bengue, président du NEPAD Business groupe Côte d'ivoire, dans son discours de bienvenue. Des objectifs qui, poursuit-il, sont une appropriation de l'esprit du NEPAD tel que définit à sa création en 2001: promouvoir un cadre socio-économique intégré de développement pour l'Afrique. Ainsi que l'a défini le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo qui, dans une brève allocution de soutien à cette initiative, lue par son représentant, M. Sibally, le NEPAD est le premier programme de développement conçu par les Africains pour les Africains. Tout en félicitant les hommes d'affaires présents à cette réunion, le ministre de l'Intégration africaine, M. Amadou Koné, a expliqué qu'autant les hommes politiques ont le devoir de créer le cadre institutionnel de l'intégration économique, autant les hommes d'affaires ont la responsabilité de donner un coup d'accélérateur à cette volonté politique. Certains opérateurs économiques les plus puissants de la sous-région sont à la base des obstacles que rencontre l'intégration économique. C'est vous qui faites et défaites les régimes. C'est pour vos intérêts et votre hégémonie industrielle que certains pays de la sous-région sont interdits d'entrer dans d'autres pays. C'est vous qui avez le pouvoir de donner un coup d'accélérateur au processus d'intégration , a-t-il souligné. Dénonçant le manque de confiance dans les produits fabriqués dans la sous-région, M. Koné a déclaré qu'après l'instauration de la barrière tarifaire commune, il va falloir créer une institution régionale pour définir les normes des produits de la sous-région.
L'ambassadeur Essi Amara, premier président de la Commission africaine et père fondeur de ce programme, a insisté, pour sa part, sur le fait que le gouvernement continental tant souhaité sera un leurre si l'on ne parvient pas à intégrer les économies des pays. Il faut tisser des liens économiques solides à travers l'Afrique qui transcendent les personnes () et c'est vous (les hommes d'affaires) qui allez le créer la vraie union africaine, a-t-il lancé. L'ancien président de la Commission africaine s'est voulu clair : Les questions économiques sont plus importantes que les questions politiques. Sans économiques fortes, vous n'avez pas l'agreement power . Sans liens économiques entre nos pays, nos discours seront creux , a-t-il insisté. La note d'espoir est venue du Représentant de la Commission européenne, M. Michel Arrion, qui a mis en exergue l'enjeu que représente l'Afrique dans l'économie mondiale. Pour les grandes puissances qui structurent l'économie mondiale, l'Afrique n'est plus perçue comme un fardeau, mais comme une nouvelle frontière . Ce, en raison de son potentiel en matières premières et en ressources humaines de qualité. Toutefois, le continent noir doit faire face à certaines tares pour ne pas entrer dans la mondialisation à reculons : réforme judiciaire, bonne gouvernance, sécurité des affaires et des personnes, etc.




David Ya

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