mardi 4 mars 2008 par Notre Voie

Tous les gbaka de la commune de Yopougon roulent depuis hier. Et cela après quatre jours (jeudi, vendredi, samedi et dimanche dernier) de grève. Une grève consécutive à la mort par balles d'un chauffeur de gbaka, mercredi dernier, très tard dans la nuit par un agent des forces de l'ordre. La grève générale des transporteurs à Abidjan tels que l'ont souhaité certains transporteurs n'a donc pas eu lieu. Ces derniers ont été mis en minorité par leurs collègues conscients des graves préjudices financiers causés par cette grève. C'est à moi ce gbaka. Ça me rapporte comme recette 40 mille FCFA par jour. En quatre jours de grève, j'ai perdu 160 mille FCFa. Je dois m'occuper de ma famille, payer mes traites. On ne pouvait plus accepter de continuer cette grève. C'est vrai que notre collègue a été tué et que nous devons protester. Mais il ne faut pas exagérer parce que nous avons nos familles à nourrir, nos dettes à payer?, a lancé hier matin K. Hamed, un chauffeur de gbaka. Sentiment de soulagement chez la plupart des chauffeurs de gbaka rencontrés, mais également sentiment de joie chez les habitants de Yopougon qui sont nombreux à emprunter ces engins. Je suis heureux qu'ils aient repris. Nous avons souffert pendant quatre jours. Ce n'est pas parce qu'on ne pouvait pas se déplacer mais il fallait se battre pour avoir un taxi-compteur (transformé en wôrô-wôrô). Et avec ces taxis-compteurs, on ne pouvait pas négocier les tarifs qu'ils nous fixaient. C'était à prendre ou à laisser. Nous étions coincés, on était obligé de faire avec parce que nous avions nos occupations?, explique Rosine Kouadio, une résidente du quartier Maroc Yopougon. Un autre usager de la route, Blaise Tuo habitant du quartier de la Sideci, lance,lui, un cri de c?ur aux forces de défense et de sécurité pour qu'elles évitent d'être à l'origine de leurs souffrances. "Ce sont leurs amis, les chauffeurs de gbaka. Ils se voient tous les jours. Si un chauffeur de gbaka a commis des impairs, qu'elles retirent son permis de conduire, le menottent, l'envoient au commissariat de police. C'est lorsqu'on est en état de légitime défense qu'on peut faire usage de son arme. Mais si le chauffeur de gbaka ne constitue pas une menace, on n'a pas besoin de l'abattre froidement, de le tuer à bout portant. Que nos policiers se ressaisissent pour éviter un jour une révolte générale des transporteurs qui pourrait être sanglante? recommande-t-il.





Charles Bédé


www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023