mardi 4 mars 2008 par Notre Voie

Malgré des obstacles majeurs, l'accord de Ouagadougou a permis à la Côte d'Ivoire de glaner de précieux lauriers sur la route de la paix.

Le 4 mars 2007, Laurent Gbagbo, président de la République, et Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles, ont signé, sous le regard du facilitateur Blaise Compaoré, l'Accord politique de Ouagadougou (APO). Fruit du dialogue direct engagé par le chef de l'Etat ivoirien avec la rébellion pour mettre fin à la crise qui secoue la Côte d'Ivoire depuis septembre 2002, l'APO, à la différence des accords antérieurs obtenus dans la plupart des cas sous la dictée des puissances extérieures, se présente comme un médicament authentique. Après un an d'application, cet accord conçu et adopté librement par les principaux protagonistes de la crise a permis à la Côte d'Ivoire de connaître des avancées notables dans sa marche vers la paix définitive. Même si

0uaga a mis fin à la guerre

Le mérite fondamental de l'Accord politique de Ouagadougou (APO) réside dans le fait qu'il a mis fin à l'affrontement armé qui a provoqué d'importantes pertes en vies humaines et de nombreux dégâts. Depuis la signature de cet accord, le théâtre des opérations n'a pas enregistré un traître coup de feu. Bien au contraire, les ex-belligérants se promènent désormais main dans la main après la suppression de la zone de confiance. La guerre est donc bel et bien finie. Et le président Gbagbo a eu le plaisir de l'annoncer officiellement à ses compatriotes et à la communauté internationale, à l'occasion de la Flamme de la paix célébrée le 30 juillet 2007 à Bouaké, en présence de plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement africains. En revanche, la crise qui a engendré la guerre n'est pas totalement jugulée même si l'APO en a cerné tous ses contours et est en train d'apporter des réponses aux questions essentielles que sont l'identification, la refonte de l'armée et l'organisation d'élections libres et transparentes.

Le pays réunifié

L'accord de la capitale burkinabé ne s'est pas contenté de mettre fin à la guerre, il a également permis la réunification du pays à travers la suppression de la zone de confiance et le redéploiement de l'administration dans les zones ex-occupées. Au nombre des actes forts qui symbolisent cette réunification figure en bonne place la visite d'Etat effectuée par le président de la République dans le nord du pays du 28 au 30 novembre 2007. Pendant son séjour dans la partie septentrionale de la Côte d'Ivoire où il n'avait pas mis les pieds depuis le déclenchement de la crise, le chef de l'Etat a posé plusieurs actes de gouvernement pour le bonheur des populations. C'est même à Korhogo que le président Gbagbo et son Premier ministre ont paraphé les accords complémentaires de l'APO. S'agissant du redéploiement de l'administration, l'on note l'installation du corps préfectoral, des enseignants et de bien d'autres agents de l'Etat avec, bien sûr, des fortunes diverses. Certes, des points d'ombre existent notamment en ce qui concerne le redéploiement de l'administration fiscale et douanière qui devrait être achevé au plus tard le 30 décembre dernier mais l'on peut affirmer que la réunification fait partie des acquis de Ouaga.

Retour sur la scène internationale

La signature de l'APO a induit un dégel dans les relations entre la Côte d'Ivoire et la communauté internationale. Présentée au plus fort de la crise comme infréquentable et tenue en marge du concert des nations, la Côte d'Ivoire a retrouvé sa place sur la scène internationale à la faveur de l'APO. L'image la plus saisissante de ce retour est, sans aucun doute, la participation du président Gbagbo à la dernière assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU) à New York. A cette occasion, le chef de l'Etat, depuis le toit du monde, a fait entendre la voix de son pays. Comme pour montrer que les temps ont bien changé, les institutions de Bretton Woods ont repris le chemin de la Côte d'Ivoire et les bailleurs de fonds se ruent au chevet du processus de sortie de crise. Le Président est de plus en plus perçu comme un faiseur de paix et vient de se voir attribué, au même titre que son homologue burkinabè, le prix spécial Sedar de l'intégration africaine. Autant de bonnes nouvelles qui consacrent la victoire diplomatique ivoirienne. Victoire que le pays doit au génie de son président et à la ténacité des diplomates commis à cette tâche et qui, dans la discrétion, ont abattu un travail de fourmi.

Des efforts à faire au niveau du désarmement

Comme nous l'indiquions, l'APO a conçu des solutions concrètes pour résoudre la crise ivoirienne. Son application a produit en un an des résultats probants. Cependant, il convient de souligner que tous les obstacles n'ont pas été levés sur le chemin de la paix. La question cruciale du désarmement constitue toujours un sujet d'inquiétude pour tous. Les opérations de regroupement des ex-combattants et le stockage des armes débutées le 22 décembre dernier n'ont pas connu de véritables progrès chez les Forces nouvelles. Guillaume Soro, secrétaire général du mouvement des ex-rebelles et, par ailleurs Premier ministre à qui le Président a confié la mise en route de l'APO, devrait tout mettre en ?uvre pour que les nouvelles qui proviennent de Bouaké soient de nature à rassurer les Ivoiriens qui attendent, avec impatience, le désarmement pour aller aux élections générales.








Junior Dékassan

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023