mardi 4 mars 2008 par Notre Voie

4 mars 2007- 4 mars 2008. Voilà un an aujourd'hui que l'accord politique de Ouagadougou a été signé. Les Ivoiriens jugent le gouvernement Soro, Premier ministre de Côte d'Ivoire.

Guéi Tablé (régisseur en publicité)
Les accords de Ouaga, c'est vrai que nous les avons applaudis l'année passée. Il y en a qui était sceptiques quant à son application intégrale. Mais je crois que le président Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro forment un véritable tandem. Le processus suit son cours normal. Il est clair. Mais en cours de route, on constate de petits bobos, si l'on peut les appeler ainsi parce que jusque-là, nous n'avons pas encore vu le désarmement réel, le désarmement des ex-combattants qui pourraient nous permettre de penser que l'accord est bien mené. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a eu des pas considérables. Mais le plus grand reste à faire, le plus grand, c'est le désarmement qui pourrait montrer aux Ivoiriens que la paix est totale maintenant. Avec cette étape, cette dernière étape, on pourrait penser que la paix est vraiment revenue. Jusque-là, on peut dire qu'il reste un grand point à faire. Mais le plus dur a été entamé. Le point focal, c'est le désarmement des ex-rebelles.

Digbé (Professeur certifié)
Par rapport à la crise économique qui sévit actuellement dans le pays, les protagonistes sont allés à Ouaga où ils ont trouvé un remède à cette crise. Aujourd'hui, ça va bientôt faire un an. Et jusque-là, on ne peut pas dire que l'accord n'a pas réussi parce qu'il y a eu des avancées. Mais le blocage vient du désarmement. Il faut trouver un propriétaire, un leader à cette rébellion pour qu'il la désarme. Moi à mon avis, Soro n'est pas le leader de cette rébellion parce qu'il n'a pas les armes pour désarmer cette rébellion. Donc il faut que l'Etat prenne ses responsabilités. S'il faut écarter Soro qu'il l'écarte. S'il faut nommer un Premier ministre patriote qui peut traiter directement avec le père de la rébellion que moi je nomme la France, ce sera encore bien pour nous. Sinon avec Soro, on ne peut pas. En tout cas, il a fait un peu en nous donnant l'identification et autres. Mais en ce qui concerne le désarmement, il faut se dire la vérité : Soro ne peut pas parce qu'il n'en est pas le leader. Vous-mêmes, vous voyez ce qui se passe. Soro va à Korhogo. Et il tient même un autre discours là-bas. Donc, il ne peut pas désarmer ceux qui ont les armes au Nord parce qu'il n'est pas le vrai propriétaire. Il faut aller discuter avec les vrais propriétaires pour que ces combattants laissent tomber les armes, pour que la Côte d'Ivoire puisse retrouver son unité.

Adjudant-chef de police Messou Oscar

Pour moi, l'accord de Ouaga a été une réussite parce qu'à partir du moment où les rebelles sont devenus impuissants, cela a permis au président Gbagbo de se rendre au Nord, dans quelques villes du Nord. Donc pour moi, ça a été une réussite. Mais elle n'est pas totale parce que le désarmement n'est pas fait. Après le désarmement, l'accord de Ouaga sera total. Je sais que nous avons la paix à nos portes. Il faut continuer sur cette lancée. Après ça, la paix sera effective. Bon, je pense c'est une bonne chose. Il faut qu'on continue comme ça.

Allah Kouassi (Enseignant en éducation physique et sportive)
En tant qu'enseignant, il faut dire que l'accord de Ouaga, du point de vue national, c'est déjà un bon pas et dans la mesure où il permet à tout le monde d'être confiant. Mais au-delà de cela, nous en tant qu'enseignant, on doit être affecté à Bouaké, Man, Korhogo etc. En tout cas, les régions ex-assiégées. Et dans cette optique, il faut que tout soit réuni pour que les enseignants puissent être mis en confiance permanente dans ces régions-là. Mais nous avons remarqué toutes les autorités compétentes qui devaient mettre tout le monde en confiance ne sont pas encore en place. Et ça laisse quelques zones d'ombre. Mais il faut espérer parce que depuis un an, tout le monde est mis en confiance. Les activités économiques ont repris de plus belle. Et je crois que c'est bon pour l'avenir de notre pays.

Traoré Lassiné (District d'Abidjan) :
Il y a des avancées dans l'accord de Ouaga. Que les autorités essaient d'aller un peu plus vite parce que le peuple souffre. Un an déjà, on voit que le président et le Premier ministre s'entendent. Au niveau de l'augmentation du prix des denrées alimentaires, il faut que le gouvernement essaie de voir ce qu'il faut faire pour soulager la population. Nous avons fait des enquêtes. Et nous avons constaté que la population souffre. Que cet accord aille un peu plus vite pour qu'on en finisse avec les élections.

Bollou (Opérateur économique) : Quand il y a crise, il y a toujours accord. L'accord est toujours la bienvenue. Avec les accords, il y a quelques avancées. Aujourd'hui, tu peux aller à Bouaké et revenir. Ce qui n'était pas le cas dans le temps. Tu peux aller à Djébonoua et même séjourner à Bouaké. Aujourd'hui, on peut appeler les zones assiégées, les zones ex-assiégées. Mais il ne faudrait pas presser les choses. Vous savez, quand il y a une crise, il faut aller lentement pour ne pas tout remettre en cause. On fait pas deux pas en avant, un pas arrière et on a gagné d'un pas. C'est très important. Pour les élections, il faut toujours être optimiste. Seulement techniquement, je ne suis pas sûr que la date va être respecter. On va les faire, on va aller aux élections parce que ce sont elles seules qui vont complètement nous enlever la peur qu'on avait, qui vont mettre fin à la crise qu'on traverse. C'est des gens qui ont pris les armes. Sans les armes, ils ne sont plus forts. Donc, il faut qu'il y ait la confiance. Il faut qu'on les mette en confiance, il faut qu'il y ait la confiance mutuelle. Comme l'a dit Soro sur le journal aujourd'hui, avec la confiance, on peut tout faire. Il faut qu'ils aient effectivement confiance qu'après le désarmement, ils n'auront rien. Et que la vie va continuer. Il faut qu'ils sentent effectivement cela. Je dis qu'il y a des avancées. On n'a pas encore totalement fini. Mais il y a des avancées.

M. Sanon (Agent des impôts)
Pour l'accord de Ouaga, je n'ai pas grand'chose à dire. Ça évolue un tout petit peu par rapport à ce qu'on a vu avec les autres premiers ministres. C'est l'essentiel. Il suffit de faire un petit effort du côté du Premier ministre qui tient la clé. Il faut être honnête pour que les choses soient débloquées?.

Mme Mobio
L'accord de Ouagadougou, au début on a trouvé ça très bien surtout avec la flamme de la paix. On a eu vraiment de la joie. On a eu de l'espérance. Mais c'est parce que nous prions. Sinon, si c'est seulement les hommes, ça ne nous amène nulle part parce que c'est du bluff. Les hommes ne font rien pour la population parce que cette guerre arrange beaucoup de personnes. C'est vraiment parce que Dieu nous aime, et les hommes de ce pays prient beaucoup. En vérité, il y a beaucoup qui s'intéressent à la prière et prient. C'est pour ça que nous sommes encore là. Mais, on espère que Dieu va nous sortir de là. On ne compte pas sur les hommes parce que chacun est venu pour se remplir les poches. Comment des gens qui hier étaient comme nous deviennent Enfin, on met le feu et puis après on souffle pour éteindre. Il n'y a rien de véridique. Mais quand on croit en Dieu, on garde la foi.

Naki Franck (agent de sécurité)
Sur l'accord politique de Ouaga, nos hommes politiques ont fait ce qu'il y a de mieux. Mais, nous attendons tous les résultats parce que nous ne voyons pas les choses bouger comme nous l'attendions. Ce que nous les Ivoiriens nous pensons, on ne l'a pas encore vu. On nous a parlé de désarmement. On nous a parlé de plusieurs choses à la fois. Mais jusqu'à présent, on n'a rien vu de particulier. Il est vrai qu'on peut aller du Nord au Sud, mais ce n'est pas tout le monde qui peut aller du Nord au Sud. C'est quelque-uns. Jusqu'à présent, il n'y a pas beaucoup de personnes au Nord. Il faut la mise en ?uvre d'une certaine politique pour que les gens retournent au Nord, dans les zones dites assiégées. Tant qu'il n'y aura pas de désarmement, il n'y aura pas de paix véritable, il n'y aura toujours pas d'ordre.

Mme Blédi
Apparemment, on a l'impression que les choses avancent lorsqu'on ne fait pas d'analyses approfondies. Dans le fond, c'est pas concret. Les avancées ne sont pas à la mesure de nos attentes. Nous avons trop souffert de cette situation, même si nous autres nous n'avons pas souffert directement de cette crise. Mais je crois que de part et d'autre, tous les Ivoiriens ont souffert de cette crise. Qu'ils soient du Sud ou du Nord. Et à la mesure de cette souffrance, on souhaite que les choses avancent aussi rapidement. Mais apparemment, les choses n'avancent pas comme nous le désirons quand bien même il y a des avancées minimes. On souhaite que les choses aillent un peu plus vite surtout qu'on crie tous notre ras-le-bol. De part et d'autre, chacun dit qu'il est fatigué. Et on souhaiterait que les choses avancent véritablement et vite pour qu'on se retrouve.

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