La décision a quelque peu surpris. Au sortir de l'inhumation de leur camarade, tombé le jeudi dernier sous les balles des éléments du centre de commandement des opérations de sécurité (CeCOS), les transporteurs avaient décidé d'une journée ville morte, hier dans tout le district d'Abidjan. Ils ont appelé cette journée journée de deuil à la mémoire de Bamba Lassiné , du nom du chauffeur abattu par le CeCOS. Leur détermination semblait réelle, d'autant plus que, au cours de l'enterrement du jeune Bamba, le dimanche 2 mars dernier, les chauffeurs, apprentis gbaka, coxers, et syndicalistes, ont été gazés par les forces de l'ordre. Occasionnant encore de nouveaux blessées dans leur rang. C'est donc contre toute attente, qu'au journal de 20 heures, ce même jour, l'on a lu en bandeau une information faisant état de la levée du mot d'ordre de paralysie générale. Et cela, à la suite d'une rencontre avec Coulibaly Gervais, porte-parole de la présidence et Charles Blé Goudé. Joint hier au téléphone, Touré Amadou dit Boudé, patron du collectif des chauffeurs roulants, explique les raisons de cette volte-face. Effectivement nous avons reçu les deux émissaires du chef de l'Etat. Ils nous ont promis une rencontre avec le Président de la République. Mais, nous ont demandé d'accepter de lever notre mot d'ordre, afin que les négociations puissent s'ouvrir dès le mercredi. Pour nous, la présidence est une institution sérieuse. Nous avons accepté de lever le mot d'ordre . Les conclusions des négociations selon Touré Amadou, feront l'objet d'un mémorandum qui sera remis au chef de l'Etat. Cependant, tous les transporteurs ne se reconnaissent pas dans cette décision de reprise de travail. Pour ces derniers, Touré Amadou a dû percevoir de l'argent de la part du chef de l'Etat, pour remettre en cause une décision arrêtée de commun accord. A cet effet, Touré Adama, président de la coordination des gares routières annonce une assemblée générale le jeudi prochain pour dit-il, décider de la suite à donner au mouvement. DM