mardi 4 mars 2008 par Nord-Sud

L'accord de paix de Ouagadougou a rompu les liens de l'économie ivoirienne avec la morosité. Depuis sa signature le 4 mars 2007, des signes d'amélioration et de stabilisation sont apparus, avec à la clef un début d'embellie économique qui ne manque pas de ravir le premier des Ivoiriens. Pour la première fois, Gbagbo Laurent étant président de la République et Soro Guillaume Premier ministre, le budget de la Côte d'Ivoire pour 2008 a dépassé la barre symbolique des 2000 milliards de Fcfa. Nous avons atteint presque 2200 milliards. Sur cette somme, la Côte d'Ivoire elle-même intervient pour 82%. Nous ne recevons que comme aide extérieure 300 milliards de Fcfa, s'exaltait Laurent Gbagbo le 12 janvier à l'issue d'une visite officielle dans les départements d'Adzopé et Akoupé. Une fierté que bien des acquis viennent conforter. En effet, dès le lendemain de l'accord, les bailleurs de fonds ont ouvert les vannes à l'effet de permettre au pays d'accélérer sa sortie de crise. C'est d'abord le représentant spécial de l`Onu en Côte d`Ivoire, Y. J. Choi qui annonçait que la communauté internationale avait mis à la disposition d'Abidjan plus de 100 milliards Fcfa (152 millions d'euros) pour financer le programme de sortie de crise, notamment pour les élections et le processus de désarmement, dont 60 milliards Fcfa (plus de 91 millions d'euros) venant de la Banque mondiale et le reste de la Banque africaine de développement (Bad), du Fonds monétaire international (Fmi), de l'UE, de l'Onu et des bailleurs de fonds bilatéraux. C'est surtout lors de la table ronde des bailleurs organisée le 18 juillet 2007 par le gouvernement Soro que la Côte d'Ivoire a pris la mesure de son retour dans les bonnes grâces des financiers mondiaux. Alors que le pays proposait des programmes qui nécessitent un financement global estimé à 178 milliards Fcfa, ce sont des intentions de financement pour près de 200 milliards Fcfa qui seront enregistrées. Dans ces différents rapports sur l'évolution de la situation économique depuis Ouaga, les Nations unies ont salué, surtout ces trois derniers mois un regain de confiance des bailleurs de fonds. Le Port autonome d'Abidjan, profitant de ces avancées a conduit au Burkina Faso, dans les derniers jours de juillet et en septembre 2007, deux missions qui ont contribué à la relance de l?axe Ouagadougou-Abidjan. Au plan intérieur, les structures financières et bancaires se redéploient dans le Nord depuis le mois d'avril 2007. Après la reprise avec succès à Bouaké, la banque du trésor public, de l'habitat et de l'investissement ont ouvert à Korhogo le 21 septembre. Des actes qui favorisent le retour vers leur région d'origine des populations déplacées. Les recettes financières en croissance depuis l'accord de Ouaga ont permis à la Côte d'Ivoire de rembourser une partie de sa dette vis-à-vis de la Banque mondiale pour un montant de 82,7 milliards de Fcfa (126 millions d`euros), a annoncé le 20 février le ministre ivoirien de l`Economie et des Finances, Charles Diby Koffi. En dépit des difficultés de trésorerie, les paiements effectués au titre des arriérés vis-à-vis de la Banque mondiale s`élèvent à 82,7 milliards Fcfa au 15 février 2008 sur un total de 112,08 milliards de Fcfa (170 millions d'euros) correspondant à la moitié des arriérés vis-à-vis de cette institution?, avait précisé M. Diby Koffi. A l'issue d'une réunion récemment à Ouagadougou entre le responsable du Fmi et cinq chefs d'Etat de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa, 8 Etats), Le Directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a salué les efforts du gouvernement avant de promettre : J'ai assuré le président (Laurent) Gbagbo que le Fmi est prêt à continuer d'appuyer la Côte d'Ivoire dans le cadre de son dispositif d'aide d'urgence aux pays sortant d'un conflit (Aupc), qui pourrait aussi être le point de départ d'un accord Frpc (Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance) et d'un allègement de la dette au titre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte), le moment venu. Il a toutefois appelé la Côte d'Ivoire à juguler les dépenses improductives, militaires notamment, au profit de l'éducation et la santé et à améliorer la gouvernance dans ce pays.





Djama Stanislas

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