Le gouverneur du district d'Abidjan a mis les pieds dans le plat samedi à Abandjan-Kouté. Amondji Pierre a déclaré que les coups d'Etat? contre les chefs Ebriés sont une pratique de broussards?
Le gouverneur du district d'Abidjan n'a pas utilisé la langue de bois pour denoncer la destitution répétée des chefs traditionnels, devenue monnaie courante dans les villages Ebriés. Samedi au cours de la cérémonie d'intronisation du chef d'Abadjin- Kouté (une bourgade située à une vingtaine de kilomètres sur l'axe Abidjan-Dabou), Djedji Amondji Pierre a demandé à ses frères Atchans de mettre fin aux "coups d'Etat" contre leurs chefs, une pratique qui ne les honore pas." J'ai honte chaque fois qu'un chef est destitué. Cette pratique est encouragée parfois par des intellectuels qui raisonnent comme des broussards", a condamné le gouverneur. Selon lui, si un chef commet des erreurs, l'ensemble de la communauté doit se réunir pour réparer la faute. Il regrette l'intolérance qui prévaut dans les villages contre les chefs. "On ne sait pas pardonner", a-t-il répété. Les Ebriés doivent organiser des séminaires pour réfléchir sur le développement de leurs villages et rattraper le retard et non pour savoir comment gérer leur localité, a-t-il préconisé. L'ancien maire d'Adjamé a invité ses frères à suivre l'exemple du village d'Abobo-Baoulé qui grâce à l'entente qui y règne, s'est transformé en une cité moderne avec des rues bitumées et un foyer moderne qui a été inauguré par le chef de l'Etat. Mais avant, le sous-préfet de Songon a indiqué que la révocation des chefs est de la compétence des autorités administratives sauf dans les cas exclusifs de faute lourde. Il a appelé les villageois à respecter l'autorité des chefs qu'ils ont été librement choisis avant de remettre l'arrêté de nomination à Koutouan Yorokoua Bertin, le 8ème chef d'Abadjin Kouté. Intronisé en même temps que ses 2 adjoints, il va régner pendant 15 ans au nom des Dougbo, sa génération.
Nomel Essis