mardi 4 mars 2008 par Nord-Sud

L'engagement des acteurs politiques concrétise la volonté des parties d'aller à la paix. Tout cela a contribué à apaiser progressivement le climat politique et social et fait naître, chez les populations, l'espoir à sortir de la crise par des élections transparentes, crédibles et ouvertes à tous.



Fini les petits coups d'arrêt portés au processus de paix. Les choses bougent de façon positive depuis la signature de l'accord de paix de Ouagadougou le 4 mars 2007. Tous les acteurs dans leurs discours ont décidé de mettre balle à terre pour sortir le pays de la zone de turbulence. Avec la bonne foi qui semble caractériser tous les acteurs, le climat politique d'ensemble a favorablement évolué. D'importants événements visant à restaurer la confiance entre les acteurs ont lieu chaque jour. On peut citer entre autres, la visite du Premier ministre, Guillaume Soro dans le bastion présidentiel de Gagnoa le 20 octobre 2007, et celle du président Laurent Gbagbo, dans le Nord du pays du 28 au 30 novembre. Comme si un nouveau vent soufflait sur la Côte d'Ivoire depuis la nomination de Guillaume Soro à la primature, les bons signes ont continué de s'accumuler. On a vu la Première dame, Simone Gbagbo, danser au bras de Sidiki Konaté, le porte-parole de Guillaume Soro 21 avril 2007 au complexe sportif de Yopougon à l'apothéose de la Caravane de la paix, initiée par le président du Cojep Charles Blé Goudé le 20 janvier 2007 à Anyama. On ne peut pas passer sous silence l'installation officielle des magistrats de la Cour d'appel de Bouaké le 29 juin 2007 malgré l'attentat contre l'avion du Premier ministre et la reprise du processus des audiences foraines. Et l'on a surtout vu Charles Blé-Goudé, le meneur des jeunes patriotes, dévoués corps et âme au président Laurent Gbagbo, élevé à la dignité d'ambassadeur de la paix et de la réconciliation, battre l'estrade du Nord au Sud aux côtés des ex-rebelles longtemps voués aux gémonies. Blé Goudé, qui a décidé de se tailler un costume de chef d'entreprise (il dirige une structure de communication dénommée Leader's associated team), ne veut plus qu'on lui colle l'image d'harangueur des foules et de casseur de biens des entreprises étrangères.

Du côté des Forces nouvelles également, le discours est à l'apaisement. Le commandant Issiaka Ouattara alias Wattao, chef d'état-major adjoint des Fafn saisit toutes les occasions pour montrer que son nouveau combat reste la recherche de la paix. Il s'affiche volontiers aux côtés de Blé Goudé à des cérémonies pour montrer que la paix est de retour. La réunification du pays, préalable posé par le camp présidentiel pour l'organisation des élections finalement fixées à la fin juin, est réalisée. En effet, initié le 16 avril, le démantèlement de la zone de confiance s'est achevé le 15 septembre. La cérémonie de la flamme de la paix , organisée à Bouaké le 30 juillet, a marqué le retour du chef de l'Etat ivoirien dans ce qui était la zone rebelle et a été une étape de plus dans le désarmement après celle engagée en mai dans l'Ouest du pays. Il faut le souligner au passage que les protestations contre la cherté de la vie qui se sont largement exprimées dans la partie Sud du pays, les mouvements sociaux dans les secteurs de l'éducation, de la santé, des revendications au sein de l'armée n'ont pas réussi à faire pousser la fièvre. Le chef de l'Etat a même souvent choisi d'y répondre avec une certaine fermeté afin que le climat social ne vienne pas remettre en cause le processus politique de fond qui tend vers l'accalmie. Selon Laurent Gbagbo, "cet accord marche, et il marchera parce qu'il traduit l'aspiration profonde des Ivoiriens à la paix". Même les jeunes patriotes d'ordinaire prompts à battre le pavé dès qu'une décision ne rencontre pas leur adhésion ne font plus parler d'eux. Selon des observateurs, les sanctions individuelles qui frappent leurs leaders Charles Blé Goudé et Eugène Djué, et un ex-rebelle Fofié Kouakou y sont pour quelque chose. En effet les appels se multiplient en direction du comité des sanctions de l'Onu pour la levée de ces sanctions qui limitent leurs mouvements. L'accord politique de Ouagadougou a eu également le mérite de décrisper la vie socio-politique. En témoigne entre autres la liberté de circulation et d'exercice des activités de tous les partis politiques sur l'étendue du territoire national et l'acceptation dudit Accord par tous. On voit le Fpi sonner la mobilisation de ses troupes dans le grand Nord. C'est donc au regard de ce climat général d'apaisement que la Côte d'Ivoire ne cesse de demander à l'Onu de revoir à la baisse l'indice de sécurité dans le pays qui est aujourd'hui au niveau III. Les quelques tentatives de la presse proche du Fpi de remettre au goût du jour les débats sur l'éligibilité, la contestation du choix de l'opérateur Sagem pour les opérations d'identification et le recensement des électeurs en vue de la prochaine présidentielle pourraient fragiliser le processus de paix. Néanmoins les résultats positifs enregistrés dans la mise en ?uvre un an après la formation du gouvernement sont salués par la communauté internationale qui a décidé d'encourager la Côte d'Ivoire dans ses recherches de financement pour les programmes de sortie de crise. Selon le facilitateur Blaise Compaoré, "toutes les parties continuent à appuyer l'application de l'Accord de Ouagadougou et à rechercher des approches consensuelles pour relever les nouveaux défis qui se présentent". Le 15e rapport sur la Côte d'Ivoire au Conseil de sécurité a reconnu que la situation en matière de sécurité "a continué de s'améliorer", grâce "essentiellement au climat politique favorable engendré par l'Accord de Ouagadougou". Envers et contre tous la Côte d'Ivoire veut croire en sa paix.









Bakayoko Youssouf

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