mardi 4 mars 2008 par Le Temps

Insidieusement, par divers mécanismes, la France est en train d`implanter les outils d`une guerre civile en Côte d`Ivoire. Et avant qu`il ne soit tard, il convient non seulement d`ouvrir les yeux, mais d`agir. La France a procédé par des coups d`Etat ou la guerre civile pour se débarrasser des régimes africains qui font obstacle à ses intérêts. Le génocide rwandais est le plus lourd crime de sa politique. Après l`échec des essais de guerre tribale et religieuse, cette France, sous Chirac et maintenant Sarkozy, cherche à imposer un tel génocide à la Côte d`Ivoire.

1er outil de la guerre civile en Côte d`Ivoire.

Depuis près de 20 ans, après l`éclatement de la guerre civile au Liberia, le HCR perçoit des Nations unies, des allocations faramineuses au bénéfice des milliers de réfugiés libériens. Mais le voilà qui ne veut plus assurer cette prise en charge. Et ce, surtout pour éviter de faire le bilan de la gestion de ces fonds depuis le premier Représentant jusqu'à ce jour. Les réfugiés libériens se sont toujours plaints que leurs émoluments étaient détournés par le HCR qui cherchait à se débarrasser d`eux. La preuve, des manifestations de ces réfugiés ont émaillé leur long séjour en Côte d`Ivoire. Les plus chanceux ont immigré par vagues aux Etats-Unis.
Mais avec ceux localisés à l`Ouest de la Côte d`Ivoire, le HCR a d`abord joué au chat et à la souris. Ils prennent les fonds de rapatriement à Danané, pour ensuite aller se localiser à Tabou et vice versa. Le HCR ne pouvait maîtriser ce flux et reflux ennuyeux pour ses fonctionnaires internationaux. Il a décidé dès lors de suggérer aux Libériens de s`approprier la nationalité ivoirienne pour voir tous leurs problèmes disparaître. Notons que ces fonctionnaires n`ont pas l`habitude de rendre compte à la Côte d`Ivoire de la gestion des fonds destinés aux réfugiés libériens. Mais ces réfugiés, avec l`espoir de rejoindre un jour les Etats-Unis, ont refusé cette option. Voici donc que le HCR élabore un projet de loi à leur profit pour une carte d`identité. Mais le libellé de cette loi est unique en son genre. "Dans tous les pays du monde, le réfugié est pris en charge par le HCR de la localité où il réside. En échange, il est soumis à un contrôle périodique pour le renouvellement de sa carte. Il ne doit exercer aucune activité lucrative pour ne pas s`approprier les opportunités d`offre d`emploi des nationaux ayants droit. Or, le projet de loi des réfugiés immatriculés en Côte d`Ivoire, leur permet d`exercer des activités lucratives et même exercer les fonctions des nationaux", explique notre source sous le couvert de l`anonymat.
Pourquoi faire signer au président de la République, une loi particulière des réfugiés en Côte d`Ivoire, totalement différente de toutes celles recommandées par les Nations unies ? A quoi va servir cette greffe de Libériens essentiellement basés à l`Ouest ? N`est-ce pas pour réveiller des tensions entre ces populations réparties sur chaque partie des territoires ivoirien et libérien ? La France, avec l`aide de l`ONU, vient de mettre en place l`outil n°1 de sa guerre civile ivoirienne, en réveillant le bûcher de l`Ouest ivoirien. Une zone qui a été le théâtre d'un génocide planifié. Les Forces nouvelles tardent à se regrouper et à rendre les armes pour une raison bien évidente. L`actuel Secrétaire général des Forces nouvelles qui, à la veille de la crise armée de 2002, était encore étudiant, ne peut en aucun cas financier se procurer les armes sophistiquées qui ont attaqué Abidjan et plusieurs villes de l`Intérieur à la fois. Les commandes d`armes, à cause des procédures spécifiées selon le pays demandeur, sont marquées de diverses références ; à savoir : pays demandeur ; quantité ; qualité ; coût ; destination. En clair, les vrais commanditaires de ce conflit ne veulent pas se découvrir et se voir indexer. La résistance a toujours indexé l`Extérieur pour l`apport logistique qu`il a apporté à la rébellion. " Désarmement " signifierait remise des armes, à commencer par les armes lourdes. Or TV5 et RFI, porte-voix de la rébellion avant qu`elle ne change de ton, ont relaté dans les moindres détails, la qualité et la quantité des armes utilisées par celle-ci pendant le conflit. Avec les références des armes gravées sur elles comme les numéros de châssis dans les voitures, tout le bloc adversaire de la Côte d`Ivoire est sur le pied de garde pour ne pas être exposé à la justice internationale. Mais pour que ce soit les médias français qui en savent autant sur les armes, il faudrait que leur pays soit très impliqué. Souvenons-nous du nombre de journalistes occidentaux qui ont fait le déplacement pour le supposé tournoi UFOA prévu à Bouaké en 2002. En prévision de l`attaque, chaque organe était allé se positionner pour mieux relater en direct les différentes phases de l`attaque. Dont le centre nerveux était déjà positionné à Bouaké. Le blocage du processus de désarmement indique que ceux qui encouragent les FAFN à ne pas déposer les armes, sont impliqués dans l`achat de ces armes. 2e outil pour enclencher une guerre civile en Côte d`Ivoire. Le supposé retrait du 43e BIMA de la Côte d`Ivoire continue de remuer les esprits. L`affirmation du Président Sarkozy est un piège. Le week-end dernier, les populations Atchan, propriétaires du domaine foncier, qui abrite cette base, ont manifesté le désir de reprendre possession de leur terre. Aussi, connaissant la fougue de ces populations quand il s`agit du respect de leurs droits coutumiers, la France qui pensait détenir éternellement ce domaine, se presse de devancer les Atchan. Mais il faut craindre ceci. Avant leur installation et durant tout leur séjour, les Forces Armées françaises n`ont fait la lumière sur le mouvement de la logistique qui y transite. Ou qui est stockée dans cet espace. Si elles devaient libérer le site du 43e BIMA, où ventileraient-elles certaines de ces armes lourdes et légères ?
Selon des avis éclairés, elles risquent de les acheminer dans des mouvements nocturnes, entre les mains de certains groupements. Avec l`assurance que ces derniers les utiliseront pour achever l`attaque entamée en septembre 2002. L`on se souvient encore des véhicules 4 x 4 du ministère de la Santé (véhicules des districts sanitaires et divers dons des partenaires) qui ont pris la destination de la Sous-Région. Ce, pour ensuite se retrouver dans les pelotons d`attaque. Les véhicules commandés par CI-TELCOM et le Groupe CIE-SODECI se sont eux aussi ajoutés aux véhicules d`attaque. On peut donc dire que le départ du 43e BIMA, peut servir pour un renfort en armement pour les ennemis de la Côte d`Ivoire. Car, les multinationales françaises, qui ont acquis la gestion de nos sociétés clés, pour si peu, ne sont pas encore prêtes à lâcher prise.

Comment prévenir la déflagration

Au regard ce qui précède, et pour prévenir toute déflagration, il serait utile que l`Assemblée nationale entre en jeu. Il s`agit pour son Président, le Pr Mamadou Koulibaly, en accord avec le Bureau de l`Hémicycle, de convoquer une séance spéciale pour débattre les points suivants : " a - le bilan de gestion des réfugiés libériens par le HCR et les détails sur la carte d`identité de réfugié en comparaison avec les normes pratiquées dans tous les autres pays ; b- les sites d`accueil ne sont pas le problème ; mais la quantité et la qualité des armes à déposer ; pas d`élection avant tout désarmement ; c- que le Président Sarkozy fasse le déguerpissement du 43e BIMA sous la supervision des forces africaines telles que angolaises et sud-africaines.

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr

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