mardi 4 mars 2008 par Le Temps

Dans la bataille du BURIDA, les positions sont bien claires. Tranchées. Serges Kassi, un pro-Gadji, crache ses vérités, sans porter le moindre gant. L'avocat du BURIDA travaille contre les artistes?, accuse le reaggaeman. Serges Kassi, vous faites partie du camp Gadji. Qu`est-ce qui vous oppose aujourd`hui au BURIDA?
Je pense qu`il faut recentrer le débat. Il y a trop de bruits pour rien. Il n`y a pas de conflit entre le BURIDA et nous. Je remarque une mauvaise interprétation des textes. Parce que nous sommes amené à travailler avec le BURIDA. Ce problème ne date pas d`aujourd`hui. Il remonte au cours des années 1990.
Comment ?
En 1990, les artistes ont décidé de se mettre ensemble, pour mettre fin à l`ancien système. Pour demander que le ministère de la culture ne gère plus nos droits. Nous avons demandé à avoir un contrôle sur le BURIDA. L`Etat ne doit plus avoir une forte présence dans les instances du BURIDA. Et il y avait Valen Guédé et bien d`autres artistes qui menaient ce combat-là. Mais tout a véritablement commencé avec le ministre Zadi. Sous Zadi en 1996, les artistes ont pris le contrôle du BURIDA après une assemblée générale. Ce qui leur a donné un droit de regard dans la gestion. Etranny a été nommé DG et Valen Guédé, le PCA. Le BURIDA a eu à partir de cette année, ses lettres de noblesse. Le chiffre d`affaires est monté. Nous avons acheté un immeuble. Il y a eu une mutuelle pour les artistes et bien d`autres avantages. C`est la preuve que nous ne sommes pas bêtes. Nous voulons seulement qu`on nous permette de faire notre AG selon les textes du BURIDA. C`est pourtant ce qui est fait actuellement.
Le ministre Zadi en son temps, nous a laissé faire nos propres textes. Nous les artistes, nous pouvons donc donner de nouveaux textes au BURIDA, s`il le faut. Ce n`est pas un avocat qui va le faire à notre place. L`avocat du BURIDA est notre employé. Ce n`est pas lui qui doit imposer des textes. Ce n`est pas pour ça qu`on le paye. Cet avocat ne travaille que pour le DG. Il travaille contre les artistes. En plus, le ministère ne doit rien nous imposer. Il doit jouer un rôle d`arbitre.
L`avocat ne travaille pas pour le DG.
On ne l`a pas sollicité pour qu`il vienne nous imposer des textes. En plus, ce n`est pas à un séminaire qu`on approuve les textes du BURIDA. C`est à une AG avec les sociétaires. Les textes du BURIDA ne se discutent qu`à une AG. On crée des Commissions, qui réfléchissent sur ça. On nous envoie à des rencontres où on refuse le débat. Finalement, on se rend compte que l`avocat du BURIDA travaille contre les artistes. Il défend les intérêts du Directeur général.
Mais vous étiez quand même au séminaire
C`était un séminaire monté de toute pièce. Cet avocat refusait tout débat. On a été chassé de la salle parce qu`on n`était pas d`accord avec leurs textes. On ne peut, par exemple, pas avoir les mêmes droits que les nouveaux adhérents. Ce n`est pas normal. Nous avons donc écrit au BURIDA pour dire que nous ne sommes pas d`accord avec cette manière de faire.
C`est pourquoi, vous suspendez vos droits au BURIDA.
C`est une décision que nous avons prise. Il y a un avocat qui gère cela. Il y a un délai de 15 jours de mise en demeure. La justice a été saisie pour le signifier au BURIDA. Il faut que tout soit mis à jour. Nous suspendrons donc notre participation au BURIDA. Il est vrai que l`Etat a confié le monopole au BURIDA, mais il n`a pas de droit sur nos ?uvres. On parle d`incivisme fiscal, pourtant, nous suspendons notre participation. Il est question de nos droits. Et donc de notre argent qu`on nous paye. Nous avons plus de 2500 demandes de suspension. Nous sommes de grands garçons. Et l`avocat du BURIDA ne peut pas écrire des textes à notre place. Il se dit que vous avez pris un avocat qui n`a jamais gagné de procès. Ils n`ont rien à dire. Parce que Me Bokola est l`un des meilleurs avocats de la place. C`est un avocat international. Il est tout le temps parti à l`étranger où il est sollicité. Parmi vous, il y a pourtant Valen Guédé, un spécialiste du droit d`auteur qui dit que le texte est bon. Valen Guédé peut applaudir ce texte. Depuis que M. Obou l`a ... C`est pourtant lui qui en 1990, a créé un syndicat pour demander ce que nous demandons aujourd`hui. C`est lui qui a combattu la réforme de Mel. D`où vient-il qu`il accepte cette réforme de Obou ? Nous, notre langage n`a pas encore changé. Nous continuons de réclamer notre liberté. Nous continuons de lutter pour le bien-être des artistes ivoiriennes. Il n`est plus dans notre camp. Il n`est plus au Burida au nom de l`UNARTCI. Les artistes de Côte d`Ivoire ne lui pardonneront pas ça. Je laisse aussi le choix au public de le juger.

Entretien réalisé par
Guéhi Brence

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