mardi 4 mars 2008 par Le Temps

Le désarmement, pierre angulaire de la sortie de crise, semble marquer le pas. Au même moment, la Primature multiplie les séminaires. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, a-t-on coutume de dire. Le microcosme politique foisonne d'exemples. Le dernier qui ne manquera de confirmer la règle, c'est la gestion de la Primature par Guillaume Soro. L'Accord politique de Ouaga qui l'a propulsé à ce poste a aujourd'hui un (1) an. A l'heure du bilan de sa mise en ?uvre, les observateurs les plus généreux parlent de bilan mi-figue, mi-raisin. A tort ou à raison. La Flamme de la paix qui a fait tomber des tabous, le démantèlement du no man's land, pompeusement appelé Zone de Confiance, ligne de démarcation entre le sud et le Nord, le redéploiement, même timide, de l'Administration, etc., sont autant de symboles à mettre au crédit du locataire de la Primature. Le Premier ministre lui-même donne des gages d'une disponibilité à conduire rapidement la Côte d'Ivoire vers la sortie de crise par l'organisation d'élections justes, équitables et transparentes. Malgré tout, le constat est implacable : l'unicité des caisses de l'Etat et le désarmement, deux actes déterminants, à même de tourner définitivement la page de la rébellion, s'ensablent. Et de lourds soupçons pèsent sur le Premier ministre, accusé de délibérément faire traîner les choses pour se maintenir, autant que faire se peut, à la Primature. Un jeu dangereux auquel se sont essayés ses prédécesseurs et qui n'a pas manqué de les emporter. Le dépositaire de Marcoussis, Seydou Elimane Diarra, a eu recours à des séminaires et autres rassemblements pompeux, dorés, et inutilement budgétivores. Banny lui a emboîté le pas, en allant plus loin : la déplanification de l'Etat. La suite, on la connaît. Guillaume Soro donne aujourd'hui l'impression d'être l'otage de nouveaux affairistes. Les séminaires se multiplient avec leurs corollaires de dépenses faramineuses, inscrites sur l'ardoise économique du contribuable ivoirien. Pis, au moment où Guillaume Soro jouit d'un budget de souveraineté qui pèse des milliards de FCFA, ses hommes opposent une fin de non- recevoir à l'appel pressent des bailleurs de fonds à voir une caisse unique pour l'Etat de Côte d'Ivoire. Là encore, c'est motus et bouche cousue puisque jusque-là, le Premier ministre n'a pas pris à bras-le-corps pour régler ce problème en dehors des assentiments principiels. Donnant l'impression de ramer à contre-courant de sa mission dont la délicatesse n'échappe à personne. Le " jeune homme ", qui rassure par son discours, plein sagesse, donne malheureusement l'impression de rouler pour des oligopoles tapis dans l'ombre. De sources proches des débats sur l'attribution, d'abord, et le cahier des charges, ensuite, de l'Identification à la société française SAGEM, le Premier ministre se serait montré intraitable sur le dossier allant même jusqu' à menacer de démissionner si les choses ne se passaient comme il le souhaitait. A l'arrivée, Guillaume Soro, selon son entourage, éprouve aujourd'hui, une gêne de découvrir que les KAGNASSI, appendice de SAGEM, riment avec faillite. Au total, Guillaume Soro, qui a démarré sa Primature sur des chapeaux de roue, semble être, aujourd'hui, contaminé par le " virus " de ses prédécesseurs : user de subterfuges pour rester en place, au détriment des Ivoiriens qui, pour certains boivent le calice jusqu'à la lie. Partant, du postulat que les mêmes causes produisent les mêmes effets, il est aisé de dire que l'ex-Secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI) court à sa perte. Et ça sera dommage!

Firmin K. Tché Bi Tché
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