Charles Konan Banny. C'est la dernière recrue de Bédié à inscrire son nom sur la liste des membres du Bureau Politique du PDCI-RDA. L'ancien gouverneur de la BCEAO a fait un rêve dans lequel il a ravi à Mamadou Koulibaly son fauteuil de président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire. Il ne rêve pas debout. Car il a comme Bédié, ''ses suiveurs'', pour l'accompagner dans la réalisation de ce songe. Il prendra certes appui sur les députés PDCI-RDA qu'il aura financés durant les prochaines campagnes des législatives. C'est de cette manière qu'il entend devenir incontournable en Eburnie. Mais attention, il n'est pas encore au perchoir qu'il menace tout le monde. A Yamoussoukro, il brandit déjà la menace de la violence politique. D'une dictature naissante. Personne ne viendra être maître ici parce qu'il y a déjà des maîtres A bon entendeur salut ! Le ''prince de Morofê'' a délimité les contours de sa royauté . D'où il partira pour la conquête de la présidence de l'Assemblée nationale. Le candidat Banny menace déjà de représailles tous ceux qui oseront se mettre au travers de son ascension en voulant briguer comme lui le poste de député de Yamoussoukro. On appelle cela de l'intimidation. C'est bien le signe du politicien qui n'est pas sûr de remporter le suffrage des populations de Yamoussoukro s'il y a un candidat sérieux contre lui. Charles Konan Banny, un dictateur en gestation ? Sa nervosité actuelle trahit sa propension pour la violence politique. D'aucuns pensent que Yamoussoukro est devenu une terre où il n'y a pas d'homme. Ce n'est pas vrai. Nous sommes-là. Et nous allons prendre nos responsabilités. Dans toute région, il faut un leader, il y aura un leader à Yamoussoukro . On a cru encore entendre ici Bédié le 7 décembre 1993, après la mort d'Houphouët, exigeant au peuple de se mettre à sa disposition. Autre temps, autre personnalité, même discours au ton menaçant, guerrier. D'un autre Konan. Un discours aux relents tribalistes et surtout régionalistes. Banny est-il entrain de demander à ceux qui ne sont pas de Yamoussoukro d'aller se présenter chez eux ? C'est l'ancien gouverneur de la BCEAO qui le dit à mots voilés. La démocratie, la cohésion sociale sont en danger. Un dictateur incontournable vient d'être né à Morofê.