mardi 4 mars 2008 par Le Jour

Fruit d'un dialogue direct entre les deux belligérants dans la crise ivoirienne, le pacte qualifié d'ultime pour un retour définitif à la paix, l'accord de Ouagadougou a un an. Cette normalité politique consubstantielle à la tenue de l'élection présidentielle, baromètre de l'accord coince toujours.

Signé le 4 mars 2007, dans la capitale burkinabé, des ruines de l'Accord de Linas Marcoussis, des accords d'Accra et de Pretoria, l'accord politique de Ouagadougou, jugé comme l'ultime inter ivoiriens dans la résolution de la crise déclenchée en septembre 2002, aura eu pour mérite d'avoir été. Ses prédécesseurs ayant buté sur la volonté manifeste des différents acteurs politiques et particulièrement du camp présidentiel de tourner en rond. L'accord politique de Ouagadougou a été perçu comme un espoir décisif pour la sortie définitive de la crise, par des élections. Soucieuses de parvenir dans les meilleurs délais à une paix durable et à une normalisation politique et institutionnelle en Côte d'Ivoire, les parties du dialogue direct (camp présidentiel et Forces Nouvelles) réaffirment leur engagement à préparer, à l'issue de l'opération d'identification, des élections présidentielles ouvertes, démocratiques et transparentes conformément aux accords de Linas Marcoussis d'Accra et de Pretoria ?, telle est la trame de l'accord de Ouaga. Douze mois après l'appropriation du deal de Ouagadougou ? par les Ivoiriens, le bilan reste plus ou moins mitigé. Le 27 mars 2007, soit deux semaines après sa signature, l'application de l'accord est confiée au secrétaire général des Forces Nouvelles, Guillaume Soro en qualité de Premier ministre. Le nouveau locataire de la primature, le quatrième sous la refondation (après Pascal Affi N'Guesan, Elimane Seydou Diarra et Charles Konan Banny) qui demeurera en fonction jusqu'à la prochaine élection présidentielle aura donc la lourde tâche de sortir la Côte d'Ivoire de la crise. A travers un accord qui se veut très précis dans son application et dans son exécution. Un accord en quatre grands points : l'identification générale des populations, du processus électoral, de la restructuration de l'armée et de la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national. Le bilan, au regard des résultats obtenus par rapport à l'objectif précis et immédiat qui est la tenue de l'élection présidentielle, considérée comme le signe du retour à la normalité n'est guère reluisant. En ce sens que plusieurs interrogations persistent dont la principale demeure: A quand l'élection présidentielle ? Les actions devant conduire à sa tenue que sont : l'identification générale des populations sous-tendues par les audiences foraines (qui se tiennent toujours) la reconstitution des registres de naissances perdus ou détruits (qui n'a pas encore connu un début de réalisation), l'établissement de nouveaux titres d'identité (relégué aux calendes grecques), l'inscription, la publication de la liste électorale et la distribution des cartes électorales, peinent toujours avec la commission électorale indépendante. La réunification des deux armées, en une seule, républicaine, est plus que jamais un casse-tête pour le gouvernement. Avec son boulet de grades des ex-combattants des Forces Nouvelles mais aussi ce quota à eux attribué dans la nouvelle armée. Le service civique et la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national ne sont pas encore perceptibles. Ce qui rend quasiment impossible, la réalisation du point l'article 12 de l'accord complémentaire, perçu comme le début de retour à la normalité politique par ricochet à la fin de la crise : Les deux parties conviennent que l'élection présidentielle aura lieu au plus tard à la fin du premier semestre de l'année 2008, selon un calendrier qui sera proposé au gouvernement par la CEI, conformément aux dispositions pertinentes du code électoral ?. Les populations sont, pour ce qui est observé, presque certaines du non-respect du délai fixé pour la tenue de l'élection présidentielle pour le mois de juin. Crient-elles à la duplicité. Plus, le temps passe plus l'espoir de la tenue proche de l'élection présidentielle, gage du retour à la situation normale, s'éloigne pour les populations. Toutefois selon toujours la population, l'accord politique de Ouagadougou aura eu le mérite d'avoir baissé la tension politique mais pas encore sociale. Guillaume Soro toujours à l'épreuve de la paix Un an que j'ai été désigné Premier ministre, mais plutôt le 4 mars, cela fera (aujourd'hui) un an que nous avons signé un accord politique à Ouagadougou. Je vois tout ce qui se dit dans la presse, mais je veux être serein et regarder avec beaucoup de lucidité, les actions que nous avons menées à la tête du gouvernement depuis un an ?, a déclaré le chef du gouvernement à Korhogo le vendredi 29 février à la journée de l'acajou. C'est un satisfecit total pour le premier de son action à la tête du gouvernement issu de l'accord de Ouagadougou. Allons doucement. Que chacun s'engage dans le sens de la paix ? soutient le Premier ministre et d'ajouter la vraie question est de savoir, quelles dispositions qui seront prises pour assurer la sécurité sur l'ensemble du territoire et de donner la confiance à l'ensemble des Ivoiriens au point d'aller aux élections ?. Selon M. Soro l'essentielle, c'est la restauration de la confiance entre les Ivoiriens divisés par la guerre l'accord que j'ai signé parle de confiance ?. Incompris, dans la mise en ?uvre de l'accord de Ouaga, le chef du gouvernement ne doute pas lui de sa capacité à sortir la Côte d'Ivoire de la crise. Certains doutaient de mes capacités à gérer un gouvernement. Ma position est très claire, ferme. Je suis venu pour appliquer un accord, faire des élections démocratiques, transparentes irréprochables ?. Cependant, la détermination et la volonté telles qu'exprimées par le Premier ministre pour la sortie de crise, dont il est un des maillons essentiels avec le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, ne semblent pas suffire à dissiper le scepticisme et l'inquiétude des populations qui vont grandissant.


Hervé Makré



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