vendredi 7 mars 2008 par Notre Voie

Le président de la République, Laurent Gbagbo, a reçu une forte délégation de la famille d'Eugène Djué dans la nuit de mercredi à jeudi. Cette famille est allée mettre fin à l'incident survenu le 31 décembre 2007 à la résidence du chef de l'Etat et qui indisposait les uns et les autres jusque-là.

L'affaire de la bastonnade d'Eugène Djué à la résidence du chef de l'Etat? à Cocody fait désormais partie des incidents? du passé. Elle a été réglée. Hier, entre 02 h et 03 h, loin des regards et des oreilles indiscrets, une délégation d'une douzaine de membres de la famille du président de l'Union pour la libération totale de la Côte d'Ivoire (ULPTCI, mouvement de résistance patriotique) s'est rendue à la résidence du président Gbagbo pour échanger en famille? et clore cet incident? dont les développements et exploitations ont gêné et continuaient d'indisposer les uns et les autres. La délégation familiale conduite par Nanan Okou, oncle d'Eugène Djué, chef central des Baoulé du canton Gblo (sous-préfectures de Diabo et de Languibonou, département de Bouaké) résidant à Abidjan, n'est pas passée par quatre chemins pour présenter ses excuses au chef de l'Etat à cause de l'implication de son fils dans l'incident dont beaucoup ont profité pour tenter de le déstabiliser. Excellence Monsieur le président de la République, notre démarche, en venant vous voir, ne répond qu'à un seul souci : vous demander pardon?, a commencé tout net le porte-parole de la famille.

Au bout de 60 minutes d'entretien, Eugène Djué, ramené à son Vieux père? par la famille, s'est littéralement jeté dans les bras ouverts du président Gbagbo. Dans une longue étreinte, le chef de l'Etat et celui qu'il appelle mon enfant?, sont restés immobilisés devant l'assistance, se murmurant des mots chargés d'émotion et de fidélité dans l'engagement politique pour le bien de la nation ivoirienne.

Parti honorer un rendez-vous que lui avait donné le président de la République, le 31 décembre 2007, Eugène Djué, qu'accompagnaient d'autres proches collaborateurs responsables de mouvements patriotiques, a été rudoyé par les agents de garde. Il avait, auparavant, avec son véhicule, obstrué l'entrée de la résidence du chef de l'Etat, frustré de s'être vu refusé l'accès du domicile? de son Vieux père? Laurent Gbagbo. L'évènement a choqué l'opinion. Et ceux qui pouvaient le politiser et l'exploiter de la façon la plus malveillante contre le président de la République et son entourage ne s'en sont pas privés. Les ragots sont allés jusqu'à donner à l'incident des relents tribalistes (le chef de l'Etat est Bété, Djué est Baoulé). Dans cette ambiance, la famille Djué est restée calme et digne. Elle a pris de la hauteur : Excellence Monsieur le président de la République, un incident aussi mineur qui aurait pu se régler en famille, les journaux s'en sont saisi, suscitant diverses versions et interprétations. Nous imaginons la douleur que cela a pu vous causer, en tant que père. Car, il s'agit bien de votre fils ?, a déclaré M. Alphonse Kouassi Kan, porte-parole de la délégation, qui a par la suite révélé : Malgré cet incident, chaque fois qu'il a voulu parler de vous, Eugène Djué a toujours usé du mot Baba? qui signifie Père, en Baoulé?. Trouvant en cela la preuve de liens qui ne peuvent être ternis par un quelconque incident?, la famille Djué a tenu à rencontrer le chef de l'Etat non seulement pour le remercier pour ce qu'il fait pour Djué depuis une vingtaine d'années, mais pour lui ramener son fils?.

Le chef de l'Etat, qui a apprécié la démarche de la famille, a fait un long rappel de l'histoire de sa rencontre avec Eugène Djué dans les années de braise de la FESCI. Le président Gbagbo a parlé de sa confiance placée en Djué et de son engagement à protéger ce jeune homme contre les méchancetés tribalistes qu'il subissait à la tête du mouvement estudiantin, puis de l'assistance qu'il lui a apportée pour ses études en France. Enfin, le Vieux père? de Djué, visiblement heureux de retrouver son enfant?, s'est vivement élevé contre cette tendance de ses détracteurs à vouloir aujourd'hui le traiter de tribaliste alors qu'il continue, à travers le choix des hommes de son cabinet présidentiel, de montrer qu'il n'est pas de cette nature : Je suis encore vivant et on me pleure mal. On me pleure, de mon vivant, comme je ne l'ai jamais été, et je ne suis pas d'accord ?, a déclaré le chef de l'Etat dans des propos fort imagés. Puis, faisant des révélations sur les évènements graves, menaçant la sûreté de l'Etat qui l'ont empêché de recevoir son fils? ce 31 décembre 2007, le président Gbagbo a déclaré qu'il accepte le pardon présenté par la délégation conduite par Nanan Okou.

Avant le chef de l'Etat, MM. Pascal Affi N'Guessan (président du FPI), Martin Sokouri Bohui (député à l'Assemblée nationale) et Ervé Siaba (attaché de cabinet du chef de l'Etat) ont pris la parole, en présence de Narcisse Kuyo Téa, chef de cabinet du chef de l'Etat impliqué aussi dans l'incident, pour rassurer Eugène Djué, lui prodiguer des conseils et se joindre à la famille pour appuyer sa démarche auprès du président Gbagbo. Des échanges de présents et une séance de photos ont mis fin à cette belle rencontre nocturne sollicitée par le ministre de la Défense, Michel N'Guessan Amani, à qui la famille Djué a rendu un vibrant hommage pour le rôle positif joué dans cette affaire.

César Etou

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