samedi 15 mars 2008 par Fraternité Matin

Le Port autonome de San-Pedro (PASP) ne se limite pas exclusivement à l'exportation de matières premières, tels le café, le cacao et le bois, etc. Aux produits comme le ciment, le blé et le poisson qui sont déjà importés, s'est ajouté récemment le riz. Une grande première au plan commercial dans l'histoire de ce port 35 ans après sa création. Après des négociations du directeur général du PASP, Noël Laurent Désiré Dallo, et des actions commerciales, un opérateur économique en Côte d'Ivoire, Sdtmci, a décidé d'importer 10 060 tonnes de riz en provenance de Chine à partir du Port de San-Pedro. Qui depuis le 11 mars dernier sont en train d'être débarqués. Une visite avec des responsables portuaires sur le terrain jeudi dernier, a permis de constater que les dockers sont au travail. Ils s'activaient à charger les sacs de riz de 50 kg sur des camions en direction des installations de l'importateur en vue de les stocker. Pour la consommation de la région du Bas-Sassandra et de l'arrière-pays. Selon M. Lath Claude, directeur d'exploitation de Global manutention, structure de transit, les conditions logistiques sont réunies pour que les importations se fassent désormais à San-Pedro. C'est pourquoi, Gnepa Pascal, docker, trouve intéressante cette opération d'importation. Il souhaite qu'elle ne s'arrête pas en si bon chemin. Car cela va leur permettre de travailler intensément. Et de gagner ainsi leur vie. Ses camarades et lui sont heureux d'apprendre qu'un autre arrivage d'environ 20.000 tonnes de riz de luxe en provenance de l'Inde est attendu prochainement aux larges de San-Pedro. M. Hiba Guy, secrétaire général de la communauté portuaire, est satisfait de cette opération. Car elle est essentielle. Et elle traduit ainsi la vision du Président de la République SEM Laurent Gbagbo qui souhaite de le Port de San-Pedro soit un port à part entière. Quant au directeur commercial, M. Manouan Guy, il rassure les consommateurs que l'importation des marchandises s'inscrit dans la durée. Désormais, outre les produits de consommation, diverses marchandises peuvent débarquer au PASP. Car les responsables de sa structure vont s'évertuer à développer le trafic. Etant donné que le port constitue un moteur d'intégration sous-régionale et offre des facilités aux importateurs. Pour M. Tchinoia Paul, chef du département action commerciale, à partir du port, on peut ravitailler les villes frontalières de Guinée et du Liberia.
Nouveau défi
Le port de San-Pedro ne veut plus que l'opinion publique le perçoive comme une structure exclusive d'exportation. Même si les exportations occupent 80 % du trafic global. Avec le café, le cacao et les produits dérivés. En 1980, cette structure était considérée comme un port à bois avec 93% du trafic. Et les sociétés d'importation étaient toutes installées à Abidjan. Depuis lors, des importateurs ont commencé à s'installer dans la région du Bas-Sassandra. M. Stanislav Tatarnikov, qui fait partie de ceux-ci, a importé 7000 tonnes de poisson en 2007 et en espère 9000 tonnes cette année. Le ciment (61%), le blé (32%) et le poisson (4%) sont les principaux produits importés. Signalons qu'au niveau humanitaire, le Programme alimentaire mondial (Pam) a sollicité ce port, proche de l'est du Liberia, pour ses opérations. Ainsi, de 1990 à 1997, 445 000 tonnes de riz y ont été débarquées. Ce trafic s'est arrêté à partir de 1998 avec le retour de la paix au Liberia. Avant de reprendre en 2003 à la faveur de la crise du 19 septembre 2002. De 2003 à 2007, la moyenne annuelle était de 3700 tonnes. Signalons que le port, selon ses responsables, possède des atouts. Entre autres, l'existence de nombreux magasins privés dans le domaine portuaire et en dehors, la concentration des services administratifs et maritimes à proximité du port et la possibilité de développement et d'accueil d'industries.



Christian Dallet
Envoyé spécial à San-Pedro

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