Quand l'artiste Amani Djoni monte sur le podium, tous ses frères baoulé désertent les bâches pour envahir l'espace de la manifestation. Ils veulent rejoindre le chanteur sur le podium. Un cordon de sécurité formé par d'autres jeunes baoulé vêtus de T-shirt rouges dont le message est
Paquinou 2008 à Ouragahio, rassemblement et soutien de la communauté baoulé, adhésion totale au FPI . Ceux qui exécutent les pas de danse au son de la musique de leur terre d'accueil portent, eux, des T-shirt blancs avec le même message. Le cordon est vite débordé. L'artiste se résout alors à descendre, à se mettre parmi ses frères et danser avec eux. A la grande joie de tout le peuple de Ouragahio en particulier et de Gagnoa en général réuni à cette place. A la grande joie aussi des personnalités de la tribune officielle : des cadres bété dont Bertin Kadet, président de la manifestation, le député de Ouragahio , Boli Gaoudi Saturnin, co-président de la manifestation, le député de Koumassi, Martin Sokouri Bohui, le ministre Sébastien Dano Djédjé, Roger Oula, premier adjoint au maire de Ouragahio, Ewool Yohou, président du comité d'organisation. A leurs côtés des cadres baoulés venus pour la circonstance : l'ex-député PDCI et actuel conseiller économique et social Dominique Bodoua, l'ex-ministre Henriette Lagou, présidente de Deux millions de filles pour Gbagbo . Mme Lagou se joint aux danseurs. De leur côté Augustin Ouraga et Michel Wawa respectivement chef de Ouragahio et chef de terre, et non loin d'eux, Nanan Brou, tombent tous d'admiration. Et quand son tour arrive, Zirignon Dodo Lather fait monter l'ambiance d'un cran. Bertin Kadet, Martin Sokoury Bohui, Sébastien Dano Djédjé se lèvent et montent sur la piste de danse. Celle-ci est envahie par l'assistance. Bété et Baoulé fêtent ensemble le paquinou. On alterne musique tradi-moderne bété et baoulé. C'est d'une part l'?uvre de Toualy, chanteur bété qui se permet un air baoulé avec une guitare sèche. D'autre part, Rose Néri et Maci dont le chant est un appel aux hommes politiques pour qu'ils s'entendent. Entre deux discours, tantôt celui d'un Bété, tantôt celui d'un Baoulé. La trame, un hymne à la fraternité, à l'intégration, à la coexistence pacifique entre communauté autochtone et communauté allogène. Un hymne que Nanan Brou et le chef Ourag ont exécuté en s'étreignant après des échanges de pardon du premier et d'acceptation de pardon du second. Après les danses, place au festin. Baoulés et Bété ont partagé les repas. Témoin extérieur de toute cette communion, un ministre de la Guinée Bisau. Helder Tavaras, ami et invité du Conseiller spécial du Président de la République, Bertin Kadet.
D.O.