La communauté baoulé du département d'Issia a célébré la pâques (ou Paquinou) les 21 et 22 mars derniers à la place publique de la ville. Mais Paquinou 2008 laissera un souvenir inoubliable et sera à jamais gravée dans l'histoire de la communauté baoulé vivant à Issia. Pour la première fois, les 15 chefs centraux représentant tout le grand V baoulé et leurs compatriotes ont rompu leurs habitudes. Celles qui consistaient soit à effectuer de longs, coûteux et périlleux déplacements chaque année pour aller dans leurs régions d'origine ou à rester recroquevillés sur eux-mêmes, dans leurs campements pour fêter. Vendredi et samedi derniers, ils sont donc venus de toutes les contrées et de tous les hameaux les plus éloignés d'Issia pour célébrer Pâquinou. La place publique de la ville située derrière la mairie était noire de monde. Les 20 bâches et les 3000 chaises prévues pour l'occasion pour accueillir les festivaliers n'ont pas suffi pour l'occasion. Outre la communauté baoulé concernée au premier chef par cette fête, le Grand Nord, les représentants de la Cedeao les Ouanet leurs tuteurs bété se sont tous retrouvés le vendredi soir autour du thème de l'intégration communautaire. Et lorsque le ministre de l'intérieur, Désiré Tagro, initiateur de cette manifestation, est arrivé aux environs de 21h, il a été chaleureusement accueilli par cette immense foule visiblement heureuse et qui l'ovationne à tout rompre. La fête peut alors commencer après ce bain de foule par la libation faite par le chef de terre Prégnon Boniface. Qui a imploré les mannes pour une intégration définitive et perpétuelle de la communauté baoulé, voire de toutes les communautés vivant dans le département. Au nom du capitaine des Douanes, Konan Marthe, la présidente du comité d'organisation, M. Yao Richard a indiqué que la communauté baoulé doit être considérée désormais comme ressortissante d'Issia.
La paix retrouvée
La célébration de la Paquinou, la première édition du genre dans le département d'Issia, marque la réconciliation, la fin de la guerre et la paix retrouvée grâce au ministre Désiré Tagro. Il a remercié ce dernier pour toutes ses actions en faveur du rapprochement et de l'intégration communautaire et son sens de la solidarité. Habituellement, vous allez à Bocanda, Sakassou, Bouaké, Diabo, Yamoussoukro, etc. désormais, il faut que vous fêtiez ici parce que vos lieux de résidence habituels et tous vos intérêts sont ici. Même de passage, vous devez fêter ici, a fait remarquer le ministre de l'intérieur. Selon lui, cette fête marque l'intégration des baoulé, et il entend aller jusqu'au bout de son action. Désiré Tagro a remercié le préfet militaire de Duékoué, le colonel Detoh Letoh et le professeur Gourène, tous deux de la communauté Ouan, qui ont effectué le déplacement avec les membres de leurs communautés pour célébrer cet événement.
L'intervention du ministre de l'intérieur a été suivie de la prestation d'une pléiade d'artistes de renom venus principalement du pays baoulé. Toute la nuit, ils ont égayé les populations au cours d'un bal populaire. Le lendemain, la fête s'est poursuivie dans la même ambiance et dans la même ferveur à la place publique avec les artistes. Le ministre de l'intérieur qui s'y est encore rendu le lendemain vers 13h avec la représentante de la première Dame, Mme Claudine Ouattara, a été surpris de constater que les populations étaient encore mobilisées et que la fête battait encore son plein. Jusqu'à dimanche soir Paquinou, qui a débuté vendredi sur des chapeaux de roues, se poursuivait à la place publique d'Issia. Les chefs N'zikpli, Gôdé, Walébo, Saha N'gban, Agba, Gôli, Satiklan, Fahafouè Ahétou Nananfouè, Gblo, Aholi, Ouan, etc., résidant dans le département d'Issia étaient présents à cette première édition de Paquinou qui a tenu toutes ses promesses.
Cette fête était placée sous le patronage de Mme Simone Gbagbo, sous le parrainage du ministre d'Etat Bohoun Bouabré et sous la co-présidence du chef central des Baoulé du département, Nanan Kouadio dit Kalonzo.
Vincent Deh envoyé spécial