mardi 25 mars 2008 par Notre Voie

4000 Baoulé des 143 campements de la sous-préfecture de Ouragahio ont exprimé officiellement samedi dernier leur départ du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et affiché solennellement leur adhésion au Front populaire ivoirien. Et pour charger cet évènement de symboles, ils ont décidé de ne pas se rendre cette année à Pâques ou Paquinou dans leur région d'origine mais de rester à Ouragahio pour fêter avec leurs frères et s?ur de leur terre d'accueil
Il y a bien longtemps que nous sommes demeurés au PDCI, rejetant en bloc les idéaux du FPI et de la politique de SEM. Laurent Gbagbo. Pour mémoire, même en l'absence du candidat PDCI en 2000, nous peuple Baoulé de la S/P de Ouragahio, avons voté feu le général à plus de 80%. Nous étions donc au PDCI dans l'âme, dans la pensée et dans les actes. Aujourd'hui les temps ont changé . Celui qui a rendu ce témoignage se nomme Alexis Kouassi, vice-président du mouvement Gbagbo Lafiessou autrement dit, Gbagbo, compte sur nous dont c''était la sortie officielle. M Kouassi était par ailleurs. porte-parole des populations des 143 campements Baoulé de la S/P de Ouragahio. Samedi dernier à l'espace situé entre l'Université privée et la sous-préfecture de Ouragahio, lui et ses frères et s?urs ont estimé que les temps qui ont changé doivent se caractériser par leur départ du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) d'Henri Konan Bédié pour le Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N'Guessan. La raison de la forte présence de la communauté baoulé ici, a-t-il précisé, est non seulement de communier avec ses frères et s?ursbété, mais surtout de montrer son adhésion totale au FPI et son soutien à la politique de Laurent Gbagbo . Faisant l'historique de cette arrivée massive des Baoulé des campements qui revendiquent environ 4000 âmes, M. Kouassi a révélé que tout est parti du 20 août 2005. Ce jour, Ewool Yohou, cadre de Ouragahio, faisait don d'un siège à la section de Ouragahio. Ce jour également, s'est-il souvenu, Frédéric N'Dri, alors secrétaire national du FPI chargé de la région des lacs, avait expliqué en baoulé, le fond de la politique de refondation de Laurent Gbagbo. L'explication a convaincu. Et depuis l'implantation du FPI dans les campements baoulé s'est accélérée. De six comités de base avant 2005, nous sommes passés à 35 comités de base aujourd'hui. Voilà la preuve de notre engagement et notre acceptation du FPI , a fait remarquer le vice-président de Gbagbo Lafiessou . Il a souligné que cet engagement qu'il a qualifié de total et d'irréversible a été rendu possible grâce aux autres cadres de Ouragahio dont le ministre Bertin Kadet, le député Boli Gaoudi, le secrétaire fédéral de Gagnoa Joachin Bili Gbalou.

Zones difficiles d'accès, sans hôpitaux, sans écoles

Les populations des campements baoulés ont profité de cette adhésion solennelle au FPI pour poser les problèmes qui sont les leurs dans leurs campements : des zones d'accès difficiles, sans hôpitaux, sans écoles. Tout en demandant la résolution de ces problèmes et l'aide pour l'insertion sociale de leurs enfants diplômés et déscolarisés, ils ont exprimé leur désir ardent de quitter les campements pour s'installer désormais dans les villages bété et dans la ville de Ouragahio.
Par ailleurs et de façon très appuyée, elles ont demandé pardon au peuple bété. Au nom de notre chef suprême, nous demandons officiellement pardon au peuple bété, pour notre éloignement, le tort que nous avons causé directement et indirectement , a indiqué le porte-parole. Mieux, le chef suprême lui-même a pris la parole, en compagnie du chef de Ouragahio. Nous demandons pardons pour tous nos manquements. Il y a 40 ans que nous sommes ici. Désormais nous avons compris la politique de Gbagbo. Nous n'avons pas toujours été à vos côtés. Désormais on est ensemble. Si vous pleurez, appelez-nous, si vous vous réjouissez appelez-nous , a plaidé Nanan Brou Kouamé. Ce message, le chef Augustin Ouraga, la reçu avec joie et l'a accepté en assurant ses hôtes qu'ils sont, à Ouragahio, chez eux. Ce qu'a appuyé le premier adjoint au maire de Ouragahio, M. Roger Oula, qui a présenté sa ville comme une terre d'hospitalité et dit que la cérémonie est la preuve de la fraternité et de la convivialité entre les peuples bété et baoulé de Ouragahio.

Acte d'union profonde

Bertin Kadet, le Conseiller spécial du Président de la République, et président de la cérémonie, a dit qu'en décidant de fêter Paquinou avec leurs frères bété, les Baoulé de Ouragahio ont posé un acte d'union profonde, d'amour qui prouve que désormais la confiance mutuelle entre les deux peuples est une réalité. Il s'agit, selon lui, d'un acte d'intégration important, qui autorise à dire que le Paquinou est en passe de devenir une fête nationale. Ce mélange de culture qui est en train de s'opérer sous nos yeux augure un avenir radieux pour la Côte d'Ivoire, pays fait de foisonnement de ses peuples et riche de ses diversités . Il a donc fait la proposition que Paquinou soit institutionnalisée à l'échelle nationale. Aussi, a-t-il regretté que certains cadres PDCI continuent de ramer à contre-courant de cet élan nouveau. Il a cité pour preuve les propos d'un cadre du PDCI qui aurait récemment déclaré à Ouragahio que le malheur des Baoulés c'est le FPI parce que c'est le FPI qui a dit aux Bétés de ne plus vendre les forêts aux Baoulés. Mais votre adhésion massive au FPI et votre soutien au président Gbagbo est la meilleure réponse à leurs fantasmes , s'est réjou M. Kadet.
Pour le parrain de la cérémonie, le trésorier payeur Florent Assié, les Baoulé de Ouragahio viennent de jeter les bases d'un projet de communauté de vie. Venus soutenir leurs frères, l'ex-ministre Henriette Lagou, présidente de Deux millions de filles pour Gbagbo et l'ex-député PDCI le conseiller économique et social Dominique Baudoua ont démandé à leurs frères de ne plus écouter les chants tribalistes et de tenir leur engagement. Et le président du comité d'organisation Ewool Yohou de voir dans cet acte l'expression d'un peuple né de nouveau à la veille de la résurrection du Christ. Il a donc demandé à ce que les nouveaux arrivants soient accueillis à bras ouverts par les responsables politiques du FPI, car, pour lui, il s'agit de donner 99% des voix à Laurent Gbagbo à la prochaine présidentielle.
Cheville ouvrière de ce mouvement des Baoulés vers le FPI et de la cérémonie, M. Yohou a affirmé qu'il n'est candidat à aucun poste électif et que son action vise seulement la réélection de Laurent Gbagbo.




Dan Opeli Envoyé spécial

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