Mardi 11 mars 2008. Nous sommes devant le siège du Rassemblement Des Républicains (RDR) à Grand-Bassam. Le local est fermé et déserté depuis le dimanche 9 mars. Ce jour-là, le site a été le théâtre d'une manifestation de colère des militants républicains qui recevaient une délégation de la direction du parti. Cette délégation, conduite par le Secrétaire national chargé de l'Implantation des sections et des comités de base, M. Souleymane Camara, était présente à Bassam pour tenter d'apaiser les c?urs. Dans l'optique de la comprendre les raisons profondes de crise au sein du RDR-Bassam, nous nous sommes rendus sur les lieux pour en savoir davantage. Selon Seydou Ouattara, membre du bureau communal RJR, la manifestation de colère des militants de Grand-Bassam est partie du fait qu'au cours de cette réunion l'on a refusé la parole à certains militants qui, visiblement, en avaient gros sur le c?ur contre leurs responsables locaux. Ces militants, composés en grande partie de Secrétaires de section, n'ont pas apprécié ce refus de leur accorder la parole. C'est ainsi qu'ils ont décidé de vider la salle de réunion , explique Seydou Ouattara. Qui soutient qu'à Grand-Bassam, bon nombre de militants républicains ne sont plus en odeur de sainteté avec leur Secrétaire départemental, M. Sériba Coulibaly. A la tête de cette ?'dissidence'', se trouve le commissaire politique de la commune, M. Moussa Koné.
Une décision de découpage
qui pose problème
La crise entre le Secrétaire départemental et son commissaire politique serait la véritable cause des divisions au sein du RDR à Grand-Bassam. A l'origine de cette crise, une volonté du Secrétaire départemental de réorganiser le centre-ville de la commune de Grand-Bassam en deux (2) commissariats politiques. Ce découpage concerne essentiellement le centre-ville, connu sous l'appellation de ?'l'Impérial''. Cette volonté que M. Sériba Coulibaly aurait annoncée au cours d'une réunion en novembre 2007 et qui a vu la désignation, le 9 janvier 2008, de M. Sylla Ousmane comme deuxième Commissaire politique du centre ville, n'est pas du goût du communal Moussa Koné et ses partisans. Selon le procès-verbal de cette réunion dont nous avons copie, des voix se sont levées ce jour-là contre cette décision. Le découpage, tel que proposé par le Secrétaire départemental, ne vise rien d'autre que la division du centre-ville en deux blocs. Et cette division n'apporte aucune valeur ajoutée à notre action politique sur le terrain , peut-on lire dans le procès-verbal de la réunion rédigé par le Délégué régional et président départemental RJR, Wognin Koua. Selon M. Koné et ses partisans, le découpage de l'Impérial est inopportun et illogique. La logique voudrait que pour une situation pareille, l'on fasse un découpage de la commune en trois commissariats politiques, avec un pour la zone Impériale, un pour la zone lagunaire et un dernier pour la zone maritime. Car, au lieu de s'acharner sur la zone Impériale, qui d'ailleurs est déjà acquis à la cause du RDR, il faut plutôt nous organiser pour conquérir les autres zones citées plus haut , soutient le commissaire politique Moussa Koné. Pour les partisans du commissaire politique, cette mesure de découpage ne vise qu'un seul objectif : Réduire les pouvoirs de Koné, afin de l'isoler. Pour eux, la décision de découpage a un relent de règlement de compte vis-à-vis de son commissaire politique. Sériba voit en Koné un adversaire politique qu'il faut neutraliser le plus rapidement possible , soutient Ouattara Soumaïla, militant.
Sur les 13 sections fonctionnelles que compte la commune de Bassam, une dizaine ont adressé récemment des courriers de protestation au Secrétaire départemental, afin que celui-ci renonce à sa volonté de découpage du centre-ville. Parmi ces sections qui appellent M. Sériba Coulibaly à revoir sa position, l'on compte celles de ?'Bromakoté'', ?'Phare-Mosquée'', ?'Congo'' et ?'Azuretti''. Nous nous désolidarisons de cette décision de découpage prise de façon unilatérale et qui souffre d'un véritable manque de démocratie. Cette décision porte un sérieux préjudice au bon fonctionnement du RDR à Grand-Bassam , soutiennent les responsables de base de ces sections. A ces lettres de contestation s'ajoutent celle du président départemental RJR et celle du comité des sages, avec à sa tête le doyen Mouloukou Samassi. Toutes ces lettres dénoncent également la mauvaise gestion du Conseil départemental. Comment comprendre que le jeunesse départementale du RDR ne soit pas représentée dans le Conseil départemental ? , s'interroge le président départemental RJR. Quant au Secrétaire de section ?'Bromakoté'', M. Cissé Drissa, il regrette le fait que le Conseil depuis sa création ne se soit jamais réuni.
Diawara Samou