Le Président de la République a fêté Paquinou à Andohkékrénou, dans le département de Béoumi.
Invité par le peuple Wan, Godè, Goly et tous ceux qui vivent dans le département de Béoumi, le Président de la République, Laurent Gbagbo s`est adressé aux ivoiriens. C`était à l`occasion de la célébration de Paquinou à Andoh-Kékrénou, une bougarde située à 25 kilomètres de piste du département de Béoumi, lui, distant de Bouaké de 60 kilomètres. Ainsi, devant un peuple sorti massivement pour réserver un accueil chaleureux à l`illustre hôte, le Président de la République a mis en garde l`opposition qui, par des discours guerriers, prépare l`esprit des ivoiriens à la violence si daventure elle ne bénéficiait pas du suffrage du peuple. Pour le chef de l`Etat, il est malsain de se proclamer vainqueur du scrutin avant même qu`il ne soit organisé. "Chacun veut gagner d`abord les élections avant d`aller dans les urnes. Mais quand on les accuse de certaines situations désastreuses, ils crient au loup, oubliant que ce sont leurs propres déclarations qui les condamnent. Quand tu parles au hasard, on accuse au hasard", a-t-il dit avant d`inviter les ivoiriens à la sérénité car, explique le Président de la République, "c`est pour éviter les micmacs que Soro et moi, acceptons tous les sacrifices afin que les élections soient transparentes". Le Président a donc invité les ivoiriens à ne pas se laisser distraire par les déclarations de l`opposition d`autant plus qu`elle ne peut pas apporter le développement. "Il faut laisser l`opposition s`égarer. Il faut la laisser cogner la tête contre le mur pour qu`elle (opposait) ait honte plus tard". S`adressant aux populations de Béoumi, le chef de l`Etat a mis l`accent sur le développement du département, expliquant que les raisons de notre sous-développement se trouvent en nous-mêmes. Et de dire que lorsque les élus et cadres de la région tout comme le Président de la République cessera de penser à lui même au détriment du peuple, alors, le développement verra le jour. Une critique formulée à l`endroit des élus PDCI qui ont invité les populations du département à boycotter la cérémonie. Pour le chef de l`Etat, c`est une façon de dramatiser la politique or, ajoute-t-il, la politique n`est pas une tragédie mais plutôt un moyen par lequel le politicien donne le minimum à son peuple. Il faut que la politique perde son caractère tragique pour se muer en un jeu de bonne foi et de soulagement des peuples en proie à des souffrances. Aussi, a-t-il exhorté cadres et élus de Béoumi à ne jamais oublier les populations qui les ont élus. Laurent Gbagbo, dans un langage franc, a demandé à ses concitoyens de cesser de pleurer afin de reconstruire la Côte d`Ivoire. "Je suis venu vous parler le langage de la vérité, du courage et de la résurrection de la Côte d`Ivoire. Je suis venu vous donner la vie de notre pays. On a voulu la tuer et l`enterrer. Mais nous avons résisté. Il nous faut achever l`oeuvre par la reconstruction du tissu social et économique". Sur l`accord politique de Ouagadougou, Laurent Gbagbo a une fois encore affirmé qu`il avance et qu`il consacrera la réunification totale du pays. Et de dire sans coup férir qu`ils (Soro et lui) ont un impératif catégorique de le réussir sinon, "la Côte d`Ivoire sera la risée de tout le monde". Concernant les doléances exprimées par le ministre Amani N`Guessan, la réponse du chef de l`Etat a été claire. "Je ferai face à vos doléances lorsque je serai à Béoumi dans le cadre d`une visite d`Etat". Toutefois, a-t-il révélé, je vais faire en sorte que le pont qui était sur le fleuve Bandama soit construit. Mais en attendant, nous allons acheter un nouveau bac pour permettre la traversée du fleuve Bandama". Notons que le ministre Amani N`Guessan a mis l`accent sur les difficultés liées aux conditions de vie des populations. Le ministre a sollicité l`aide du Président de la République pour le bitumage de l`axe Tiébissou-Béoumi, Béoumi-Bodokro, Bodokro-Botro jusqu`à Marabadiassa. Le problème de la santé a aussi été posé par le porte-parole des cadres de Béoumi. Selon Amani N`Guessan, il faut la construction de centres de santé, l`adduction en eau potable des villages dont six sur les 78 sont actuellement électrifiés.
Simplice Zahui
(Envoyé spécial à Béoumi)