mercredi 26 mars 2008 par Fraternité Matin

Amani N'Guessan, cadre de la région
Nous ne sommes pas à l'écart du mouvement national?
M. le ministre, à l'invitation de la population, le Chef de l'Etat vient de fêter Pâques 2008 avec vous, à Béoumi. Quel sentiment vous anime au terme de cette visite?
C'est un sentiment de satisfaction. Je ne pensais pas si bien réussir. Le programme a été allongé parce que les Baoulé voulaient voir le Président Gbagbo. Je ne pouvais espérer mieux. Le Président a été arrêté le premier jour chez les Donhou, à Languibonou. Et au lieu d'arriver à 10 h, il est arrivé à 13 h. Ce n'était pas pour me déplaire. Au plan politique, c'est extrêmement important. Aujourd'hui, alors qu'il était prévu seulement Bodokro à 10h et Messoukro, c'est aux environs de 16h que nous avons posé la première pierre du collège moderne de Bodokro. Cela s'explique tout simplement par le fait qu'à Diabo, Botro, Marabadiassa et à N'Guessankro même, tout le monde voulait voir, écouter, toucher le Président Gbagbo. A Abidjan, les gens écrivent, ils racontent beaucoup de choses, ils disent que les Baoulé sont un peu à l'écart de ce mouvement national. Or donc, c'est faux. Les Baoulé sont bien dans le ton du changement en Côte d'Ivoire, ils adhèrent à ce mot d'ordre. Et j'en suis un symbole. Nous venons de démontrer que nous ne sommes pas à l'écart de ce mouvement national, les Baoulé sont absolument intégrés. C'est ma satisfaction. Quelles sont les perspectives?
Nous allons nous organiser pour faire triompher le changement de mentalités dans cette vaste région. Déjà, ce changement est en cours, nous allons le développer. Nous allons vivre en harmonie avec tous les autres peuples. Au plan idéologique, on peut être différents, opposés mais il faut que la fraternité soit au-dessus des divergences politiques. Le Chef de l'Etat est venu dans cette région supposée PDCI, alors que les élus ont donné un mot d'ordre collectif (le président du Conseil général de Béoumi, le maire de Bodokro) de boycott de cette mission républicaine. Ce n'est pas normal. Mais les populations baoulé viennent de leur asséner une leçon politique, c'est exemplaire. Les Baoulé ont dit : Nous ne sommes plus dans vos palabres, nous ne sommes plus pour ceux qui ne nous arrangent pas, nous sommes pour ceux qui veulent nous construire un collège, qui veulent nous donner l'électricité, l'eau, des centres de santé. C'est tout. On s'en fout du FPI, du PDCI, du RDR. On veut de l'eau, l'école, on veut le développement .
Sidiki Konaté, porte-parole des Forces nouvelles
C'est la meilleure fête de Pâques depuis 2002
Cette fête de Pâques est très exceptionnelle. Elle se démarque de toutes les Pâques que nous avons vues depuis 2002. Nous avons retrouvé le Paquinou, ce grand esprit de fête, de retrouvailles, de solidarité qui existe en pays baoulé et qui donne une note particulière à cette grande fête religieuse qu'est Pâques. Les populations sont venues de partout pour rejoindre leur village. Sans préalable, sans préavis, elles ont repris le cours normal de leur vie. L'Accord de Ouagadougou vient de démontrer qu'il n'est pas seulement l'affaire des politiciens ou des signataires, mais bel et bien des populations qui se le sont approprié. Le Président de la République a bénéficié, on peut le dire, d'une invitation privée pour venir fêter dans un village. Mais vous avez vu la dimension nationale de sa visite, les populations sont sorties de partout pour exprimer au Président leur gratitude pour la mission de paix qu'il est en train de mener avec le Premier ministre. Je pense que cela a donné une note particulière à l'avènement et comme le Président l'a dit: on a moins fêté, on a travaillé. Je pense que c'est cela l'esprit de cette fête de Pâques, de la réconciliation.



Propos recueillis par P. N. Zobo

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