mercredi 26 mars 2008 par Flashafrik

Traverser la Côte d'Ivoire du sud vers le nord n'est pas chose aisée. Pourtant, le faire, équivaudrait à réussir un parcours très instructif car le pays regorge de richesse géographiques, touristiquesqui, malheureusement n'ont pas pu tenir face à l'usure du temps.

La fraîcheur du mois de janvier pourrait freiner bien des explorateurs mais les richesses touristiques et géographiques du pays valent bien la peine de la braver. Quittez Abidjan pour Korhogo pourrait être un parcours initiatique.
Korhogo est une ville de la Côte d'Ivoire, située à 634 Km de la capitale économique, Abidjan. Nombreuses sont les villes qu'il faut traverser pour y parvenir. Les plus grandes étant Sikensi, Toumodi, Yamoussoukro, Tiébissou, Bouaké et Katiola. Dans le cadre du Festiko, nous avons traversé toutes ces villes pour nous rendre à Korhogo.
Il est 12h15, lorsque nous quittons Abidjan par le corridor nord. On nous annonce déjà que le trajet sera long. Aussi avons-nous fait nos provisions. C'est sous un climat clément que nous prenons l'autoroute du nord, cet après-midi là. Au bout d'une heure, apparaissent les abords de Sikensi ou un barrage nous attend. Mais nous le passons sans difficulté, le laisser passer plaqué sur le véhicule aidant en cela. Le trafic n'est pas assez dense sur l'autoroute à cette heure de la journée. Nous entamons le tronçon Autoroute-Toumodi. Une voie qui a fait quantité de victimes du fait de sa sinuosité et de son état délabré. Des efforts ont quand même été fait, vu l'état du bitume colmaté à certains endroits et des pontons après chaque virage pour faire passer l'eau. On sort sans peine de l'épreuve des soubresauts et des virages pour atteindre Toumodi, où nous passons encore le barrage sans difficulté. On apprécie au passage cette vieille ville avec ces nombreuses écoles et le Rombo Hôtel (qui faisait la fierté de la ville) dans un état d'abandon. Cap est mis sur Yamoussoukro que nous trouvons assez vide pour une capitale. La beauté de cette ville du temps de Félix Houphouët Boigny, n'est plus ce qu'elle était. Le bitume de ses immenses avenues s'est dégradé, les lacs disparaissent sous les algues, la broussaille s'est installée en plein centre-ville, les maquis ont envahi les ruesde quoi faire retourner Houphouët dans sa tombe. Seule consolation, la monumentale Basilique qui veille sur la cité. C'est avec un peu d'appréhension que nous nous dirigeons vers Tiébissou car au delà, on intègre l'ex zone assiégée par le corridor de Djébonoua. Là, notre laissez-passer semble ne plus avoir de valeur. Le contrôle des pièces est de rigueur. Le versement d'une somme pour passer, est exigé. Mais l'affaire se resoud à l'amiable finalement et nous nous dirigeons vers Bouaké. Là, le corridor est constitué d'au moins trois barrages. Le premier est moins rigoureux que le dernier que nous avons eu la chance de traverser grâce à un élément du second barrage. On entre à Bouaké confiants aux environs de 17h00. S'il est vrai que la ville renaît après la crise, les quartiers résidentiels comme Nimbo, Air France, Municipal, N'Gattakro, Ahougnansousont encore des zones sinistrées. Des maisons ont été complètement pillées de toutes leurs infrastructures, la population a dangereusement diminué, les taxis sont rares car les motos ont pris le dessus. Après une heure de pause, nous reprenons la route pour Katiola. Le corridor nord de Bouaké s'avère aussi scrupuleux que celui de Djébonoua. Mais nos négociateurs s'en chargent et nous continuons notre chemin sans inquiétude. A 18h45, c'est Katiola qui nous accueille avec sa voie principale qui subit en ce moment quelques réparations. Mais ces travaux n'atteindront malheureusement pas l'hôtel Hambol qui faisait la fierté de la ville. C'est une ville très peu peuplée également que nous traversons pour nous rendre à Niakara. Ville où un carrefour nous donne le choix de joindre directement Korhogo par Napié ou Ferkéssédougou. L'option Napié est faite. Nous sommes déjà aux environs de 20 h00. Un clair de lune nous escorte et le froid de cette période de l'année se signale enfin avec acuité. L'harmattan sévit d'une manière redoutable, dans cette partie du pays. Lorsque nous rallions enfin Korhogo à 21 h10, le corridor est des plus accueillant, parce que là au moins, notre arrivée avait été signalée. Ce voyage s'est voulu éreintant pour les moins aguerris mais le jeu en valait la chandelle car nous avons pu voir (même si cela a été bref) ce qu'est devenue cette partie du pays depuis qu'elle n'est plus considérée comme zone assiégée. Le paysage a été mieux apprécié au retour qui s'est déroulé avec moins de tracs qu'à l'aller. A titre d'inventaire, l'on constate que les forêts de teck ont été détruites. Elles n'ont plus l'allure d'une forêt mais plutôt celle d'une savane. Cette savane qui elle aussi est la proie de nombreux feux de brousse en cette période de l'année. Les terres ne sont plus aussi exploitées qu'auparavant. Les populations ont déserté, pour la plupart, les lieux pour aller dans une zone qu'elles trouvent plus sécurisante. Les artisans ne sont pas en reste. Il est vrai que beaucoup de tisserands sont encore en place mais les stocks de pagnes baoulés ne s'épuisent plus aussi facilement qu'avant. Rien n'est plus pareil, mais il est évident que des efforts sont en train d'être faits pour réhabiliter cette partie du pays.

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