mercredi 26 mars 2008 par Le Matin d'Abidjan

Pour la deuxième journée de son séjour dans la région de la vallée du Bandama, le président Gbagbo a effectué au pas de course un périple qui l'a conduit dans plusieurs localités où il a communié longuement avec des populations heureuses de l'accueillir sur leur sol. Attendus à Bodokro en fin de matinée, le chef de l'Etat et son épouse qui rendaient visite aux populations qu'ils n'avaient pu revoir depuis huit ans au moins n'ont point boudé leur plaisir. De Diabo à Bodokro en passant par Messoukro (village de Michel Amani N'guessan), Botro, Marabadiassa et d'autres localités, Laurent Gbagbo a pu se rendre compte de l'attachement des populations à la république et de leur désir de voir le pays définitivement réunifié. A Diabo, le cortège présidentiel a été accueilli par les populations avec à leur tête M. Yobouet Lazare, cadre PDCI avec qui il est lié par une amitié de longue date. Sous le coup de 16 h enfin, les populations Godè, Wan et Goli de Bodokro manifestaient par des chants, danses et applaudissements nourris leur joie de recevoir le président de la république qui n'était pas à son premier déplacement dans la localité. A la différence de la cérémonie de la veille à Ando- Kekrenou, cette deuxième étape du voyage du chef de l'Etat a enregistré la présence d'un grand nombre de cadres PDCI de la région. Notamment MM. Jules Atougbré, maire de Bodokro, Alexis Detoh, ancien maire de Béoumi, Alain Cocautrey, ancien ministre et Kra Yao Georges, ancien député, Guessend Georges, ancien député. Que ce soit à Bodokro où il a posé la première pierre d'un collège ou à Messoukro, village du ministre de la Défense, le président de la république a rendu un vibrant hommage aux cadres de la sous-préfecture qui ont su dépasser les clivages politiques pour conduire ensemble un projet de développement au profit de leurs parents. Se félicitant de l'initiative, il a invité les cadres et élus des différentes régions de la Côte d'Ivoire à suivre l'exemple de Bodokro où un projet initié sous un député PDCI (M. Kra Yao Georges) a bénéficié de l'attention de tous et prend finalement forme sous le mandat d'un député FPI (Michel Amani). ''Il faut que tous les Ivoiriens comprennent que tant que nous ne serons pas unis, nous ne pourrons gagner aucune bataille. Qu'on soit du Nord, du Sud, de l'Est ou de l'Ouest. La Côte d'Ivoire est ressuscitée avec la Pâques et notre Pentecôte sera les élections'', s'est exprimé Laurent Gbagbo. Justement, parlant des futures échéances électorales devant mettre fin au processus de sortie de crise, le président de la république a énuméré à Messoukro un certain nombre d'éléments qui justifient les lenteurs dans l'application de l'APO. A ses dires, si le processus de paix n'avance pas comme souhaité, ce n'est le fait ni du président de la république, ni du premier ministre. Les raisons principales résident dans la multiplicité des structures de les organiser. Des organes dont les compétences se chevauchent et qui doivent souvent batailler dur pour parvenir à un consensus sur leurs prérogatives par exemple. ''Nous allons aux élections. Les lenteurs proviennent des peurs des uns et des autres. On a multiplié les organes devant se charger des différents scrutins. Et pour chaque tache, on a au moins deux structures qui se marchent dessus : CEI, ONI, CNSCI, Sagem, INS Pour qu'on aille aux élections sans peur. Mais il ne faut pas qu'après ceux qui auront perdu crient au loup !'', a averti le chef de l'Etat, convaincu que le processus de paix aboutira absolument en cette année. C'est nuitamment que le cortège présidentiel a rallié Bouaké puis Yamoussoukro par la route. Après un repas servi au domicile de Michel Amani. Ainsi prenait fin la célébration de Paquinou dans le V baoulé par le couple présidentiel, édition 2008.

Emmanuel Akani,
Envoyé spécial à Béoumi

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