Samedi dernier, Mme Simone Gbagbo a attaqué la ville de Bongouanou où elle a animé un meeting devant une foule venue de tous les coins du département.
L'enjeu était important, mais le défi a été vivement relevé. Après Arrah et M'Batto vendredi, Mme Simone Gbagbo a terminé son séjour dans le département de Bongouanou par un grand meeting animé samedi dans la cour de l'EPP Dioulakro. Dans la ville natale de Affi N'Guessan, président du FPI. Elle-même deuxième vice-présidente du parti, elle a constaté la mobilisation et n'a pas manqué de faire publiquement connaître sa satisfaction. Devant une foule rassemblée sous plus de 15 bâches, en présence d'une centaine de têtes couronnées et de très nombreux cadres originaires de la région, elle a exposé les trois visions du président Gbagbo pour la Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire a une histoire. Elle a été gouvernée avant nous par d'autres hommes politiques, particulièrement Houphouët-Boigny. Il avait une vision pour la Côte d'Ivoire. Il voulait que son pays soit le premier de la sous-région grâce à l'agriculture. Et il a travaillé pour cela, a-t-elle soutenu avant de souligner qu'aujourd'hui, la première vision de Laurent Gbagbo est la transformation par la Côte d'Ivoire, de sa production agricole. Cela dépasse la vision d'Houphouët-Boigny et apporte un plus à la Côte d'Ivoire, a-t-elle situé. Toujours selon Mme Gbagbo, la deuxième vision du chef de l'Etat est que désormais, toutes les décisions concernant le développement du pays ne se prennent plus à Abidjan. D'où la décentralisation qui amène le pouvoir de décision au niveau des communes et des départements. On est passé de 195 communes à 920 aujourd'hui. Il n'y a plus de village qui ne soit pas dans une commune. Le pouvoir est entre les mains des maires et des présidents des conseils généraux, a-t-elle encore dit. Avant d'affirmer que la troisième vision du président de la république est qu'il doit y avoir deux types d'élections. Les élections purement politiques et les élections de développement. Ces dernières devraient pouvoir, selon elle, se faire dans l'entente et le calme.
Devant un public très attentif, Mme Gbagbo a rendu un vibrant hommage à Mme Jacqueline Affi, épouse du président du FPI, une femme qui a su surmonter ses limites naturelles de femme. Ensuite, elle s'est désolée de ce que certaines personnes affirment que c'est le chef de l'Etat qui a apporté la guerre dans le pays.
Laurent Gbagbo dit que la guerre n'est pas une bonne chose. A cause d'elle, il n'a pas pu réaliser ce qu'il avait programmé. Les 920 communes seraient déjà en train de tourner avec, chacune, son budge, a-t-elle dit.
La deuxième vice-présidente du FPI a également regretté d'avoir entendu certaines personnes demander au président Gbagbo de faire comme la reine Abla Pokou qui avait donné son enfant pour que son peuple traverse le fleuve. Cela m'a fait de la peine, parce que Abla Pokou a donné son enfant mais pas son pouvoir. Gbagbo est, lui, allé au- delà. Il a donné une partie de son pouvoir. Il a donné le poste de son ami Affi, le poste qui revient à celui en qui le président fait le plus confiance , a-t-elle ajouté. Avant de dire que les choses ont aujourd'hui évolué et que l'on doit songer à aller aux élections. Dénonçant ceux qui reculent dès qu'on parle d'élection, elle a demandé aux uns et aux autres d'aider à faire comprendre autour d'eux que cette opération est des plus importantes pour le pays. Il faut les élections cette année, car la transition, si elle se prolonge, va avoir des effets néfastes sur nous. Voyez comme le chômage grimpe. La souffrance est devenue forte. Le programme de Gbagbo pour les jeunes s'est arrêté. Il faut donc aller aux élections , a-t-elle lancé. Pour ce faire, elle demande à chaque Ivoirien de tout mettre en ?uvre pour avoir sa carte d'identité. Et quand le temps des votes sera arrivé, qu'il vote pour Laurent Gbagbo, afin de lui permettre de ramener le pays sur la route du progrès et du développement.
Ce meeting de Bongouanou a vite pris l'allure d'une fête populaire avec des groupes de danses locales et celles des régions du nord de la côte d'ivoire. Une fanfare, des chanteurs tradi-modernes et d'autres bien connus tels que Aklane, Tiane, Malou Amley, Macy, Bétika, Yvie, ont animé la partie tandis que plusieurs banderoles informaient sur l'engagement du Moronou.
Le Moronou dit Oui à la politique de refondation,
Mme Gbagbo, parlez et le Moronou agira, Le serpent n'est pas encore mort, gardez le bâton, pouvait-on lire entre autres.
La foule n'a pas cessé d'affluer malgré le soleil ardent, jusqu'à 11h30, heure à laquelle la Première dame est apparue sur le lieu du meeting, au son de l'hymne du FPI, qui prône la liberté et la démocratie. Tout en remerciant le ciel d'avoir donné Laurent Gbagbo à la Côte d'Ivoire. Quel autre moment plus solennel que celui-ci, quel autre cadre mieux approprié pourrait permettre de consacrer l'unité et les retrouvailles, la communion et la concorde ? , s'est interrogé avec émotion, M. Kouamé oi Kouamé, président du comité d'organisation.
A sa suite, le fédéral Diallo Ousmane a regretté que la guerre n'ait pas permis aux réformes de la refondation d'aller jusqu'à leur terme. C'est pourquoi il a loué l'accord de Ouaga, issu du dialogue direct initié par le président Gbagbo. Selon lui, le Moronou soutient cet accord pour le retour de la paix par les élections.
L'Akan, naguère conservateur, démontre aujourd'hui qu'il n'est plus l'otage d'aucun parti politique. L'Akan nouveau rime avec le socialisme, le progrès, la justice, l'égalité et la démocratie, a-t-il indiqué avant d'informer le public que de 2005 à 2008, plus de 1000 cadres du PDCI et du RDR ont rejoint le FPI à Bongouanou.
Un tableau qui place M. Bosson Kirioua, le DDC, dans l'optimisme total.
Nous sommes pressés d'aller aux élections pour faire définitivement taire ceux qui clament leur popularité mais qui craignent d'aller aux élections, a-t-il dit avant de promettre de battre le record de 89% des suffrages lors des présidentielles à venir.
Paul D. Tayoro (envoyé spécial)