Le secrétaire général du PDCI-Rda est mêlé, depuis quelques jours, à un scandale qui semble lui coller à la peau malgré ses dénégations.
Une affaire de détournement de matériels à usage médical secoue en ce moment la petite localité de Saïoua (centre ouest ivoirien). Sept personnes en rapport avec le sujet ont été mises aux arrêts depuis mardi dernier, par la police criminelle. L'affaire serait banale si elle n'impliquait pas le Pr Alphonse Djédjé Mady, cité à l'occasion par un certain Kougnon Kougnon Marcel dit Zabla, se présentant comme son neveu et désignant le SG du PDCI comme le principal destinataire des produits livrés par la pharmacie de santé publique (PSP). Et ce dernier a beau clamer qu'il n'a aucun lien avec cette affaire, il convainc difficilement. Pour preuve, interrogé à chaud par le confrère qui a levé le lièvre, Mady a qualifié le sujet, d' histoires que les gens racontent sur lui par simple méchanceté. Le lendemain,-ayant certainement eu le temps de construire sa défense-, il fait écrire dans les colonnes du porte-voix du PDCI (n'est-on pas mieux servi que par soi-même ?) que l'affaire n'est pas une fable. Seulement elle a été utilisée à des fins politiciennes, par ses adversaires qui cherchent sa perte. Sinon, comme bien d'autres personnalités de la place qui en font la demande à la pharmacie de santé publique (PSP), il a bénéficié d'un lot de médicaments et de matériels biomédicaux d'une valeur globale de 1.998.925 Fcfa, destinés aux populations de Daïra II auxquelles Djédjé Mady a récemment fait des promesses, à la faveur d'une visite dans cette contrée du département d'Issia. Sur sa lancée, il admet que Kougnon Kougnon Marcel est bel et bien son neveu qu'il avait chargé de réceptionner les paquets. Mais alors, pour une opération aussi régulière , pourquoi le neveu du ministre a-t-il choisi de transporter le matériel dans un corbillard et non des véhicules de transport qui ne manquent pas dans la région? En vérité, une man?uvre bien suspecte qui trahit la volonté de Djédjé et les siens de cacher un cadavre dans le placard. Autre effet de brouillard, et ce que le SG du vieux parti se garde de dire, c'est que le colis à lui destiné était classé dans la catégorie spéciale UEC. De sources médicales ce type de produits est délivré dans les seuls cas d'urgence, d'épidémie et de calamité. Les populations de Daïra II sont-elles dans un des cas de figure cités ci haut ? Nous en doutons fort bien, sinon Mady ne serait pas le seul cadre de la région qui volerait ainsi au secours de ces populations sinistrées. A quel usage Mady destinait-il réellement ces cartons ainsi estampillés ? Ce sont autant de zones d'ombre à élucider et qui pour l'heure accablent le proche collaborateur du président Henri Konan Bédié. Pour sûr, nous sommes donc en face d'une nouvelle affaire sale qui n'est pas sans rappeler la folle rumeur, qui déjà au milieu des années 1980, prêtait à Djédjé, ministre de la santé à cette époque, d'avoir détourné du matériel destiné aux hôpitaux publics, au profit de sa clinique privée logée au Maroc. Plus de 20 ans après, l'histoire va-t-elle se répéter ?
Géraldine Diomandé