samedi 5 avril 2008 par Le Temps

Le Temps a tendu son micro à M. Kamagaté Seydou, Directeur département de campagne (DDC) du candidat Laurent Gbagbo à Mankono. Au cours de cet entretien, il s'est appesanti sur les différends entre DDC et fédéraux qui, parfois, déshonorent le Front populaire ivoirien (FPI).
Que peut-on retenir de vos activités, depuis votre nomination en qualité de Directeur départemental de campagne de Gbagbo à Mankono ?
Avant que je ne sois nommé Directeur départemental de campagne (DDC) du candidat Gbagbo, j'étais d'abord fédéral du Front populaire ivoirien (FPI) à Mankono. A ce titre, nous avons implanté des sections, de 1994 à 2000. Ce, dans des conditions très difficiles, vu que le nord était le fief du parti cinquantenaire et que, malgré tout cela, le Rassemblement des républicains (RDR) venait de naître. Nous avons en dépit de tout, sillonné Konahiri, Kongasso, Sarala, Dianra, Tiengoué et Mandala. Nommé DDC de Gbagbo en 2005, c'est grâce à l'Accord politique de Ouagadougou (APO) que nous avons pu véritablement mettre les pieds sur le terrain. Pour réveiller les populations de Mankono longtemps meurtries. En travaillant de façon méthodique, scientifique et beaucoup rigoureuse. En explorant le terrain politique au travers des tournées de sensibilisations et de contacts d'avec notre base, d'une part. Et d'autre part, en consolant, au cours de nos différents déplacements, les parents, les militants, tant de la gauche comme de la droite. Avant de leur annoncer le message de paix du Président Laurent Gbagbo. Hameaux, campements, villages et quartiers de Mankono ont par nous été sillonnés, en compagnie bien sûr, du Fédéral Soualio Dosso et de son adjoint Zoumana Doumbia. Nous avons saisi cette opportunité pour installer, de facto, des sections. Pouvez-vous nous faire l'état des lieux, disons les retombées, depuis la visite du Président de la République, Laurent Gbagbo dans le Grand Nord ?
Avant sa venue au Nord, l'état des lieux était triste et amer. Surtout sur le plan politique. Car, beaucoup de choses avaient été dites sur sa personne. Le Président était perçu et présenté comme un " anti-paix ", le " destructeur " de la Côte d'ivoire, en un mot " le démon ". Heureusement que nos parents ont très vite compris que c'est un homme épris de paix et qui ne ménage aucun effort, pour la réalisation et/ou la mise en oeuvre de ce concept qui lui est si cher. Cela démontre aussi que le Président Gbagbo n'est pas celui qui a conduit notre pays au bord du gouffre. Cette guerre a donc un ou des auteurs et pourquoi pas, ceux qui s'égosillent nuit et jour, sur tous les toits Bref, c'est une visite qui a rassuré nos parents et les a guéris dans leur fort intérieur, de leur peur, de leur ignorance. Gbagbo leur a apporté la lumière dans les esprits. Et à côté de cela, plusieurs projets: routes, électricité, eau sont en cours. Même les villages centres ont été érigés en sous-préfectures et communes rurales. Ce que ses détracteurs n'ont pu faire, malgré les cris de nos parents. Les rapports DDC et Fédéraux du FPI sont toujours conflictuels et décriés par vos militants. Qu'en est-il exactement ?
Vous savez, la lutte est commune. Mais, les façons de les mener ne sont pas les mêmes. Mon équipe et moi sommes chargés de rassembler toutes les personnes de différents bords et issues de structures quelconques, pour les conduire au FPI. Il appartient, à partir de ce moment-là, au Fédéral Soualio et son équipe et au membre du Comité central, Fofana Bassimi, de les maintenir dans le parti. En les conduisant (inscrire) dans une section où elles (les nouveaux venus) pourront prendre leur carte de militant FPI. En réalité, il ne peut pas avoir de problème, si on lutte vraiment pour une même cause : la victoire de notre parti aux différentes échéances électorales. Enfin, il faut retenir que les Fédéraux sont un véritable poids pour les DDC.
Et qu'aucun travail des DDC ne peut se faire dans une section quelconque donnée, sans les tenir informer, au préalable. Les DDC sont obligés de ce fait, de collaborer avec les Fédéraux et leur apporter même des appuis tant financiers, matériels que moraux, voire psychologiques. Les moyens logistiques des DDC doivent être mis à la disposition des Fédéraux, quand besoin il y a, pour travailler. Ce sont les biens du parti et non des biens personnels. Pour leur (Fédéraux) permettre d'être efficace en surmontant certaines réalités aléatoires au sein du parti. Nous sommes nommés pour un temps bien défini. Après la période électorale, nous nous devons de partir dans nos sections et occuper les postes que nous occupions d'antan. C'est vraiment aberrant que de voir les DDC et les Fédéraux à couteaux tirés. Le faire, c'est ne pas connaître le fonctionnement du parti.

Interview réalisée par
Francis Ouncado
diaspo66276450@yahoo.fr

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