La Première dame poursuit sa tournée dans le centre du pays. Hier, elle sillonné le département de M'Bahiakro et s'est prononcée sur le processus de paix. À Bonguera, localité du département de M'Bahiakro où populations civiles et Forces nouvelles cohabitent, Mme Gbagbo a eu un entretien de quelques heures avec les chefs traditionnels dès son arrivée. De quoi ont ?ils parlé? Mystère. Cap donc sur le lieu du meeting. Visiblement heureuse de se retrouver à Bonguera, une sous-préfecture de M'Bahiakro, la deuxième vice-présidente du FPI s'est adressée, en des termes on ne peut plus clairs, aux Forces nouvelles: Déposez les armes. Mme Gbagbo a lancé ce cri en s'appuyant sur les Accords de Ouaga. A Ouaga, les Forces nouvelles ont dit ceci au Président Laurent Gbagbo: si vous nous donnez la Primature, nous déposons les armes. Au nom de la paix, Gbagbo a donné le poste de Premier ministre à Soro Guillaume. En contre partie, aussitôt, les Forces nouvelles devaient déposer les armes. Cela n'a pas encore été fait, jusqu'à ce jour. Ce qui retarde le pays et les élections pour rien. Mme Gbagbo a demandé aux Forces nouvelles d'aller à la paix. Sans toutefois leur faire remarquer que Dieu n'aime pas les rebelles parce qu'en s'attaquant à leurs semblables, ils attirent sur la terre, la malédiction. Aux populations, la, Première dame a demandé d'accepter la démocratie, en laissant de côté, l'ethnie, la région ou la religion. Au nom des populations N'Gain de Bonguera, le Commissaire de police, Kouakou Moussa, a indiqué: si, avec l'Accord de Ouaga, la guerre est finie, les séquelles que les populations vivent n'en donnent pas l'air. Selon lui, les Forces nouvelles portant encore des armes, perturbent la quiétude et la sérénité des populations éprises de paix. Aussi, placent-elles beaucoup d'espoir en la visite de la Première dame de la République pour que les armes qui se sont tues depuis longtemps soient définitivement rangées; et que place soit faite à la paix. Il a ensuite chargé la deuxième vice-présidente du FPI de transmettre à son époux, le Chef de l'Etat, le soutien du peuple N'Gain à sa personne et à ses efforts pour ramener définitivement la paix en Côte d' Ivoire. Le serpent du néo-colonialisme n'est pas encore mort. Il est là, tapis dans les fourrées, cherchant qui dévorer. Et d'ajouter: Eh bien! il ne trouvera plus personne à dévorer dans notre pays. Le porte-parole des populations a prié la Première dame d'être leur interprête auprès du Président de la République pour qu'au moment de la reconstruction du pays, Bonguera, qui a souffert de la crise, ne soit pas oubliée. Bonguera veut avoir sa circonscription électorale législative. Elle veut aussi un collègeet un hôpital général. A noter qu'une voiture transportant des éléments de la garde rapprochée de la Première dame a fait un accident sur la route de Bonguera. Bilan: des blessés graves qui ont été évacués sur Abidjan en hélico.
Emmanuel Kouassi
Envoyé spécial à M'Bahiakro