samedi 12 avril 2008 par Notre Voie

Contrairement à ce que nous avions annoncé hier, c`est plutôt la sous-préfecture d`Ettrokro qui a accueilli Mme Simone Gbagbo hier. Ici, les populations ne réclament qu`une seule chose, les élections.
«Notre principale doléance, c`est la tenue des élections. Nous voulons les élections maintenant, pour montrer au président Gbagbo que nous sommes avec lui aujourd`hui, demain et toujours». Celui qui s`exprime ainsi se nomme El Hadj Karim. Il s`exprime au nom des tribus N`dè et Abê qui composent la sous-préfecture d`Ettrokro, à une soixantaine de km de Daoukro, chef-lieu de département. Pour ce chef coutumier qui prenait la parole hier vendredi, à l`occasion de la visite de Mme Gbagbo dans la cité, il faut rendre hommage à Henriette Lagou qui, après avoir fait venir Affi N`Guessan vers eux, leur envoie aujourd`hui l`épouse du chef de l`Etat. Or, il se souvient que le président Gbagbo a fait passer le nombre des communes de la sous-préfecture, d`une seule à quatre. Il faut les élections pour que les maires soient élus et installés afin d`insuffler le développement. Le vieux y voit une bonne occasion pour Ettrokro de se montrer reconnaissante envers le président de la république.
«Nous avons été et nous demeurons un grenier pour notre département et au-délà. Cependant, nous avons été oubliés par le régime PDCI. C`est pourquoi, passé les premiers moments d`hésitation, les N`djè et les Abê ont été réceptifs au discours du FPI», a pour sa part expliqué M. Thomas Alloko, cadre originaire du département. Selon lui, seul le programme spécial du président de la République a permis à trois villages de la sous-préfecture dont le chef-lieu, d`être reliés au réseau électrique national. Auparavant, ils étaient éclairés grâce à un groupe électrogène qui marchait 12 heures sur 24. Ces trois villages sont les seuls à connaître l`électricité dans la sous-préfecture d`Ettrokro. Celle-ci ne possède aucune voie bitumée, pas d`établissement secondaire et certains de ses villages n`ont même pas d`école primaire. Le chef-lieu de la sous-préfecture n`a pas l`eau courante. Pour toute doléance, M. Alloko demande une audience des cadres auprès du président Gbagbo, à Abidjan, l`élaboration d`un programme spécial d`électrification pour Ettrokro, le bitumage du tronçon Ettrokro/Daoukro, la construction d`un établissement secondaire et le retour du bac sur le fleuve Comoé qui sépare Ettrokro à Agnibilékro.
Selon le jeune secrétaire général de la section locale du FPI qui se dit tout heureux de recevoir chez lui, la deuxième vice-présidente de son parti, Ettrokro est le porte flambeau du FPI dans le département. Avec cinq sections et trente comités de base. «Du travail a été fait mais beaucoup reste à faire», a-t-il déclaré, avant de demander quatre mobylettes et 10 vélos à la Première dame pour être plus efficace sur le terrain. «Les militants me chargent de vous demander d`informer le président de la République qu`ils veulent aller aux élections maintenant et tout de suite. Ils disent qu`ils sont prêts et veulent conserver la place de porte flambeau du FPI dans le département en votant massivement pour leur candidat Laurent Gbagbo», a-t-il conclu.
Heureuse de constater l`aspiration de la population à aller aux votes, Mme Gbagbo a expliqué l`action de feu le président Houphouët Boigny qui a hissé la Côte d`Ivoire au premier rang de la sous- région, et la vision de Laurent Gbagbo qui veut que la population vive et sente que son pays a des richesses. Grâce à la décentralisation. «Ce que vous avez dit tout à l`heure est juste. Il faut aller aux élections cette année même. Sans cela, aucun vrai travail de développement n`est possible. Si le désarmement n`est pas réalisé, notre pays ne pourra pas bénéficier de l`élargissement de sa dette. Nous devons nous inscrire dans un programme de réduction et de suppression de notre dette. Mais tant que le pays est en crise, nous n`avons pas droit à ce programme. Or, la dette de la Côte d`Ivoire s`élève à deux fois et demi son budget. Il faut les élections cette année», a-t-elle soutenu. Pour finir, elle a demandé à la population de ne jamais écouter ceux qui ne veulent pas des élections et qui disent que c`est le président Gbagbo qui n`en veut pas. Parce que Laurent Gbagbo lui-même a intérêt à ce que les élections aient lieu.
Aujourd`hui, la Première dame se rend à Ananda et à Ouellé. Elle animera un meeting dans chacune de ces deux localités.


Paul D. Tayoro (envoyé spécial)

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