lundi 14 avril 2008 par Notre Voie

La Première Dame a mis fin, hier, à son séjour d'une semaine dans le département de Daoukro par un meeting qui a attiré une foule nombreuse.
Le temps du PDCI est passé?, a déclaré Mme Simone Ehivet Gbagbo, hier, au cours d'un meeting tenu à la place Kokoda de Daoukro. Pour l'occasion, cette place où se tiennent tous les grandes rencontres de la ville était noire de monde. Et ce rendez-vous est l'épilogue d'une tournée d'une semaine à travers les départements de Prikro, M'Bahiakro et Daoukro. Elle a ainsi pu animer une dizaine de meetings et accordé de très nombreuses audiences à des représentants de toutes les couches de la population. Et l'on peut dire que ce meeting d'adieu a tenu ses promesses, tant la population est venue nombreuse pour écouter la deuxième vice-présidente du FPI. Au milieu d'une trentaine de têtes couronnées, l'on pouvait noter la présence de Nanan Kongo Lagou, roi de Daoukro, qui a personnellement effectué le déplacement.
S'exprimant alternativement en baoulé et en français, la Première Dame a expliqué qu'après avoir sorti le pays de la colonisation, Houphouet-Boigny et le PDCI ont travaillé pour le hisser au rang de première nation de la sous-région. La vision donnée par Dieu au premier chef de l'Etat était donc de rendre le pays riche. Mais, aujourd'hui, le temps du PDCI est passé. Si ton temps, le temps que Dieu t'a donné est passé et que tu veux continuer, c'est la honte. Le temps du PDCI est passé. Quand les leaders de ce parti ont fait leur travail, on a vu les résultats et on a dit que le pays est riche. Mais est-ce qu'on sent cette richesse dans vos villages ? Dans nos villages, il n'y a ni eau potable, ni électricité, ni centre de santé, ni route. Où est donc notre richesse ? Le travail que Dieu a donné à Laurent Gbagbo pour la Côte d'Ivoire, c'est de prendre cette richesse pour l'amener dans les villages. C'est cela la décentralisation?, a-t-elle expliqué.
Offusquée par les discours tribalistes des adversaires du FPI, Simone Gbagbo a dit que Houphouet-Boigny n'a pas été élu par les Ivoiriens parce qu'il était Baoulé, mais à cause de son combat et ses idées. Elle demande donc aux populations de savoir ce que le candidat leur promet et non à quelle ethnie il appartient.
La Première Dame de Côte d'Ivoire a donné des précisions sur la confection des listes électorales, et elle a demandé aux uns et aux autres d'aller se faire recenser pour obtenir aussi bien la carte d'électeur que la carte d'identité.
Elle a clairement indiqué aux militants du FPI que cette tournée n'est pas destinée à eux seuls. Nous avons été mis en mission par le président de la République qui a utilisé le FPI, un instrument qu'il a créé, pour parler à l'ensemble de la Côte d'Ivoire. Nous sommes venus parler de la politique, du présent et de l'avenir du pays?, a-t-elle soutenu, avant d'adresser ses félicitations à ces camarades? pour leur bravoure et le travail qu'ils accomplissent pour le FPI. Simone Gbagbo s'est longuement épenchée sur le sujet de la guerre et la nécessité du désarmement pour aller aux élections. Selon elle, la guerre a reculé et les armes se sont tues, mais il faut le désarmement pour le retour définitif de la paix. Le président Gbagbo souhaite que vous le souteniez, que vous l'aidiez pour obtenir le désarmement. Si quelqu'un vient vous dire qu'il faut attendre 2010 pour organiser les élections, dites-lui qu'il est un sorcier et qu'il veut entraîner le pays dans le malheur. Quelle que soit sa puissance, un pays qui reste longtemps dans la crise finit toujours par s'effondrer?, a-t-elle expliqué. Elle a ensuite demandé à tout un chacun de s'impliquer dans la recherche du désarmement, car la politique n'est pas une affaire d'ethnie ou de famille. Au début de la guerre, il y en a qui ont dit que c'est une affaire de Bété et de Dioula. Mais est-ce que ce sont seulement les Bété et les Dioula qui sont morts ??, s'est-elle interrogée. Sa réponse : C'est tout le monde qui a souffert?.
Ce meeting a vu défiler plusieurs groupes de danse traditionnelle. On a noté la prestation fort applaudie du jeune Gédéon et de l'inusable Allah Thérèse, qui a arraché des pas de danse à la Première Dame.
C'est M. Joseph Kra Kouassi, porte-canne du chef du village de Gagou, qui a, au nom des populations dit la bienvenue à la délégation de Simone Gbagbo. Il a souligné que la sous-préfecture de Daoukro comprend 24 villages avec deux communes, dont N'Gattakro et Daoukro. Selon le porte-canne, six villages sur les 24 n'ont pas d'école primaire et celles qui existent ont été construites par les villageois eux-mêmes. 19 villages sont électrifiés dans la sous-préfecture. Nous déplorons cependant qu'il y ait des villages non électrifiés dans la sous-préfecture de Daoukro qui a donné un chef d'Etat à la Côte d'Ivoire?, a-t-il souligné. A sa suite, M. Amani Suamé, secrétaire général de la fédération FPI, a rendu un hommage appuyé aux pionniers du parti, dont MM. Komenan Franck, Tétchi Kouamé, Alloko Thomas, Ader Yah Kouadio et Me André Kouassi. Ils ont, selon lui, bravé la mort à un moment où prononcer le mot FPI était un sacrilège? à Daoukro. Aujourd'hui, toujours selon lui, la fédération compte 20 sections et 120 comités de base. Le passage du président Affi a dissipé les peurs et les doutes, ce qui nous facilite la tâche?, a-t-il conclu.
Pour sa part, Mme Lagou Henriette, directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo, a soutenu que le programme du FPI a suscité un grand espoir, un réveil extraordinaire des masses au point que ce qui était considéré il y a quelque temps comme impossible s'est produit. Nous avons, avec le président Gbagbo, obtenu 36% de voix aux élections du conseil général. Un score historique à Daoukro?.
La veille du meeting, Mme Gbagbo a visité les villes de Ouellé et Ananda où elle a animé deux meetings qui ont également attiré un grand monde. Sur le chemin du retour, elle a effectué un arrêt dans le village de Pépressou, village natal du président Bédié, afin de saluer le chef Marcellin Bédié. Celui-ci était entouré des chefs des 24 villages de la sous-préfecture.
Selon M. Benoît Amani, secrétaire général du comité de base FPI du village, sa structure fonctionne bien.








Paul D. Tayoro Envoyé spécial

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