mercredi 16 avril 2008 par Le Nouveau Réveil

A l'état civil, il se nomme Kouamé Grohé. Mais l'homme se fait appeler Amadou Tiger. Natif de Laoudi-Ba, Tiger est un militant du fpi, ex- membre du bureau de la jeunesse départementale de Bondoukou (une création de Kouamé Secré Richard, baron du fpi et président du conseil général de Bondoukou). Il est cité aujourd'hui dans une affaire de trafic d'armes dans la cité des 1000 mosquées. L'affaire fait grand bruit dans la ville de Bondoukou. Après l'épisode malheureux des 6 gamins tués par l'explosion d'une grenade, le 1er janvier 2008, c'est encore une autre triste affaire de trafic d'armes, qui secoue la ville de Bondoukou. Où des personnalités de la ville seraient impliquées. Deux personnes ont été arrêtées les 3 et 4 avril derniers par la police. Elles ont été remises à la justice qui les a relâchées 24 heures après. Ce sont les nommés Sié Kambou dit Kouamé et Kambou Sié. Mais comment en est-on arrivé là ? Hien Sié Denis dit Nanan qui ferait du trafic d'armes entre Bondoukou, Soubré et San Pedro, selon plusieurs témoignages, a remis, il y a peu, la somme de 235 000 francs à Kambou Sié pour la remettre à Amadou Tiger afin de lui fournir des fusils. Kambou Sié qui se trouve être le démarcheur d'Amadou Tiger, tarde à livrer la " marchandise " à Hien Sié. Las d'attendre et sans doute acculé par ses clients, ce dernier entre dans une colère bleue. Le jeudi 3 avril 2008, il s'est rendu à la police pour porter plainte contre Kambou Sié pour abus de confiance. Le même jour, Kambou Sié est mis aux arrêts. Informé de l'arrestation de son neveu, Sié Kambou dit Kouamé se rend à la police. Il sera à son tour mis aux arrêts par la police, le 4 avril. L'oncle de Kambou Sié que nous avons rencontré le dimanche 6 avril à 8h43 dans un faubourg du quartier Zanzan de Bondoukou, route de Bouna, relate ici sa colère lorsqu'il s'est retrouvé à la police "M. le commissaire, je ne comprends pas pourquoi mon neveu a été jeté en prison tandis que l'acheteur et le vendeur sont dehors, lui qui n'est qu'un intermédiaire qui a reçu les 235 000 francs pour les remettre au vendeur". C'est d'ailleurs ce discours, dira-t-il, qui lui a valu sa prison. Selon notre interlocuteur "C'est quand j'ai posé cette question que le commissaire a demandé au lieutenant de convoquer le vendeur et l'acheteur. Le policier en question a dit qu'il était en train de suivre l'enquête. Le commissaire a dit, alors faits, ton enquête et à mon retour d'Abidjan tu me rendras compte". Comme l'a soutenu, lors de notre entretien, Sié Kambou, c'est la deuxième fois que son neveu traite avec Tiger et Hien. L'accusé que nous avons également rencontré ne nie pas les faits. "J'ai reçu seulement 5000 francs sur les 235 000 francs dans cette affaire. Là je ne suis pas prêt à faire la prison à la place de quelqu'un....", a-t-il soutenu. A la question de savoir pourquoi jusque-là les autres sont dehors, l'officier de police en charge du dossier, lieutenant Gnoblé que nous avons eu au téléphone le lundi 7 avril nous a dit ceci : "On ne peut pas les arrêter parce que le plaignant est venu se plaindre pour abus de confiance en citant Kambou Sié.Nous avons fait notre travail et on les a remis à la justice. Notre travail s'arrêtait là". Nos tentatives pour rencontrer Hien Sié Denis au quartier Djiminisso à Bondoukou où il serait un habitant se sont avérées vaines. Amadou Tiger, le fournisseur d'armes reste aussi introuvable. Aux dernières nouvelles, Tiger serait parti de Bondoukou pour une destination inconnue quand l'affaire a éclaté. Le président de la Jeunesse départementale de Bondoukou, Sié Constant, que nous avons, également eu, au téléphone, reconnaît qu'il a eu vent de cette affaire de trafic d'armes que pratiquerait Tiger. Mais il n'en savait pas davantage. Cependant, a-t-il expliqué, "il y a un peu longtemps, Tiger et un autre jeune répondant au nom d'Isaac ont eu à se disputer pour une affaire de 15000frs à propos d'une affaire de ce genre". Toutefois a-t-il souligné "depuis plus de trois mois, Tiger et Isaac ne font plus partie de mon bureau pour mauvaise conduite. Ils ne sont même plus au conseil où notre structure a son siègeJe sais qu'il est membre de la jeunesse du FPI. Mais, il n'a jamais travaillé au conseil, encore moins être un proche du président Secré. A l'époque, on le sollicitait pour monter les bâches quand on avait nos cérémonies et à la fin on lui remettait 3000 francs". Plusieurs témoignages font état de ce que Hien Sié Denis aurait soutenu devant témoin qu'il a pour complice, dans cette triste affaire de trafic d'armes, un lieutenant de police de Bondoukou qui lui délivrerait des laissez-passer pour convoyer les armes jusqu'à Soubré et San Pedro. Cette affaire de trafic d'armes qui fait grand bruit est, aujourd'hui, sue de tout le monde. Un conseiller général qui a voulu gardé l'anonymat a confirmé cette information de trafic d'armes. "Il y a longtemps que ce problème existe mais je crois qu'aujourd'hui il faut en parler pour ne pas qu'on ait à le regretter demain", a-t-il dit. Le fédéral FPI de Bondoukou que nous avons rencontré le dimanche 6 avril dernier dit avoir été informé mais qu'il n'y comprend pas grand'chose. Il a par ailleurs décidé de rencontrer Sécré pour être situé sur cette affaire qui risque d'éclabousser son parti. Nos sources font état de ce que Amadou Tiger ne serait qu'un simple intermédiaire et que le vrai fournisseur des armes serait un baron de la refondation du Zanzan.

Joël Abalo

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