mercredi 16 avril 2008 par Notre Voie

Des enseignants se réclamant de la Coordination des enseignants du secondaire de Côte d'Ivoire (CESCI) à Daloa ont délogé, hier, leurs collègues, alors que ceux-ci étaient en train de dispenser leurs cours à leurs élèves. A l'origine de cette descente musclée dans les établissements scolaires de la ville de Daloa, un mot d'ordre de grève lancé par la CESCI, qui n'a pas été suivi par la majorité des enseignants.
Les membres de la CESCI réclament, à travers ce mouvement d'humeur, le paiement de deux mois de salaires qui leur ont été retirés suite à une grève jugée illégale par l'Etat, que plusieurs enseignants avaient observé il y a de cela plusieurs mois. Nous délogeons nos collègues qui travaillent, parce que nous voulons que les autorités sachent que nous avons faim. Nous avons besoin de nos deux mois de salaires. L'autorité ne sentira pas les effets de notre grève si d'autres camarades dispensent les cours?, a déclaré M. Boli Bi, président de la CESCI.
Cette attitude des militants de la CESCI a provoqué l'indignation de M. Dogbo Georges, directeur régional de l'Education nationale de Daloa. A en croire ce dernier, il a rencontré, le 14 avril dernier, à son bureau, les enseignants grévistes pour leur demander de surseoir à leur mouvement. Il est temps d'agir dans la logique de l'apaisement des esprits. C'est en travaillant dans le calme et la discipline que les voix s'élèveront pour appuyer les négociations en vue de vous payer les deux mois de salaires que vous réclamez. Le ministre ne néglige pas votre préoccupation. Il ne vous a pas oubliés. Mais il vous observe dans le travail. Singularisez-vous positivement. Si, malgré toutes nos négociations avec vous, vous tenez à votre grève, alors il faudra respecter la liberté syndicale des autres. Vous ne devrez pas empêcher ceux qui voudront travailler?, avait conseillé M. Dogbo Georges.
Du Lycée Antoine Gauze jusqu'au Lycée 1 de Daloa, en passant par le Collège moderne, le Lycée Khalil et le Lycée 2, les enseignants non grévistes ont été délogés par des professeurs, avec l'aide de certains élèves armés de gourdins.
Au Lycée moderne 2 de Daloa, les 28 professeurs délogés ont demandé au proviseur de renforcer la sécurité pour qu'ils puissent faire cours.
Dans les villes de Bouaflé, d'Issia et de Zoukougbeu, les professeurs grévistes, selon des sources concordantes, ont utilisé les mêmes méthodes que celles de Daloa pour déloger leurs camarades et les élèves, dès 10h.
A Zuénoula, des informations recueillies par téléphone auprès de personnes qui ont gardé l'anonymat font état de ce que les enseignants grévistes ont empêché aussi l'accès du lycée aux élèves. Par contre à Bonon, Saïoua et à Gohitafla, les cours selon M. Kolas Germain, secrétaire général de la DREN de Daloa, se sont déroulés normalement.
Des discussions ont été engagées entre les responsables de l'Education nationale de Daloa et les responsables syndicaux pour trouver une solution à cette crise.

Eustache Gooré Bi correspondant régional à Daloa

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023