lundi 21 avril 2008 par Fraternité Matin

Au terme de son séjour de cinq jours aux Etats-Unis, le Chef de l'Etat, le Président Laurent Gbagbo a rencontré samedi après-midi la communauté ivoirienne forte de plus de 45 000 personnes résidant au pays de l'Oncle Sam. C'était dans la salle de 500 places de l'hôtel Walldor de Work York qui a, du reste, refusé du monde. A tous ces Ivoiriens venus des quatre coins des Etats-Unis, le Président de la République a demandé de venir investir dans leur pays, la Côte d'Ivoire, qui dira-t-il, a besoin de leur argent. Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, il n'y a plus de problème de sécurité en Côte d'Ivoire, où les indices sont tombés à deux pour la zone sud et à trois pour la partie nord (CNO). C'est pour tester cela que je suis allé danser à la rue Princesse à Yopougon . La situation sécuritaire, est donc beaucoup mieux qu'avant , a précisé Laurent Gbagbo avant d'expliquer : Beaucoup de gens sont au dehors les week-ends parce que la mesure réelle de l'indice de sécurité c'est de voir si les gens sortent. Quand les gens sont aux restaurants les soirs, aux maquis, dans les dancings, les boîtes de nuit, au cinéma où s'ils se promènent tout simplement, c'est que la sécurité est bonne . Le Chef de l'Etat, qui répondait aux préoccupations de la jeune étudiante ivoirienne Jacqueline Kanga, de New York University, a ajouté que l'autre moyen à lui de jauger la situation sécuritaire, c'est quand il s'est rendu en visite au nord de la Côte d'Ivoire. De Korhogo, je suis allé à Boundiali et de Boundiali, j'ai rejoint Tengréla par hélicoptère (100 km de route non bitumée, (ndlr). Mais je suis revenu de Tengréla en voiture. Je me suis arrêté, sur le chemin du retour, à Kouto pour échanger avec les populations. De là, je suis allé à Gbon où j'ai également discuté avec les vieux. Et de Gbon, je suis arrivé à Kolia où mon ami, le Pr Saliou Touré (président de l'Université américaine de Grand-Bassam, ndlr) m'attendait. Il m'a fait des cadeaux avec les parents. Puis je suis revenu à Boundiali où j'ai discuté avec le préfet, les gens avant de regagner Korhogo. Soit environ 210 km de route, parcourus la nuit dans une région qu'on considérait comme celle des rebelles. Bientôt, je repars du côté d'Odienné pour refaire la même chose , a tenu à expliquer le Président de la République en vue de rassurer ses compatriotes de la diaspora en général et singulièrement ceux des Etats-Unis. Afin qu'ils viennent au pays injecter leur argent dans le circuit économique par le biais des investissements. Néanmoins, a prévenu le Chef de l'Etat, je vous aurais menti si je vous disais que tout baigne dans l'huile. Des gens et des magasins sont parfois attaqués ; mais cela relève de la pauvreté voire de la misère car on ne trouve pas parmi les gangsters quelqu'un qui a un travail et qui perçoit au moins 100.000F par mois pour payer sa petite maison et nourrir sa famille, mettre ses enfants à l'école, etc. . Laurent Gbagbo a, alors, fait observer : c'est à nous de créer des emplois. Mais on ne peut pas créer d'emplois où il n'y a pas la paix. On le dit souvent : l'argent n'aime pas les bruits. C'est pourquoi la première chose à faire, c'est de ramener la paix. D'où l'obligation d'organiser les élections dont la date a été fixée au 30 novembre 2008. Apprêtez-vous à voter. J'ai demandé aux religieux de prier pour que les choses aillent bien . En effet, le Chef de l'Etat a reçu les chefs religieux ivoiriens des Etats-Unis, toutes confessions confondues, juste avant la grande rencontre. Pour ce qui est du processus de sortie de crise à proprement parler, Laurent Gbagbo a relevé les avancées depuis la signature de l'Accord politique de Ouagadougou le 4 mars 2007, de même que les points qui accusent un certain retard, notamment le désarmement dont il a expliqué tous les contours techniques. La cherté de la vie ? Il en a aussi été question et le Président Gbagbo a éclairé la lanterne des Ivoiriens de la diaspora. En leur faisant savoir que cette flambée des prix des denrées n'est pas le fait de la seule Côte d'Ivoire. Il s'agit d'un phénomène mondial. C'est pourquoi, en attendant que les grands économistes proposent des pistes de solutions, il est bon que chaque pays cherche ses propres solutions. C'est ce qui a motivé la baisse de la TVA sur certains produits qui seront, dès lors, subventionnés par l'Etat afin de permettre une baisse des prix sur le marché. C'est aussi le sens de l'appel aux populations aux fins d'accroître la culture du riz. Tirant les conclusions de son voyage à l'ONU, à l'invitation du Président Thabo Mbeki, dont le pays assure actuellement la présidence du Conseil de sécurité, il s'est dit satisfait de cette rencontre sur le rôle des Nations Unies et des organisations régionales dans le règlement des conflits dans le monde. Il s'est surtout félicité de la réunion du Groupe des 77 et la Chine dont il a rappelé que la prochaine conférence intergouvernementale, prévue du 10 au 13 juin, se tiendra à Yamoussoukro.
Le Chef de l'Etat, qui a quitté la capitale économique des Etats-Unis samedi à 23h, a regagné Abidjan hier. Dès mercredi, il recevra le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qui l'avait reçu mercredi à New York. Le séjour ivoirien du premier responsable de l'ONU prendra fin jeudi 24 avril.

Abel Doualy
Envoyé spécial à New York

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