mardi 6 mai 2008 par Afrique Matin


Le président du Mouvement Association citoyenne pour Gbagbo, M. Elie Hallassou a animé un point de presse, le mercredi 30 avril dernier à Cocody II Plateaux. Le thème était " les conditions de la victoire de Laurent Gbagbo aux prochaines élections?.

Le président de l'ACG a articulé son adresse autour de quatre points importants. A savoir : l'environnement de politique générale, la consolidation des acquis, l'APO, l'utilisation de tous les mouvements de soutien dans les tournées du FPI. Pour le premier point, Elie demande une application rigoureuse des accords politiques de Ouagadougou. Le président de l'ACG s'offusque que l'on soit encore après plus d'un an, après la signature desdits accords, à attendre le désarmement. Selon lui, l'on devait passer directement au désarmement juste après la nomination de Soro Guillaume comme premier ministre. " Si la nomination de Soro Guillaume a été immédiate après la signature des accords de Ouagadougou, le désarmement qui est la contre partie devait suivre sans tarder ", a-t-il fait remarquer. Avant de souhaiter que ceci se fasse avant les élections de novembre 2008. Il a affirmé que ce à quoi nous assistons en ce moment ne peut être assimilé au désarmement. Car soutiendra-t-il : " le désarmement n'est pas regroupement ni démilitarisation. Nous parlons des dépôts des armes et non des hommes. Il faut ramasser les armes et les brûler. Des casernes existent dans les zones CNO. Il faut regrouper les armes et les brûler. Si on regroupe les hommes et qu'on laisse leurs armes dans la nature, la guerre aura de beaux jours devant elle ". Il a évoqué dans l'environnement de politique générale que le code de bonne conduite qui a été signé entre les leaders politiques est un bon signe et que la décrispation de la vie politique est prometteuse mais dans le même temps, il déplore que ce code soit déjà violé par certains signataires. " Henri Konan Bédié à Soubré s'est illustré de la plus mauvaise manière qui soit. Il doit comprendre qu'une élection ne se gagne pas par la distribution d'une quantité importante de diatribes et de quolibets ". Pour la consolidation des acquis, Elie demande à Affi et son équipe de faire taire les polémiques, les dissensions, contradictions qui naissent autour des choix des directeurs de campagne. Ceci, a-t-il soutenu, n'est pas un gage de sérénité pour une victoire totale. Aussi, a-t-il plaidé pour que les dirigeants du FPI prêtent une oreille attentive aux souffrances des militants qui ne demandent que le minimum pour vivre. C'est pourquoi, il a suggéré que les membres du camp présidentiel se penchent davantage sur le déséquilibre de traitement au sein de la galaxie patriotique. Il a également fait une autre proposition concernant la résistance patriotique : " Il ne faut pas penser que la guerre est finie et faire endormir la résistance. Il faut utiliser tous les résistants dans les manifestations de propagande politique ". Parlant des accords politiques de Ouaga, Hallassou dira qu'ils ne constituent pas une panacée ni la potion magique qui viendront éteindre tous les foyers de tension. Cependant, il espère que les accords politiques de Ouagadougou ne deviennent pas un remède juste bon pour apaiser les douleurs alors que les vrais problèmes demeurent et s'appellent le désarmement, le redéploiement des forces de l'ordre et de sécurité sur toute l'étendue du territoire Par ailleurs, il a fait un plaidoyer auprès des dirigeants du FPI qui avaient recensé en son temps près de 240 clubs de soutien à Laurent Gbagbo, de les associer aux délégations du FPI lors des tournées qu'elles effectuent. Dans ce cas-là, certains mouvements tel que l'ACG (Association citoyenne pour Gbagbo) pourront donner d'autres cachets à ces tournées. Dans les échanges avec les journalistes qui ont suivi la note introductive, Elie Hallassou a salué le président du RDR pour le ton utilisé lors de sa dernière sortie mais il a désapprouvé l'idée d'Alassane Dramane de suspendre la cour suprême et le conseil constitutionnel lors des élections futures. " Si nous avons résisté, c'est bien pour le maintien des institutions de la République, nous n'allons pas accepter que notre pays soit déstructuré pour le plaisir d'un individu ", a-t-il fait savoir. Sur tous les autres points concernant ses rapports avec Blé Goudé, sa réaction en cas de refus du désarmement, du financement du processus électoral, de la grève de faim Elie Hallassou a été clair. Avec Blé Goudé, il entretient de bons rapports même si sur plusieurs points, il y a divergence. Il dit respecter Blé Goudé et son combat pour la libération de l'Afrique. Elie Hallassou lutte également pour la même cause. Au cas où le désarmement n'est pas effectif avant le 30 novembre 2008, il n'y a que deux alternatifs, a révélé Elie. Soit Soro démissionne ou soit on reporte les élections, a fulminé Elie. Il n'admet pas l'idée d'une élection avec le fusil sur la tempe. Non plus, il ne souhaite pas qu'on repousse indéfiniment la date des élections pendant que le peuple souffre. Pour cela, il conclut que : " L'intérêt d'un pays ne s'arrête pas à un homme. Soro peut démissionner s'il n'est pas capable de désarmer les forces nouvelles. Nous avons pensé à son temps que Soro pouvait être la solution parce qu'il avait été le problème. Mais s'il se trouve incapable de désarmer, il va partir ". Pour la grève de faim, Hallassou a levé tout équivoque. Il a soutenu que cette action n'était pas dirigée contre Laurent Gbagbo mais plutôt contre la Satoci qui l'a abusivement licencié pour son patriotisme. Et regrette fortement d'avoir été abandonné dans ce combat.

Serges Mahi

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