L'actualité pour l'heure en Côte d'Ivoire est dominée par la 3ème réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) ce vendredi à Yamoussoukro en présence du facilitateur Blaise Compaoré, Président de la République du Burkina Faso ainsi que du débat sur le désarmement systématique des Forces nouvelles, réclamé par le Front populaire ivoirien (FPI) parti au pouvoir. Ce vrai faux débat sur le désarmement engagé par les pontes du camp présidentiel est vigoureusement dénoncé par les formations politiques regroupées au sein du RHDP que le porte-voix officiel du parti de Laurent Gbagbo s'invite dans le débat post-électoral du Zimbabwe. Dans son édition d'hier, le quotidien "Notre Voie" du FPI (voir texte ci-dessus) avec des argumentaires des plus saugrenus, tente de présenter l'autocrate, Robert Mugabe président sortant du Zimbabwe et leader de l'Union nationale africaine du Zimbabwe Front patriotique (ZANU-PF) parti au pouvoir, comme un parfait démocrate. Ainsi pour le journal officiel du FPI, Mugabe doit être soutenu et acclamé pour avoir refusé de faire proclamer les élections de la présidentielle, un mois après le vote du peuple. Cet article paru dans le quotidien "Notre Voie" d'hier qui intrigue la conscience de tout bon démocrate, n'a guère appelé à une réaction, ni interpellation des dirigeants du Front populaire ivoirien contre ledit journal. Comment des pédagogues, qui se sont autoproclamés les avocats de la démocratie ivoirienne peuvent-ils tolérer pareil article qui fait froid dans le dos ? Robert Mugabe, 84 ans marié à Amai Grace Mugabe 42 ans, qui déclarait lors de sa campagne présidentielle : "Tant que je suis en vie, Morgan Tsvangirai, chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) ne sera jamais président du Zimbabwe ", n'a-t-il pas réussi à voler la victoire de l'opposant au vieux despote en retardant la proclamation de la présidentielle par la Commission électorale un mois après le vote ?
Rappelons pour les lecteurs de "Notre Voie" que la Constitution zimbabwéenne prévoit la proclamation des résultats, 6 jours au plus tard la fin du vote. Quand on est démocrate et qu'on bénéficie de la confiance du peuple, on ne décide pas en tant que candidat à une compétition de façon unilatérale le recomptage des voix. Pour le monde entier, Robert Mugabe dont l'épouse n'était pas favorable à une nouvelle candidature de son mari, pour des raisons à la fois familiales (le couple a trois jeunes enfants) politiques (peur de la défaite et des éventuels comptes à rendre) et personnelles, est braqueur. Cet homme qui a ruiné économiquement son pays ne saurait être un démocrate. L'article de "Notre Voie" qui traduit la position du FPI et de Laurent Gbagbo sur la crise post électorale au Zimbabwe pose le problème de la sécurisation des élections en Côte d'Ivoire le 30 novembre prochain.
Patrice Yao