Ministres, professeurs, étudiants,membres de la Ligue ivoirienne des droits de l'Homme (Lidho), du Groupe de recherche sur la tradition orale (GRTO), écrivains, chanteurs, hommes de théâtre, communautés antillaise et guyanaise en Côte d'Ivoire. Ils ont tous répondu présents à la marche hommage à Aimé Césaire. Ils étaient un millier de personnes environ à prendre d'assaut l'esplanade de l'université d'Abidjan. Progressivement, avec des bougies et torches en main, la procession conduite par Pr Zadi Zaourou, président du comité d'organisation de la semaine hommage au grand poète martiniquais et le ministre Augustin Komoé de la Culture et de la Francophonie a emprunté l'artère allant du CHU de Cocody à l'Insaac. Les étudiants marchaient si vite au rythme de chants d'ambiance que l'escale prévue à l'Insaac pour le rafraîchissement n'a pu se faire. Qu'à cela ne tienne ! Moins d'une heure après, les marcheurs arrivent au GRTO. Mais bien avant la procession aux flambeaux, Pr Zadi Zaourou a salué et félicité les étudiants pour leur mobilisation. Pour ce dernier, il était temps de mettre fin à la léthargie des intellectuels lors du décès d'un des leurs. Comme cela a été le cas pour Cheick Anta Diop et plus proche de nous, Jean-Marie Adiaffi. Il a décidé que désormais ainsi pour tous les intellectuels qui décèderont, un hommage leur sera rendu à l'instar de celui organisé pour Aimé Césaire. Le ministre de la Culture et de la Francophonie, Augustin Komoé, quant à lui, a salué la mémoire de ce grand homme dont il a dit que même mort, il vit car son ?uvre est immortelle. Les étudiants, par la voix du secrétaire général de la Fesci, Mian Augustin alias Manicongo, ont tenu à rendre hommage au poète disparu qui constitue pour eux une référence, un modèle, dont ils ont loué les qualités politiques.
Au GRTO, la cour a été aménagée pour accueillir la veillée artistique. Dans une ambiance bon enfant, des ballets, mises en scène, lectures de textes tirés des livres de Césaire, notamment La tragédie du roi Christophe et Cahier d'un retour au pays natal ont été faits par les étudiants de l'Ecole normale supérieure (ENS), et M. Bienvenu Neba. Des témoignages et messages ont été livrés. Des prestations d'artistes, notamment celle du doyen Amédée Pierre ont été les temps forts de cette célébration. Le clou de cette veillée culturelle en hommage au poète martiniquais a été la prestation du dramaturge Zadi Zaourou. Il est monté sur scène pour Césaire. Pour l'homme, il a livré un message poignant relatif à la panthère symbole de puissance en pays bété et joué à l'arc musical traditionnel. Ceci pour montrer la grandeur, la puissance de celui qui est parti.
Le 13 mai prochain, la nation ivoirienne rendra un vibrant hommage au poète dramaturge sur le coup de 15 heures à l'Assemblée nationale.
Marie Chantal Obindé