vendredi 9 mai 2008 par AFP

Un total de soixante-six enfants burkinabè et maliens, qui faisaient l'objet de trafic vers la Côte d'Ivoire, ont été interceptés en avril par la police du Burkina Faso à la frontière ivoirienne, a-t-on appris vendredi auprès de la Croix-Rouge burkinabè.
"Nous avons eu entre le 16 et le 26 avril derniers, une série de quatre interceptions d'enfants, victimes de trafics, faites par la police frontalière de Yendéré (ouest)", a indiqué à l'AFP Naba Jérémie Wangré, responsable du Projet lutte contre le trafic et l'exploitation des enfants à la Croix-Rouge au Burkina Faso.
M. Wangré a indiqué que ces enfants, 49 garçons et 17 filles âgés de 13 à
17 ans, étaient convoyés vers les plantations de cacao et de café en Côte d'Ivoire.
Ces enfants, dont 54 d'origine burkinabè et 12 d'origine malienne, ont été remis par la police à une association burkinabè s'occupant de la protection des enfants qui les a ensuite transférés à la Croix rouge, selon la même source.
Selon M. Wangré, six présumés trafiquants, des burkinabè qui convoyaient les enfants ont été arrêtés et "sont actuellement entre les mains de la police".
Il a précisé que les fillettes maliennes étaient convoyées par un conducteur burkinabè à bord d'un mini-bus.
"Leurs cartes d'identité ont été établies le même jour : le 14 avril 2008", a-t-il déclaré.
"On a pu joindre le principal cerveau présumé de ce trafic, qui est venu et a dit qu'il connaissait les parents des enfants. Il a signé une décharge et la police a l'oeil sur lui quant au retour des enfants dans leurs familles respectives", a-t-il poursuivi.
Tous les enfants ont été renvoyés dans leur famille, à l'exception d'une adolescente de 15 ans "dont on n'a pas encore les origines exactes", a-t-il indiqué.
Déplorant ce trafic au Burkina, M. Wangré a ajouté que les victimes viennent généralement des régions de l'Est, du Nord et du Centre du Burkina Faso et vont vers la Côte d'Ivoire pour être employés dans des plantations de cacao, de café, de coton ou comme domestiques pour les filles.
Aucune statistique officielle sur le trafic des enfants n'est disponible au Burkina, mais le Syndicat national des transporteurs routiers de voyageurs du Burkina (SNTRV-B), a indiqué que 1.500 enfants "enrôlés pour exploitation" ont pu être sauvés du trafic et remis à leurs parents en 2007.
Selon le secrétaire à l'organisation du SNTRV-B, Hamadoum Tamboura, les routiers ont également permis la même année, l'arrestation de 37 trafiquants dont sept "seulement" ont été condamnés par les tribunaux burkinabè.

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