vendredi 9 mai 2008 par Nord-Sud

De plus en plus les malades ressortent de nos hôpitaux avec des infections qu'ils prennent sur place. Pour trouver des solutions à ce problème, plusieurs spécialistes de la santé réfléchissent, depuis hier, à l'hôtel Président de Yamoussoukro.


La rencontre scientifique qui s'est ouverte hier à Yamoussoukro, revêt pour le pays une importance capitale. Elle attaque de front une question fondamentale pour la santé des populations de Côte d'Ivoire : l'hygiène hospitalière, alimentaire.

A en croire le Pr Aka Gblanh Kassy du comité scientifique, rencontré la veille, les participants vont faire l'état des lieux et dégager les perspectives.

Ainsi au-delà de la question d'hygiène hospitalière, la sécurité sanitaire des aliments, la gestion des dechets et impact sur la santé meublent le menu de la rencontre.

Le plat de résistance est la question des infections nosocomiales, animés en atelier par un collège d'experts conduits par le Pr Dosso Mireille de l'institut pasteur d'Abidjan.

Une infection est dite nosocomiale lorsqu'elle est acquise dans les établissements de soins et qu'elle apparaît dans un délai de 48 h après l'admission.

En Côte d'Ivoire, explique le Pr Dosso, les isolements de bactéries multirésistantes connaissent depuis ces dernières années un accroissement dramatique dans les hôpitaux notamment ceux en zone urbaine.

La fréquence de souches de S aureus Méti R isolées des cavités nasales des personnels hospitaliers des centres hospitaliers d'Abidjan est passée de 16,8% (Akré) en 1998, à 23,07% (Djé) en 2000, puis 38,7% (Akoua) en 2004. La fréquence des isolats d'Entérobactéries productrices de BLSE et résistantes aux Fluoroquinolones atteint des niveaux égaux à ceux des pays industrialisés.

Certains services : réanimation, pédiatrie, PPH cessent leurs activités en raison du nombre anormal de décès liés aux infections nosocomiales à germes résistants.

L'impact humain, social, économique des infections nosocomiales est une réalité en CI révèle la directrice de l'institut Pasteur d'Abidjan.

Devant une telle situation, explique-t-elle, il est temps de réagir. La mise sur le marché de nouvelles molécules ne se fait pas à la même vitesse que l'accroissement du taux de bactéries multirésistantes et du nombre de décès des malades.

Selon certains experts, il faudra aussi maitriser la prescription des antibiotiques par les praticiens, qui se fait souvent en dehors des règles de l'art. A ce rythme, la résistance risque d'exposer les populations à une épidémie. Le séminaire prend fin dimanche.

Mamadou Doumbes

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