vendredi 9 mai 2008 par Nord-Sud

Bureau des douanes de Nigouni, village frontalier situé à cinq minutes du Mali. Vendredi 11 avril ! Il est 12h30. C'est l'avant dernière étape de la mission de l'installation du cordon douanier dans le Nord où l'Etat va désormais recouvrer les recettes après plusieurs années d'absence. Ahonzo Alexis, conseiller spécial du Premier ministre Guillaume Soro qui conduisait la mission fait le point. Ce que je retiens, c'est l'état d'esprit des Forces nouvelles. Que ce soit au niveau des Forces nouvelles ou des populations, le retour de l'administration douanière est attendu. Tout le monde est favorable à ce que la douane revienne parce que sa présence est un élément de réunification du pays et de la bonne marche de l'accord politique de Ouagadougou. Conformément l'accord complémentaire de Ouagadougou signé le 28 novembre dernier à Korhogo, les Forces nouvelles sont prêtes à faire face à la question de l'unicité des caisses. Mais, qu'en pensent les soldats ? Que vont devenir ces éléments qui vivaient directement des taxes recouvrées sur place ? A en croire les éléments des Forces nouvelles les fonds récoltés servaient surtout à entretenir les éléments, à gérer l'aspect sécuritaire dans les différentes zones, à s'occuper de la santé et du social. Et nos interlocuteurs de préciser : On n'a pas besoin de vous dire que l'unicité des caisses va bouleverser tout un système. Mais, on ne peut prétendre aller au paradis et refuser de mourir. C'est dire que l'installation du cordon douanier arrange les Forces nouvelles, c'est pourquoi elles ont accepté le principe. Les com'zones se font une raison devant la nouvelle donne. Il n'y a pas de raison que nous les soldats réclamions plus. Et C.C., l'un des éléments de renchérir : Nous avons appris qu'au début il y aura une sorte de collaboration entre les régies et nos centrales qui géraient les taxes de sorte que la privation ne soit pas brutale. Je ne pense pas qu'il puisse y avoir de problème. La clé de répartition des ressources pendant un certain temps devrait aider beaucoup, pense-t-il. D'autres membres des Forces nouvelles, un peu plus prudents, pensent que l'unicité de caisse doit être accompagnée de la disponibilité de fonds qui permettront aux FN d'honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs hommes. Ce sera compliqué pour nous autres exécutants si jamais les primes à verser à chaque soldat regroupé tardaient. Je pense qu'il faut bien étudier la question ont-ils assené. De fait, selon plusieurs sources, les taxes prélevées à Korhogo étaient de plusieurs ordres. Les taxes sont nombreuses, je citerai entre autres les taxes sur marchandises, les laissez-passer, les taxes de stationnement, les autorisations d'exercer le commerce etc. Vous comprenez que l'enjeu est grand, précise l'un des responsables de l'ex-mouvement rebelle qui conclu en promettant que les Forces nouvelles honoreront leur engagement quelque soit le sacrifice à faire.

Mazola

Correspondant régional

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