vendredi 9 mai 2008 par Le Temps

L'homme est monté en première ligne ces dernières semaines. Le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire - Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) se défait de plus en plus de l'image du politiquement correct qu'on lui connaît. Dabou, Koumassi, Yopougon puis Soubré, Henri Konan Bédié aligne les meetings à une vitesse électorale. Ses déclarations de plus en plus corsées. J'invite le peuple à se débarrasser des usurpateurs comme des malpropres?, sa toute dernière sortie fait étrangement penser au Général Robert Guéi. Au point où nombre d'observateurs de la scène politique ivoirienne en sont arrivés à se poser des questions sur ses nouvelles méthodes. Au moment où son grand allié du RHDP, Alassane Dramane Ouattara s'enfonce dans un silence troublant. Qu'arrive-t-il au vétéran Bédié dont l'opinion nationale attendait plutôt de la sagesse et surtout du bon ton jadis prôné puis abandonné par Guéi ?
Des faits historiques penchent vers une manipulation. En effet, l'attitude actuelle du président du RDR vis-à-vis du celui du PDCI a des similitudes avec celle que M. Ouattara avait adoptée avec le général Robert Guéi. Relation tantôt bon enfant, tantôt difficile, quelques mois plus tard cordiale pour se muer en inimitié, pour ensuite virer en grand amour. ADO et Bob pouvaient se conter fleurette au gré du temps et des intérêts. Le militaire Guéi pouvait être d'un séreux atout dans le nouveau combat que Ouattara l'économiste mène au nouvel élu, Laurent Gbagbo. Dès lors, l'angle d'attaque change. Entre Bob et moi c'est comme l'arbre et l'écorce, personne ne peut y mettre son doigt?. En réponse le général désormais à la tête d'un parti politique ne trouvait aucun inconvénient à cette renaissance. Le président fondateur de l'Union pour la démocratie et la paix (UDPCI) multiplie alors les menaces en direction du Président Laurent Gbagbo. Gbagbo est un boulanger qui roule tout le monde dans la farine. Bientôt, cette farine va lui monter au nez?. A ce moment précis, personne ne pouvait prévoir ce qui devait arriver. Cependant, M. Ouattara ne faisait plus de déclarations, laissant l'exclusivité au général d'en faire. Il s'était imposé un silence et avait couronné le tout par l'entrée au gouvernement de certains de ses collaborateurs. Juste le temps pour que ses pions se mettent en place. Septembre 2002, le coup d'Etat manqué fait une grosse victime. Guéi y laisse sa vie. Le régime Laurent Gbagbo lui, sera accusé par la suite d'avoir assassiner le général Guéi?. Le président du RDR aurait-il dépoussiéré la vieille méthode ? La machine se déroule avec une précision machiavélique?. Cette révélation à donner froid dans le dos est d'un expert en analyse comportementale. Bédié aurait-il remplacé Guéi par pure manipulation dans le jeu mortel ? Faits concordants, même les journaux qui lui sont proches se plaignent du mutisme actuel de Ouattara. Passant par perte à profit que même quand le mentor? décide de parler, c'est pour blanchir le Président Gbagbo dans la crise de la flambée de prix des denrées alimentaires. En effet, Ouattara accuse le marché mondial?. Comme Guéi, avant le coup d'Etat de septembre 2002, Bédié a l'exclusivité des menaces. J'invite les populations à se débarrasser des usurpateurs comme des malpropres?. Pourquoi maintenant cette sortie musclée ? Le venin est inoculé?, réponse d'analyste qui poursuit : M. Ouattara endort M. Bédié comme il avait endormi le général Guéi. Regardez, il est allé dormir chez lui à Daoukro pour mieux le rassurer?. Et même si Maurice Bandama, Commissaire politique RDR et maire de Taabo demande que Bédié se retire de la course électorale? au profit de son patron Ouattara, cela peut paraître sonner faux dans une machine bien huilée. Le maire de Taabo serait alors en mission pour faire diversion. Vrai ou faux? Nul ne sait. Toutefois, craignant l'irréparable certains milieux informés n'hésitent plus à craindre pour la vie du président du PDCI-RDA.

Simplice Allard

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023