vendredi 9 mai 2008 par Le Temps

Que cache Alassane Dramane Ouattara ? En tout cas, partisans et adversaires du Brave-tchê? s'interrogent sur le silence du président du RDR. Pour connaître l'homme, il est à craindre des jours sombres pour la Côte d'Ivoire.

Il n'est pas juste d'accuser le gouvernement. C'est un phénomène mondial?. C'est en substance ce qu'a déclaré récemment Alassane, face à la presse, sur la flambée des prix des produits de premières nécessités. Une hausse qui avait provoqué des manifestations de rue à Abidjan. Alassane ne s'est pas arrêté là. Il a même déclaré qu'être opposant ne signifie pas s'opposer à tout. Cette sortie du mentor du RDR aurait dû être applaudie des deux mains si Ouattara ne nous avait pas habitués à sa ruse qui consiste à endormir le peuple avant de frapper. On a du mal à se convaincre qu'Alassane dont le verbe tranche au sens négatif du terme, ait pu ranger dans les cartons son ardeur belliciste. De deux choses l'une : soit le mentor du RDR se trouve aujourd'hui affaibli par la fronde dont il fait face dans sa famille politique. L'hémorragie est telle qu'on assiste à la ruée vers le bastion traditionnel du RDR qu'est le Nord. Le FPI a même eu le culot? de s'installer au siège du RDR à Korhogo. Ouattara réalise sur le tard qu'il ne fait plus le poids devant ses principaux adversaires que sont Gbagbo et Bédié. Le retrait de Bédié le remettrait en selle. C'est ce qui explique la déclaration d'un de ses fidèles Lieutenant, Maurice Bandama, qui a ouvertement demandé à Bédié de se retirer de la course à la présidentielle. Mais cette demande sonne comme un coup d'épée dans l'eau. Parce que N'Zuéba ne veut pas tomber la dernière cartouche à la poche. Donc, visité par la sagesse d'un soir, Ouattara a peut-être décidé de se retirer de la politique nationale. D'où le silence bavard dans lequel il s'est claquemuré. Soit, et c'est plausible, Ouattara prépare l'assaut final comme le révèlent les Grandes oreilles. Ses yeux doux à l'actuel chef de l'Etat, père du Dialogue direct, s'expliqueraient par le souci de ne pas froisser l'humeur du Facilitateur de l'Accord politique de Ouaga Blaise Compaoré. Le président burkinabé, c'est un truisme que de le dire, considère cet Accord comme la prunelle de ses yeux. Parce que grâce à cet Accord, il a forcé l'admiration sur la scène internationale. Une remise en cause de cet Accord serait vue comme une gifle et un affront personnel. Ouattara le sait bien. Et il ne fera rien qui puisse mettre en colère Compaoré. Vu sous cet angle, on ne peut pas tenir Alassane en suspicion de vouloir porter l'estocade. Mais les événements de 2002 sont là pour montrer que Ouattara a plus d'un tour dans le sac. Il peut procéder ouvertement. Comme ce fut le cas en 2001 où devant les maires de son parti il n'a pas hésité à marteler, nous n'attendront pas 5 ans pour arriver au pouvoir?. La suite, on la connaît. Septembre 2002, une rébellion balafrait la Côte d'Ivoire. Alors qu'il avait prétexté d'un temps de réflexion pour ne pas participer au gouvernement d'union d'alors, Ouattara est revenu sur sa décision quelque temps après. Contre toute attente, des déserteurs de l'armée ivoirienne, financés par des réseaux mafieux ont porté le glaive dans le sein de la mère patrie. Ils n'ont pas caché leur sympathie pour Alassane. Que Koné Zacharia a présenté comme l'un des financiers de l'ex-rébellion. Le mystère entoure toujours la véracité des faits. Qu'à cela ne tienne ! Le silence dans le quel s'est enfermé Ouattara est lourd, trop lourd pour être vrai. Qu'on ne dise pas qu'on a été prévenu.

Tché Bi Tché
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