mercredi 14 mai 2008 par Le Patriote

Des superviseurs américains et belges du projet PEFAR ont émis le souhait de transformer le Centre de Transfusion Sanguine de Yamoussoukro en une plate forme de gestion et de distribution des produits sanguins. Selon le directeur général, Dr Bosso, ils ont matérialisé leur objectif en offrant une des plus grandes chambres froides pour la conservation du sang collecté. L'installation a eu lieu au mois de mars dernier. Profitant de notre entretien, Dr Bosso a présenté la situation actuelle du CTS, les besoins et les difficultés qu'il traverse. Mais avant ces chapitres, le premier responsable du centre de transfusion sanguine de Yamoussoukro a évoqué trois raisons principales qui ont suscité la création dudit centre. D'abord, rappelle-t-il, Yamoussoukro est une ville carrefour pour toutes les villes, soit du centre, nord et ouest. Ensuite, parce qu'elle est devenue capitale politique d'où la nécessité du transfert des institutions de la république dont le Centre National de Transfusion Sanguine fait partie. Et enfin, avec la crise, les centres de Bouaké, Korhogo étaient fermés. C'est pourquoi, révèle Dr Bosso, il a été jugé opportun de créer un CTS à Yamoussoukro. Depuis septembre 2004, les activités ont démarré et l'ouverture officielle a eu lieu en juin 2006. Comme bilan annuel, en 2005, le centre a produit 8000 poches de sang, en 2006, 10.000 poches et en 2007, 12.000 poches, soit une augmentation de 2000 poches par an. Yamoussoukro et sa région consomment mensuellement 400 poches de produits sanguins. Au niveau des donneurs de sang, selon Dr Bosso, il y a deux catégories. Les anciens donneurs qui produisent 5.470 poches à chaque prélèvement et les nouveaux qui produisent 6442 poches. Comme activité principale, le centre de prélèvement et de distribution sanguin de la région des lacs, fait la collecte du sang qui est acheminé sur Abidjan, au laboratoire du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) pour être testé. Car, le CTS ne dispose pas de laboratoire et de centrifugeuse pour faire l'analyse et la séparation. A en croire Dr Bosso, ce matériel coûte excessivement cher, soit 50 millions de FCFA par appareil. Or dans le cas du CTS de Yamoussoukro, puisqu'il a la vocation de devenir une plate forme de gestion, distribution et doit servir à la conservation du sang collecté dans les autres centres, il doit bénéficier de l'installation de deux de ces appareils.
Aujourd'hui, en dehors de ces zones de compétences (Yamoussoukro, Toumodi, Bouaflé Dimbokro, Bocanda, Sinfra et Oumé), le CTS de la région des lacs va étendre son champ d'action à de nombreuses villes de Côte d'Ivoire dont entre autres, Danané, Man, Daloa, Bouaké, Korhogo, Divo, Gagnoa Malgré ces résultants performants, le centre éprouve des difficultés.
D'abord le local qui abrite le centre est exigu. Faute de salle, le centre ne peut installer son laboratoire. Dr Bosso, le responsable, explique qu'il faut obligatoirement que le service ORL qui est l'émanation des services du CHR déménage dans les locaux de du CHR. C'est à cette seule condition que l'ouverture du laboratoire sera possible pour installer les deux appareils Automate de sérologie et Automate d'immun- Hématologie . Car, l'Etat ne peut pas construire des EPN, mais réhabilite si on offre un local. A toutes ces difficultés, s'ajoutent celles liées à l'autonomie. Avec le statut d'EPN souligne Dr Bosso, tout est centralisé au niveau d'Abidjan. Même pour avoir une dotation en carburant, il faut forcement passer les missions. Alors toutes les poches de sang collectées dans les centres qui sont stockées à Yamoussoukro, sont aussitôt acheminées au centre national d'Abidjan pour être testées et analysées puis séparées. Si Yamoussoukro devient effectivement un centre de gestion et distribution du sang, avec la mise en place des matériels qu'il faut et l'ouverture du laboratoire, on pourrait palier à la pénurie ou manque fréquent de sang dans les hôpitaux.
A ce propos, Dr Bosso, fait remarquer que la pénurie du sang dépend du groupe sanguin. Le cas plus accentué est des donneurs universels appelé groupe O positif . Par rapport aux spéculations sur les prix Dr Bosso éclaire : On ne vend pas le sang. Mais on fait une session qui représente la participation du malade. Car l'Etat paie par coût d'analyse, 50.000 F de subvention. Les donneurs de sang reçoivent 1000F plus un repas après la séance prélèvement , a-t-il longuement expliqué. C'est aux donneurs de sang, poursuit Dr Bosso, qu'on offre des poches de sang gratuitement en cas d'anémie soit du père, de la mère, de leurs enfants et leurs femmes puis eux-mêmes. En ce qui concerne le manque fréquent de sang, le premier responsable du CTS de la région des lacs, précise bien : c'est surtout pendant les périodes de vacances qu'on arrive à cette situation car à cette période, les plus gros donneurs de sang, les élèves sont en vacances. C'est d'ailleurs pourquoi, il profite pour sensibiliser toutes les populations ivoiriennes à participer massivement au don de sang pendant les vacances.
Jaquelin Mintho

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