jeudi 15 mai 2008 par Le Nouveau Réveil

Au moment où la Côte d`Ivoire essoufflée et défigurée par une crise de 6 ans semble avoir finalement pris un rendez-vous ferme avec les élections, l`atmosphère dans les casernes est en voie de dégradation. Une fois de plus, la grande muette murmure son mécontentement face à ses conditions de travail, un projet d`association pour la défense de ses intérêts heurte le refus de la hiérarchie. Une interview, une contre-interview, des réactions croisées, tension et crispation au sein de l`armée. Le malaise est manifeste. C`est une affaire qui a franchi le strict cadre militaire. Le MDC chef Akaï Mambo est intervenu le week-end dernier dans les colonnes de notre confrère "L`Inter" pour présenter, à visage découvert, ce qui apparaît aux yeux d`une partie de l`opinion publique comme un syndicat, une association incompatible avec le corps militaire.
Dans son interview, le MDL chef Akaï Mambo présente la structure dont il est le représentant intérimaire comme une force de proposition, un interlocuteur entre les sous-officiers et la hiérarchie militaire. Les éléments des FDS auraient trop de problèmes et il faut une organisation pour les sérier et les porter à la connaissance des décideurs afin que des solutions idoines soient trouvées de manière à éviter des relations électriques entre le sommet et la base de notre armée. D`ailleurs, cette structure qui rassemble, dit-on, toutes les branches de l`armée ivoirienne projette de faire sa grande cérémonie officielle ce samedi 17 mai à la Bibliothèque nationale au Plateau. Voilà donc en substance le projet qui a mis le feu aux poudres et mis la grande muette en position d`alerte maximale ces derniers jours. En réaction donc à cette interview du MDL chef Akaï Mambo, un autre militaire se présentant comme le chef des troupes de la Garde républicaine Gnali Dogbo Anicet a, dans une interview dans "Le Nouveau Réveil" exprimé le sentiment de ses camarades de troupe sur la question. Le moins que l`on puisse dire c`est qu`il n`est point allé par le dos de la cuillère pour dénoncer le projet dangereux et illégal, à ses yeux, du MDL chef Akaï. On croyait dès lors la parenthèse close. Que non, car la parution de l`interview du soldat de la garde prétorienne a soulevé des vagues d`indignation, de colère et de révolte chez une partie de nos lecteurs qui se présente comme des éléments des FDS, gendarmes pour la plupart.
Ils ont été nombreux à appeler pour nous dire combien ils sont choqués par les déclarations du chef des troupes de la GR qui, n`aurait pas les mêmes problèmes qu`eux. Mais surtout à réaffirmer leur solidarité au MLD chef Akaï et leur détermination à tenir leur rencontre du 17 mai.
Pour des raisons d`éthique républicaine, nous préférons passer sous silence le détail de leurs réactions à chaud. Ce que nous ne pouvons pas passer sous silence en revanche, c`est que le problème semble sérieux et la question soulevée très sensible. Conséquemment elle devrait être traitée cum granosalis, avec grande prudence par les autorités politiques et militaires. Les militaires semblent être dans un tel état de colère qu`il nous semble inapproprié de vouloir éteindre le feu avec le feu. Bien au contraire, le dialogue qui est l`arme des forts et non des faibles doit trouver ici ses lettres de noblesse. Les militaires mécontents détiennent des armes, il serait mal inspiré de leur opposer des armes. De plus, la Côte d`Ivoire n`a pas besoin de cela aujourd`hui, elle qui aspire plus que jamais à la paix par des élections. Pour l`heure, la hiérarchie militaire enquête sur le dossier, selon nos sources, pour cerner la profondeur du mouvement. Que la sagesse de Salomon habite tout le monde !

Akwaba Saint Clair

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